L’Histoire reste constamment en éveil tant que toutes les - TopicsExpress



          

L’Histoire reste constamment en éveil tant que toutes les vérités n’ont pas été, l’une après l’autre, mises à la lumière. Il est ainsi d’une réalité que les officiels passés et présents tentent de dévoyer et souvent de diaboliser : c’est l’histoire du FFS dont les racines remontent au mouvement national libérateur. Des amalgames et des raccourcis sont souvent empruntés par les détenteurs du pouvoir pour noyer son essence démocratique ,qui à terme, sera le catalyseur d’une démocratisation de l’Algérie et partant ,de tout le Maghreb des peuples même si, aujourd’hui, le parti vit une crise . De l’indépendance confisquée à la résistance. 05 juillet 1962 ,c’est l’indépendance. L’Etat devait construire la nation algérienne. Seulement, l’Etat qui devait établir le pouvoir unique à partir des exigences de la société dans sa diversité, est devenu l’enjeu de la politique au lieu d’en être le moteur. Ainsi , les colonels qui avaient su préserver l’autonomie de la glorieuse ALN durant la guerre de libération comme gage de l’avenir, réalisent eux-mêmes le schéma parfait d’un pouvoir autoritaire et répressif. Pendant ce temps là , le peuple pleurait ses martyrs, le chômage frappait des pans entiers de la société alors qu’une bonne partie de la jeunesse émigre en France après avoir combattu le colonialisme français. Le pays n’est pas le leur ,il faudrait le reconquérir. C’est dans ce contexte que Hocine AÏT AHMED, alors député de Sétif, avait vite compris que les vraies valeurs de Novembre 54, source de sacrifices de tout un peuple, volaient en éclat et qu’il fallait un sursaut salvateur, comme il l’explique le 10 juillet 1963 : « … J’ai décidé de mener une lutte politique ouverte contre le régime socialo-mystificateur…C’est le seul moyen de désamorcer la situation rendue explosive…et par l’incapacité de l’Assemblée Nationale Constituante de bloquer le totalitarisme du régime… » C’est l’opposition ouverte. Né officiellement le 29 septembre 1963 dans une conjoncture nationale douloureuse, le FFS est par essence même le résultat des excès totalitaires des putschistes des frontières et le prolongement de la crise de 1962. Cette situation conflictuelle profonde, ne donne aucune valeur au débat politique à l’intérieur de l’Assemblée Nationale Constituante. Ainsi, le FFS dans ses balbutiements, stipule, dans la proclamation rendue publique le 29 septembre 63 : 1. D’opérer le redressement de la révolution algérienne. 2. D’en assurer la continuité en instaurant un socialisme fondé sur l’adhésion populaire, seule garante de justice sociale et de liberté. Sur la base de ses statuts, le FFS se positionne en rassembleur de tous les exclus du régime militaire et arbitraire qui maintient ses adversaires dans la clandestinité (P.R.S), accule le P.C.A (Parti Communiste Algérien) à la soumission, et vide l’UGTA de son autonomie par rapport au pouvoir. Les fondateurs du parti ,issus de différentes régions du pays , s’attellent à redresser les idéaux de la révolution au profit du Peuple, seul héros de la guerre. Mais, le pouvoir use de tous les moyens répressifs et démagogiques pour combattre, mater et éliminer cette nouvelle force vive qui redonne espoir à la population qui panse ses blessures. Les insultes et dénigrements publics contre Hocine AÏT AHMED accusé de « séparatiste et assoiffé de pouvoir » par le président Ahmed BEN BELLA, attisent le conflit : les chefs militaires des « Wilayas » déterrent la hache de guerre. La Kabylie sera le théâtre d’opérations militaires qui replongent la population dans un nouveau cauchemar. La riposte des troupes de l’A.L.N acquises aux thèses du FFS ne se fait pas attendre. C’est la guerre ouverte. Mais une aubaine s’offre au régime pour donner un coup dur à la résistance armée du FFS : le problème frontalier avec le Maroc. Usant de la langue de bois, le pouvoir exploite la sensibilité patriotique du peuple en greffant la crise frontalière sur les vrais problèmes du pays que le FFS avait déjà dénoncés. Cette manœuvre diabolique porte un coup terrible à la résistance du parti : la défection de la moitié du 1er Etat Major du FFS avec son infrastructure militaire en novembre 63, permet l’arrestation de Hocine AÏT AHMED le 17 octobre 1964. Mais malgré cela, la victoire militaire est impossible pour les deux parties en conflit. La nécessité d’une négociation globale s’impose. Les premières tractations débutent entre janvier et février 