MUNICIPALES 2014. A Paris, les professeurs des écoles ne sont - TopicsExpress



          

MUNICIPALES 2014. A Paris, les professeurs des écoles ne sont pas contents. La réforme des rythmes scolaires anticipée créée des remous. A quatre mois de l’échéance électorale, la candidate Anne Hidalgo, protégée de l’actuel Maire, risque de se priver d’une partie du vote de la corporation. Bertrand Delanoë a-t-il déjà privé Anne Hidalgo de la majorité des voix des professeurs des écoles parisiens de gauche pour les élections municipales ? Stéphanie*, presque la quarantaine, électrice du Parti socialiste la plupart du temps, est en colère. « Moi et mes collègues, on ne sait pas pour qui voter en 2014. On se sent trahis par la gauche qui nous a imposés cette réforme des rythmes scolaires ! Nos enfants sont des cobayes…» lâche-t-elle, très amère. Enseignante en grande section de maternelle à Paris et mère de deux enfants scolarisés en primaire, son expérimentation est double. Comme professionnelle de l’éducation et comme parent d’élève. « Le 22 janvier 2013, 80 à 90% des professeurs des écoles parisiens étaient grévistes. C’était un pourcentage énorme ! Pour nous caricaturer, c’était facile de dire qu’on manifestait juste pour conserver notre mercredi matin alors que, déjà, nos inquiétudes étaient grandes. Et elles se sont toutes révélées exactes ». Selon Stéphanie, un mois et demi après la rentrée, le premier bilan est « catastrophique ». « Les enfants sont épuisés. Je note chez mes élèves, par rapport à ceux de l’an dernier, une perte de leurs repères spatiaux temporels ». En clair, ils sont paumés. Entre les sorties à 16h30 deux jours par semaine, les sorties à 15h pour deux autres jours, le professeur qui laisse sa place aux différents intervenants extérieurs, la classe d’apprentissage qui se transforme en espace de loisirs et les ATSEMs (Agent Territorial Spécialisé d’Ecole Maternelle) qui deviennent des animateurs alors qu’ils n’ont jamais été formés à cela, bref, pour Stéphanie, les élèves ne s’y retrouvent pas. « En plus, on est toujours en train de les presser pour terminer le travail, ou pour qu’ils soient prêts à l’heure. Nous aussi, ça nous met en stress…» Car si cette réforme laisse une plus large place aux activités extra-scolaires, le programme ne s’en trouve pas allégé pour autant. Le taux horaire d’apprentissage est identique à celui de l’an dernier mais réparti différemment. Stéphanie et ses collègues sont tellement mécontents qu’ils ont manifesté, sous l’égide de leurs organisations syndicales, le 14 octobre dernier, devant l’Hôtel de ville et non pas devant le Ministère de l’éducation. Et ils l’ont « vraiment mauvaise » contre Bertrand Delanoë et sa décision d’appliquer la réforme dès septembre 2013 dans la capitale. Anne Hidalgo, comme Colombe Brossel, l’adjointe au Maire de Paris chargée de la vie scolaire et de la réussite éducative risquent d’en faire les frais : « Les réunions d’information organisées avant la mise en place de la réforme n’étaient pas des endroits de concertation. Tout s’est décidé sans notre expertise, sans prendre en compte nos préoccupations. Encore, ailleurs, ils ont une année de plus pour préparer la transition mais nous à Paris, on a fait les frais du jeu des politiques ! » Pour autant, Stéphanie ne se voit pas voter à droite. « Mais l’opposition va s’en servir à fond pour leur taper dessus et on ne pourra pas leur donner tort… » analyse-t-elle. (...) Aujourd’hui qu’elle est expérimentée, quelles seraient les solutions selon Stéphanie pour améliorer cette réforme qu’elle juge si mal engagée ? « Déjà, si les enfants pouvaient sortir tous les soirs à la même heure, 15h30 par exemple, ça faciliterait grandement la prise de repères… Ensuite, il faudrait veiller scrupuleusement au niveau de formation des intervenants, veiller aussi à ce que la sécurité et l’hygiène ne se dégradent pas, comme c’est le cas. Et puis nous écouter. La majorité de mes collègues et moi-même a à cœur de bien faire son travail. Ne pas entendre nos craintes d’hier et nos constats d’aujourd’hui, c’est nier une réalité de terrain… » Stéphanie, électrice fidèle du PS, ne sait donc plus pour qui voter aux prochaines municipales. Mais d’ici à mars 2014, le Ministère de l’éducation nationale comme Anne Hidalgo, la candidate à la Mairie de Paris qui reçoit en héritage le bilan de Bertrand Delanoë, réussiront-ils à éteindre le feu du mécontentement qui gagne du terrain chez les professeurs des écoles, pionniers de la mise en place de la réforme des rythmes scolaires ?
Posted on: Sat, 09 Nov 2013 04:16:38 +0000

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