Mauritanie : Nouakchott sous les eaux,un danger permanent pour les populations Les inondations récentes de la capitale mauritanienne suite à des pluies diluviennes suscitent polémique et indignation au sein de la classe politique et de l’opinion publique cette semaine à Nouakchott. A chaque hivernage les populations sont confrontées au même spectacle désolant, eaux stagnantes, circulation bloquée, routes principales inaccessibles en un mot une administration au ralenti paralysant ainsi l’économie du pays au moins pour quelques jours. Ce phénomène récurrent est loin d’être une priorité pour les pouvoirs publics. L’opposition pointe du doigt la politique laxiste amateuriste et affairiste du gouvernement de Ould Laghdaf en matière d’assainissement et d’urbanisation dont le budget avoisinait 14 milliards d’ouguiya en 2012 soit moins que la somme débloquée pour construire prochainement la ville nouvelle de Chami dans la Wilaya de Dakhlet-Nouadhibou. « Aux grands maux des grands remèdes ». Une formule qui perd tout son sens quand il s’agit des inondations récentes de Nouakchott suite aux pluies diluviennes cette semaine de quelques millimètres seulement entraînant son cortège de difficultés pour les populations surtout dans les quartiers périphériques. Eaux stagnantes, circulation bloquée, administration au ralenti sans compter les dégâts des eaux des maisons dont les propriétaires sont maintenant habitués au spectacle et attendent toujours des pouvoirs publics des solutions idoines pour sortir de ces zones inondables. Une galère qu’ils vivent à chaque hivernage. Imaginer des pluies de plus de plus de 50 mm par exemple. Un déluge qui risque d’engloutir la capitale qui abrite plus d’un tiers de la population estimée à près de 3 millions et demi. Malgré la création d’un office national d’assainissement ( ONA), les réseaux n’ont pas suivi faute d’un plan directeur qui tarde toujours à venir et dont le financement est très coûteux estimé environ à 200 milliards d’ouguiya difficiles à obtenir faute d’une cohérence globale d’un choix politique qui ne prend pas en compte la gestion de l’eau. L’immobilisme de l’encadrement a fait de cette structure un gouffre pour le budget salarial et très peu de recherches dont les résultats pouvaient rendre viable par exemple la réutilisation rationnelle des eaux usées pour l’irrigation des cultures maraîchères notamment dans les quartiers périphériques. Cette question devait mobiliser les communes lesquelles à leur tour les citoyens pour encourager les gestes simples pour sauver l’environnement et la santé des populations. Des efforts sont déployés actuellement grâce à des campagnes de traitement contre les eaux stagnantes dans la capitale mais après quelques jours de flottement. Ce manque d’ambition des décideurs politiques réside également dans la part accordée au secteur urbanisme et aménagement du territoire dont le budget est moins important que la somme qui a été débloquée pour construire la ville nouvelle de Chami dans la région de Dakhlet-Nouadhibou soit 15 milliards d’ouguiya comme l’a pointé cette semaine le président de l’UFP Ould Maouloud qualifiant les responsables politiques d’affairistes. C’est l’impuissance des différents locataires qui se sont succédés au palais de Nouakchott depuis les indépendances qui s’invite au débat avec un autre danger en filigrane qui vient de la mer et qui guette les nouakchottois depuis quelques décennies. Il s’agit du niveau de la mer qui continue d’avancer d’année en année et qui pourrait faire des dégâts incommensurables d’ici quelques années si les autorités ne procèdent pas à un réaménagement rapide du littoral. Construite en 1958 sur l’emplacement d’un fort français, Nouakchott est mal située géographiquement avec une grande partie sous le niveau de la mer. Cet espace urbain est aujourd’hui mal géré et peu soutenu. Le bricolage politique est un véritable danger pour les populations. Pourvu que les mauritaniens aient de bâtisseurs d’une nation soudée entre ces différentes communautés de destin. .
Posted on: Sat, 24 Aug 2013 07:35:32 +0000
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