1965, et se concluent par des accords qui prévoyaient « la libération de tous les détenus politiques » et « l’intégration des militants du FFS dans la vie active ». La deuxième phase des négociations porte sur le volet politique qui doit reprendre après la conférence afro-asiatique d’Alger prévue pour fin juin 1965. Les jalons du multipartisme sont jetés . Le FFS est reconnu de facto comme deuxième parti du pays comme le titre à la Une le quotidien « El Moudjahid » de la deuxième quinzaine de juin 1965. Mais les intérêts étroits du régime militaire, n’ont donné aucune chance à l’ouverture démocratique qui se profile à l’horizon. Le 19 juin 1965, un coup d’Etat militaire met fin à tous ces espoirs. Dés lors, une nouvelle phase commence pour le FFS. La clandestinité La répression subie sous les régimes de BEN BELLA et celui des putschistes rend caduque l’accord passé avec le FLN provoquant ainsi un flottement dans les structures du FFS. Pendant la détention de Hocine AÏT AHMED, certains cadres du parti rejoignent les putschistes et accèdent à des postes de responsabilités gouvernementales. Leur silence complice accélère le démantèlement du FFS. Une offensive généralisée est alors déclenchée par le régime contre deux organisations nationales, l’UGTA et l’UNEA, qui à terme, pouvaient être dangereuses pour eux. Une répression inhumaine s’abat sur l’organisation estudiantine qui avait déclenché une grève générale en février 1968 pour revendiquer la liberté d’expression. Sur sa lancée, les autorités attaque sans ménagement, le cercle des Etudes Berbères de l’Université d’Alger. En janvier 71, suite à la politique de normalisation à l’algérienne qui ne tolère aucune revendication, le pouvoir viole les franchises universitaires et arrête plusieurs étudiants en grève suite à la dissolution de l’UNEA et du Cercle des Etudes Berbères. Durant cette phase de clandestinité, le FFS se réorganise dans les milieux estudiantins, sous l’égide des Etudiants Démocrates et l’Université (E.D.U) et syndical. Mais la sécurité militaire arrête brutalement tous les éléments suspectés d’appartenir au parti. Entre 1972 et 1978, le FFS essaye de retrouver ses marques et passe en Algérie entre les mailles de la Sécurité militaire car le parti avait pu garder sa structuration au sein de la communauté immigrée. Ainsi ,en mars 1979, le FFS élabore une charte intitulée « L’Alternative Démocratique Révolutionnaire à la Catastrophe Nationale ». Cette brochure, largement diffusée en Algérie malgré la répression, ouvre le chemin et éclaire toute une jeunesse avide de liberté et de démocratie. Ainsi, le Printemps Berbère de 1980 est la première démonstration de la frustration des jeunes et leur marginalisation par les pouvoirs publics. Les militants du FFS qui ont piloté cette action de force, la payent par des arrestations arbitraires : plus d’une centaine à la Place du 1er Mai et d’autres à Tizi-Ouzou. Face à l’ampleur du mouvement, jamais vu dans l’Algérie indépendante, et devant l’impossibilité d’une solution pacifique, le pouvoir redouble de férocité et institutionnalise la répression et les tortures et donne au Mouvement, à travers ses relais, une dimension régionaliste. Une deuxième « opération jumelle bis » est déployée en Kabylie devenue zone interdite. Mais cet élan populaire aux aspirations démocratiques ne s’arrêtera plus. Il démystifie aux yeux des algériennes et algériens l’invincibilité des forces de sécurité. Deux ans après, en avril 1982, l’Oranie est le théâtre de manifestations populaires réprimées dans la violence. En 1985, le pouvoir bascule. Alors que les membres fondateurs de la ligue Algérienne des Droits de l’Homme sont jugés par la Cour de sûreté de l’Etat le 15 décembre en présence d’observateurs internationaux, Hocine AÏT AHMED et Ahmed BEN BELLA signent le 16 décembre à Londres «La Proclamation pour l’instauration de la Démocratie en Algérie ». Cet acte éminemment politique exacerbe les luttes intestines au sein du pouvoir. Le régime craint une contagion de l’Oranie une nouvelle fois. Il n’est plus possible de régionaliser le problème en brandissant le « syndrome kabyle ». Mais le régime militaire a plus d’un tour dans ses poches : en 1987, Ali MECILI, cheville ouvrière du FFS, militant invétéré de la Démocratie et artisan du rapprochement des deux leaders BEN BELLA et AÏT AHMED, est assassiné à Paris par un proxénète. L’enquête sur cette hideuse liquidation n’aboutira aux « Raisons d’Etat ». Les événements se précipitent. Le peuple