NANCY L’affaire du capitaine retranché dans son bureau n’a - TopicsExpress



          

NANCY L’affaire du capitaine retranché dans son bureau n’a pas fini de faire des vagues boulevard Lobau, à l’hôtel de police de Nancy. À peine cette situation est-elle dénouée qu’un autre policier, proche de l’officier, choisit de lancer un nouveau pavé dans la mare. Il a porté plainte, hier matin, pour harcèlement moral. L’homme a 50 ans. Il est père de famille. Et sa carrière dans la police ressemble à une série télé ou un polar d’Olivier Marchal. Il est actuellement major. Ses amis le considèrent comme un « super poulet » avec indics et bons tuyaux. Ses ennemis comme un « cow-boy ». Il a connu son heure de gloire en 2006. Il est actuellement chef de la BAC (brigade anti-criminalité) de jour à Nancy. Un boulot de terrain. En première ligne contre la délinquance. Le major et son équipe font l’objet d’un reportage pour une émission sur M6. Ce qui lui vaut les félicitations de la hiérarchie et une certaine notoriété. « Je pense que cela a dû susciter des jalousies », estime son avocat, Me Frédéric Berna. La « faute » Toujours est-il que son client va dégringoler de son piédestal suite à une affaire de stups, en juillet 2008. Le major et ses hommes interpellent des dealers présumés du quartier du Haut-du-Lièvre. Le dossier va exploser en plein vol, miné par des problèmes de procédure, un indic au rôle trouble et des tensions entre la BAC et une autre unité. Résultat : les sept suspects arrêtés seront tous relaxés. Un fiasco. À partir de là, deux visions s’opposent. Il y a d’abord celle de l’administration qui fait du major le responsable du naufrage du dossier. « Il y a au moins l’un de ses procès-verbaux qui n’était pas conforme à la réalité. Cela a entraîné la nullité de la procédure et l’impunité de petits caïds », affirme Lionel Razurel, le directeur départemental de la sécurité publique (DDSP) qui n’était pas en fonction au moment du début de l’affaire dont il a donc « hérité ». La « faute » du major s’est soldée, explique le patron des policiers nancéiens, par « une sanction du premier groupe » (avertissement ou blâme) prise par « la direction centrale suite à une enquête de l’IGPN », la police des polices. Son habilitation OPJ lui a été aussi retirée par le procureur général de Nancy. Avec l’arme de service, c’est l’un des attributs fondamentaux des flics. C’est ce qui les autorise à faire des interpellations, à mener des gardes à vue ou encore à procéder à des perquisitions. Le choc est rude. Le policier qui estime ne rien avoir à se reprocher, se retourne alors vers un avocat. « Nous avons obtenu de la cour de cassation la restitution de son habilitation OPJ. C’est rarissime ! », souligne Me Berna. Mis au placard, le major reviendra petit à petit sur le devant de la scène. Après un passage par Dombasle, il est réintégré boulevard Lobau. Mais plus à la BAC. Il est chef de groupe au quart de jour. « Il traite des affaires judiciaires en temps réel. Si ça, c’est un placard, moi aussi, je suis au placard », s’exclame le DDSP. Mais le passé reste toujours en travers de la gorge de l’ancien de la BAC. « On l’a cassé durant des années. Il a vécu l’enfer. Il a connu la dépression, des mises au placard, des pertes de salaire et des notations pourries. On a aussi essayé de monter un dossier contre lui en faisant courir des rumeurs disant qu’il était un ripou. Ce qui est faux », dénonce le conseil du major. Depuis un an, Me Berna avait une plainte pour harcèlement sous le coude. Pourquoi la sortir maintenant ? « Le retranchement dans son bureau, vendredi, d’un capitaine qui se dit lui aussi harcelé a été l’étincelle qui a mis le feu aux poudres », assure Me Berna. Le major a tenté de raisonner l’officier qu’il connaît et qui menaçait de se suicider. Mais c’est finalement l’intervention d’un négociateur du GIPN qui a permis d’amener le capitaine à se rendre. « Cette affaire est symptomatique de la coupure qui existe actuellement à Nancy entre la hiérarchie et la base. Il faut une enquête pour assainir la situation », s’exclame Me Berna. L’avocat a en tout cas entamé un bras de fer qui devrait encore durer des mois.
Posted on: Tue, 18 Jun 2013 07:14:22 +0000

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