Montbéliard. Ça, tout le monde est unanime : il présentait - TopicsExpress



          

Montbéliard. Ça, tout le monde est unanime : il présentait bien. Mieux encore, les choses paraissaient particulièrement carrées avec lui. « Jamais eu de souci, les papiers étaient en règle, les loyers virés en temps et en heure », témoigne le propriétaire du local commercial du 14 quai des Tanneurs à Montbéliard. « Au terme d’un bref entretien, j’ai reçu ma promesse d’embauche en bonne et due forme, ça faisait sérieux. Le premier jour de travail, j’avais mon contrat », renchérit Christelle, la masseuse. Ce 9 novembre 2012 marque en effet ses débuts chez Apsara. L’homme à l’origine de cette nouvelle enseigne dans l’univers montbéliardais des salons dédiés au bien-être s’appelle James Bellemare. Il présente un passeport suisse. Assure être à la tête d’un autre institut à Genève, en association avec les prénommés Thierry et Raphaël. Et se prétend diplômé de Wat Poh, l’école de Bangkok de référence en matière de massage traditionnel thaïlandais. Jusqu’à 2.000€ de prélevés Le positionnement tarifaire (39 €/h contre 60 à 70 €/h habituellement) conjugué aux clients que lui draine Christelle, bien connue dans le Pays de Montbéliard où elle exerce depuis une quinzaine d’années, concourent au succès de la petite entreprise montée sous le statut d’entrepreneur individuel. La fidèle masseuse, qui se donne corps et âme, est toute heureuse de se voir confier le salon lorsque le patron prend des vacances un mois après l’ouverture. D’autant qu’il l’a prévenue dès le départ : son truc à lui, c’est de monter des affaires et puis d’en confier ensuite les rênes afin d’en développer d’autres. Mais au terme de plusieurs mois sans fiches de paie, Christelle s’en inquiète auprès de son employeur. Lequel consent finalement à lui en délivrer. Un document que sa collègue recrutée par la suite, via Pôle Emploi elle aussi, ne bénéficiera jamais. Et pour cause, elle n’était pas déclarée. Puis, il y a ces chèques cadeaux, un service déjà réglé par définition, que le patron accepte mais en contrepartie d’un prélèvement de 1 € à partir de la carte bancaire, somme qu’il rembourse immédiatement au client en espèce. Question de comptabilité argue-t-il. Sans compter l’arrêt maladie qu’il refuse à sa masseuse blessée à la main et finalement passé en congés payés. Parallèlement, les salaires des deux salariées tombent normalement. Alors, toutes ces choses parfois surprenantes, à l’image de cette farouche volonté du patron de procéder systématiquement aux encaissements, passent aux oubliettes. D’autant que la clientèle est au rendez-vous. Puis vient le 27 juillet, dernier jour avant la fermeture pour travaux, comme une affichette l’indique sur la porte. Ce jour-là, James Bellemare fête les vacances avec ses deux employées. La réouverture est programmée le 20 août. Et l’agenda est déjà largement noirci par l’abondance de la clientèle programmée. Mais une quinzaine de jours plus tard, les premiers prélèvements depuis Bangkok interviennent sur le compte des clients du salon. Les enquêteurs ont depuis enregistré une cinquantaine de plaintes pour des montants allant de 100 à 2.000 euros. Les comptes de l’entreprise ont été vidés. Tout comme le local perquisitionné hier. James Bellemare n’existe pas, pas plus que son histoire suisse. Il a manifestement copié les cartes bancaires de ses clients via un système intégré à son terminal de paiement. Avant de disparaître comme il était venu. Laissant ses deux masseuses dépitées et surtout sans emploi.
Posted on: Sat, 31 Aug 2013 08:57:52 +0000

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