algérien, excédé par les malversations au sommet du Pouvoir, l’arrogance des nouveaux riches, les exclusions, les pénuries et la répression, finit par faire trébucher le régime lors des émeutes d’octobre 88. La peur a changé de camp malgré l’usage systématique de la torture. Le monde entier découvre la vraie nature du régime . La timide ouverture démocratique Une seule issue reste au pouvoir pour éviter sa chute: amorcer une pseudo-ouverture démocratique pour se refaire une toilette vis à vis de l’opinion internationale. A cet effet, une nouvelle constitution sur mesure avec la reconnaissance du multipartisme (associations à caractère politique) voit le jour le 23 février 1989. Mais ce geste, à la limite de la machination, ne règle rien. Les dés sont pipés. Pour preuve : 1- Un parti politique, le RCD est proclamé exactement le 11 février 1989, suite à une rencontre « secrète » entre des personnalités influentes au sommet du régime et les membres fondateurs de ce nouveau parti avant même la promulgation de la loi . 2- Des partis islamistes sont agréés contrairement à l’esprit de la nouvelle constitution. Ces manœuvres politiciennes sont spécialement destinées à déstabiliser et à contrer les partis nés « hors des laboratoires » du « cabinet Noir » de la Présidence. Malgré cet état de fait, Hocine AÏT AHMED rentre au pays le 15 décembre 1989 après 23 années d’exil. L’accueil triomphal qui lui est réservé par des milliers de citoyens est de bonne augure : l’espoir demeure pour l’instauration d’une vraie démocratie en Algérie. La fin de la clandestinité est enterrée. Une nouvelle ère commence pour le FFS, force politique avec laquelle il faut désormais compter. La légalité « Les tentations totalitaires, les doctrines sécuritaires et les prétextes d’ordre public sont autant de tentatives vaines d’arrêter une évolution inéluctable ». Extrait de la synthèse des travaux du 1er Congrès du Parti en Mars 91. Cette réflexion résume à elle seule les manœuvres du régime. Mais le FFS, farouche opposant à la dictature et la police politique, entame la construction démocratique de la Nation algérienne par un travail pédagogique et pacifique. On citera ci-après quelques événements majeurs de la période de la légalité. Le premier acte politique d’envergure par lequel le FFS a initié sa démarche, a été l’introduction dans les mœurs politiques algériennes de la notion de boycott des urnes lors des élections locales de juin 1990. Sentant la manœuvre politicienne du pouvoir, le FFS appelle la population au boycott. Sa décision est justifiée par le fait que le pouvoir « offrait à la nouvelle opposition un cadeau empoisonné », car dans chaque commune jadis gérée par le FLN , la corruption, l’anarchie et le dirigisme étaient érigés en mode de gouvernance . Prendre en charge en ces temps là une APC relèvait du suicide politique. Les partis ayant pris part à la mascarade l’ont payé vis à vis de la population. Mars 1991, le Premier Congrès du parti pour « Une Algérie libre et Heureuse » est l’occasion de rappeler aux militants et aux citoyens l’attachement du FFS aux idéaux de démocratie, liberté, égalité et solidarité de la révolution algérienne. C’est donner les instruments démocratiques qui garantissent aux algériennes et algériens un avenir prospère qu’ils édifieront en toute souveraineté. Décembre de la même année, les législatives « propres et honnêtes » sont avortées entre les deux tours. Le 02 janvier 1992, le FFS appelle la population à une marche citoyenne pour aller au deuxième tour des élections. Une marée humaine envahit les rues de la capitale. Ce sursaut citoyen n’empêche pas le pouvoir d’arrêter le processus démocratique et réalise un coup d’état sous la couverture d’une démission du Président de la République. C’est le point de départ d’une spirale de violence infernale. Le choix populaire a été violé, bafoué malgré les avertissements du président du parti Hocine AÏT AHMED lancés en direction de la haute hiérarchie militaire en proposant l’ouverture d’un dialogue politique avec les forces en présence. En Juin 92, le Président du HCE, Mohamed BOUDIAF est assassiné en direct à la TV dans l’exercice de ses fonctions. C’est le summum de la violence. La maffia politico-financière inaugure le cycle de liquidations politiques et symboles de la révolution. En Août de la même année, sur insistance de ses proches, Hocine AÏT AHMED retourne à son exil. Le FFS tente de désamorcer la situation rendue explosive par le pouvoir militaire et les islamistes