Merci Tania ! Comment ne pas saluer son engagement? Forte et - TopicsExpress



          

Merci Tania ! Comment ne pas saluer son engagement? Forte et engagée pleine de sagesse, Tania Longpré a pris la plume ce matin.....Un Instant ! (y) Ce matin, ma collègue Joanne Marcotte publiait sur son blogue le texte « Ces anglos qui ne connaissent pas Marie-Mai » répondant à l’enquête “Who is Marie-Mai?” qui était présentée dans les pages du Journal, lundi. Se mettre la tête dans le sable sur la question identitaire est déplorable, mais me surprend de moins en moins. Toutefois, j’ai sursauté lorsque j’ai lu, dans son texte, la phrase suivante : « (…) J’espère aussi qu’on ne s’imagine pas que les gens qui sont bilingues et même trilingues ont l’obligation de se limiter à l’offre culturelle francophone, mais qu’ils ont le privilège de choisir ce que la planète peut leur offrir (contrairement aux unilingues francophones) » Un instant! Est-ce qu’elle est sérieuse lorsqu’elle écrit ça ? J’ai plusieurs amis qui ne parlent que français. Sont-ils fermés sur le monde pour autant ? Mais pas du tout ! Ils seraient ainsi limités, selon elle, à ce que la planète peut leur offrir. De un, est-ce que la planète n’est qu’anglophone ? Que fait-on des autres cultures ? D’ailleurs, on peut très bien ne pas parler anglais, mais écouter religieusement Léonard Cohen ou Justin Timberlake. On peut ne rien comprendre au roumain, mais chanter en cœur le refrain de Dragosta din tei. Le succès de Gangnam Style a été planétaire, pourtant, cette chanson est en coréen, et bien que personne ne comprenne ce qui s’y dit, qui ne l’a pas chantée ? En fait, elle ne semble pas s’inquiéter du fait que les anglophones du Québec ne connaissent pas nos personnalités publiques. Elle s’offusque que certains en concluent qu’ils ne sont pas de « vrais Québécois » parce qu’ils ne connaissent pas Marie-Mai. C’est vrai, ne pas la connaître n’est pas un défaut, ni un signe qu’on soit Québécois ou pas, à preuve, je ne suis pas tout à fait certaine que mes parents peuvent reconnaître l’une de ses chansons! Mais comment se fait-il que ces gens ne connaissent pas plus les autres personnalités québécoises, pourtant habitants si près d’eux ? Comme se fait-il qu’ils n’en connaissent à peu près aucune! Là est la question. En fait, il faudrait peut-être demander à ces gens s’ils se sentent Québécois. Ce sont eux les principaux concernés. Si on tourne complètement le dos à la culture qui nous entoure, c’est peut-être qu’on sent qu’on n’en fait pas partie ou encore que nous n’avons aucun désir d’en faire partie ? « Être québécois » ne devrait jamais être un simple fait « géographique » ou légal seulement. Chacun choisit son identité. Certains ne se sentent pas Québécois, mais Canadiens. Doit-on leur donner de force l’étiquette de Québécois ? Leur casser une jambe pour qu’ils veuillent le devenir ? Plusieurs se disent Canadiens d’abord, et je crois qu’ils ont le droit de se revendiquer Canadiens plutôt que Québécois. Néanmoins, un Québécois c’est d’abord quelqu’un qui parle français, vit au Québec et qui en connaît et en maîtrise les codes culturels. Ce qui m’attriste, c’est que des gens qui vivent à quelques kilomètres de chez moi, dans la même nation que moi, sur le même territoire que moi aient autant de connaissances en culture québécoise, alors qu’ils sont censés être québécois, que j’en ai en culture chinoise. Ces anglophones sont québécois, dans le sens social ou géographique du terme, mais sont Canadiens dans le sens identitaire et politique. Une langue, ce n’est pas la seule chose qui nous donne une identité, c’est bien certainement un outil de communication, mais c’est surtout une clef pour découvrir l’ensemble d’une culture. Au Québec, la culture québécoise n’en est pas une parmi une panoplie d’autres. Il est impossible d’en faire fi sans que cela ne témoigne d’une indifférence certaine pour le destin de la collectivité. N’est-ce pas le signe, une fois de plus, que l’embouvetage du Québec dans le Canada divise les Québécois contre eux-mêmes en fragmentant leurs appartenances, et en rendant finalement la culture nationale facultative ou accessoire sur son propre territoire ? Une fracture culturelle. C’est ce que cette enquête illustre. Elle nous rappelle que nous n’avons toujours pas de pays à nous. Texte de Tania Longpré blogues.journaldemontreal/tanialongpre/societe/la-fracture-culturelle/
Posted on: Thu, 24 Oct 2013 01:23:18 +0000

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