Mes chers compatriotes, Nous sommes aujourd’hui au seuil d’une nouvelle histoire, nous sommes aujourd’hui au seuil d’une nouvelle société pour notre pays, le Mali. Il y a 22 ans, nos sœurs et nos frères se sont levés pour poser les premiers fondements de notre démocratie et pour donner le jour, dans la souffrance et le sacrifice, à une nouvelle nation. Une nation de liberté née dans l’espérance que nous, les Maliens, étions égaux et en droit de choisir le destin de notre pays. Cela ne s’est pas fait sans douleur. Cela ne s’est pas fait sans difficulté. Les espoirs étaient grands, le rêve était immense et le chemin difficile à parcourir. Des erreurs ont été commises, de mauvais choix, parfois, ont été fait. Il faut le reconnaître. Mais ce chemin, je vous le dis, a tout de même été parcouru. La preuve éclatante en a été donnée dimanche dernier avec un taux de participation exceptionnel pour un scrutin national dans notre pays ; un taux jamais atteint jusqu’à ce jour. Un taux qui démontre que désormais nul ne peut prétendre servir son pays sans être pleinement légitime, nul ne peut prétendre servir son pays sans rendre de comptes devant la Nation Malienne dans son ensemble. Chacun doit en prendre acte. Je veux féliciter ici le peuple Malien pour cette mobilisation sans précédent car il a envoyé un signal fort au monde tout entier qui nous regarde aujourd’hui : le Mali est une république vigoureuse, le Mali restera une démocratie active qui s’emploiera à améliorer son destin, le Mali continuera d’avancer même dans l’adversité et les difficultés. C’est la volonté du peuple Malien. En dernière analyse mes chers compatriotes, et peu importe nos divergences, nous avons tous ensemble aujourd’hui rendez-vous avec l’histoire. Car même si du chemin a été parcouru, sachez que la route ne s’arrête pas ; sachez que la tâche n’est pas pour autant achevée. Il y a une Nation à réconcilier, il y a une paix à établir. Il y a également des choix à faire qui sont cruciaux, aujourd’hui, pour infléchir une politique de développement économique et social travaillant pleinement et réellement pour le bien de chacun. Il y a une jeunesse à mettre au travail. Oui, il y a une jeunesse qui, elle aussi, a le droit de conquérir sa dignité et la liberté de choisir ce que sera son destin. À vous tous, jeunes Maliens, je dis ceci : vous avez le droit d’avoir des rêves et la possibilité de les réaliser. Vous avez le droit de devenir de dignes fils de ce pays, comme l’ont été vos pères avant vous. Mes chers compatriotes, Le Mali est un pays qui a beaucoup souffert, le Mali est un pays qui souffre encore. De nombreux maux affectent encore notre société, beaucoup sont ceux qui le constatent chaque jour. Certains pensaient que nous étions trop faibles pour les surmonter. Certains pensaient que nous étions trop peu pour s’atteler à ce travail qui consiste à les soulager, à les guérir et à les éradiquer définitivement. Je ne suis pas de ceux qui pensent cela. Je ne suis pas de ceux qui s’en accommodent et en prenne, ou en tire, leur parti. Je suis de ceux qui pensent qu’au contraire nous avons la force et le potentiel pour affronter nos difficultés et les vaincre. Il appartient aujourd’hui au peuple Malien de se consacrer au grand défi qui l’attend. Pour cela il devra certifier, par les urnes dans quelques jours, si sa volonté est d’établir un gouvernement qui dirige l’État, ou un gouvernement qui sert l’État. Il devra choisir, par les urnes dans quelques jours, entre un projet de société bâti sur de solides piliers et permettant d’affronter fièrement les obstacles, ou sur une vision démagogique et obsolète de notre pays ; une vision où le mouvement est entravé et l’ambition diminuée ; une vision où la réussite n’est pas envisagée comme une option indispensable à l’épanouissement de chacun. Nous pouvons aujourd’hui, avec la bénédiction de Dieu, par notre détermination et par notre mobilisation, faire en sorte que nous avancions vers un Mali nouveau. Vers un Mali fier et réconcilié. Vers un Mali où les Maliennes et les Maliens, main dans la main, se tiendront un jour fièrement debout devant leurs enfants en leur disant : soit fier de ce pays car il est à toi, soit fier de ce pays car c’est ta mère et ton père qui l’ont bâti. Que Dieu bénisse nos efforts, que Dieu bénisse le Mali.
Posted on: Sun, 04 Aug 2013 19:31:06 +0000
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