fondamentalistes. L’affrontement est inéluctable. Le pouvoir choisit le tout-sécuritaire et les islamistes les maquis. L’engrenage répression/ terrorisme est le quotidien des algériennes et algériens. Devant cet enfer, le FFS appelle de nouveau au dialogue et à la réconciliation nationale. Le pouvoir reste sourd. En Janvier 1995, des personnalités et partis politiques représentants différentes sensibilités de la société algérienne, signent à Rome le « Contrat National » et invitent le régime à s’y associer pour arrêter l’effusion de sang. La réponse du pouvoir a été le rejet «globalement et dans le détail» de cette offre de paix. La violence continue, la réconciliation entre algériens devient tabou. Dans sa logique meurtrière, le pouvoir organise des élections présidentielles la même année pour une reconfiguration subjective du paysage politique. Le candidat de l’armée prône la paix. Le peuple dans son vote refuge choisit le général ZEROUAL espérant voir le rétablissement de la paix. Les trois autres candidats lièvres retournent chez eux avec leur quotas concoctés dans les labos de l’hombre . Mais la violence ne s’arrête pas. En Mars 1996, 2ème Congrès du parti pour la Paix , la Démocratie et la Justice Sociale. Un slogan qui résume l’aspiration profonde du peuple. La violence, le non-droit et la dictature, la misère et la paupérisation sont son lot au quotidien. La Paix, la Démocratie et la Justice Sociale sont des rêves fous. En mars 1997, le FFS prend part aux élections législatives. L’occasion de s’adresser aux masses pour expliquer le vrai sens de la paix et de la réconciliation. L’Assemblée Nationale est la tribune privilégiée du FFS à l’adresse des Algériennes et Algériens soumis au diktat du pouvoir. En octobre de la même année, les élections locales dévoilent une fois de plus au monde entier la mauvaise foi du régime algérien. La fraude au grand jour filmée en direct par une T.V étrangère ne décourage pas le pouvoir qui entérine ces résultats contestés par la grande majorité des partis politiques suite à la protesta initiée par le FFS. En Juin 1998, assassinat d’un symbole populaire, rebelle et indomptable : MATOUB Lounès. La suite des événements (création de l’ACT et l’ACB) nous renseigne un peu plus sur les commanditaires de cette liquidation qui avait entre autre poussé Zéroual à la démission. 1999 : Elections Présidentielles anticipées avec la participation de Hocine AÏT AHMED. L’élan populaire suscité lors de la campagne électorale présidentielle, met en branle la machine de la fraude au profit du candidat du système. A quelques heures du scrutin, six (06) candidats à la magistrature suprême se retirent et laissent BOUTEFLIKA candidat face à lui même. Son intronisation révèle aux Algériens et Algériennes qui avaient, dans leur majorité, dit oui à ceux qui avaient osé dire non à cette mascarade, une réalité amère : tout ce que le FFS prônait pour la sortie de la crise, combattu par le pouvoir et ses relais médiatiques, politiques et associatifs, est repris à son compte et applaudi par ceux qui le rejetaient hier encore. Paix, Réconciliation Nationale, Dialogue ne sont plus synonymes de complaisance avec l’islamisme radical et avec le FIS en particulier. Si le FFS avait été écouté à temps , la sagesse aurait fait à l’Algérie l’économie d’une tragédie absurde ! Aujourd’hui, les conséquences de l’assassinat de Guermah Massinissa ont provoqué une crise jamais égalée en violence en Kabylie. Les Algériens seront témoins d’une position du FFS qui n’arrangeait pas ses propres intérêts mais qui s’inscrivait dans un cadre plus large :de l’unité nationale. Un combat titanesque fut livré pour la préservation de cette unité. Mais au détriment des orientations du 3ème congrès . Beaucoup de retard a été enregistré dans l’application des résolutions des dernières assises nationales ce qui a fini par avoir des répercussions négatives sur le fonctionnement interne du parti . C’est un fait que l’opinion a constaté à travers l’instabilité qui a atteint jusqu’aux dirigeants , source, en partie, de l’aphonie politique actuelle. Alger le 28/09/2004 Hanafi SI LARBI Membre du conseil national du FFS Sources : Salem Chaker in – Imazighen assa- Hocine Ait Ahmed in – L’affaire Mécili- Mohamed Harbi in – Le FLN mirage et réalités- Ferhat Abbas in – L’indépendance confisquée- Ramdane Redjala in – L’opposition algérienne-Témoignages des anciens de 63
Posted on: Sat, 22 Jun 2013 11:44:29 +0000

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