NRATABLE - Trouvez un moment dans votre week end pour visionner ce documentaire biographique exceptionnel: JAMES BALDWIN: THE PRICE OF THE TICKET datant de 1989 - durée 1h25 Avec la participation de Maya Angelou, David Baldwin, Amiri Baraka, Ishmael Reed, Engin Cezzar, Bobby Short, William Styron video.pbs.org/video/2365066093/ Au départ, la réalisatrice voulait faire un documentaire sur lauteur Baldwin en train décrire une œuvre en cours. Mais, la nouvelle brutale de sa décès en cours de projet a changé ses plans. Elle décide donc de retracer à laide de centaines dheures darchives rares, le parcours de Jimmy en partant de ses funérailles début décembre 1988 dans une cathédrale Saint John The Divine (New York) bourrée à craquer - et durant lesquelles Maya Angelou, Toni Morrison et Amiri Baraka prendront tous les trois la parole et la chanteuse Odetta, le trompettiste sud-africain Hugh Masekela et le percussionniste nigérian Babatunde Olatunji offriront une prestation musicale. Thorsen ira interviewer le frère le plus proche de Jimmy, David Baldwin, son ami d elongue date et secrétaire particulier Bernard Hassell, son ancien secrétaire et biographe officiel, David Leeming, et quelques-uns de ses amis et collègues écrivains: lacteur turc Engin Cezzar (responsable de linstallation de Jimmy à Istanbul) Maya Angelou, Amiri Baraka, Ishmael Reed, William Styron et le chanteur pianiste Bobby Short (ami et voisin de Jimmy à Saint-Paul-de-Vence) Interview de la réalisatrice KAREN THORSEN: Je suis dabord tombée amoureuse des mots de James Baldwin au cours de ma dernière année au Vassar College. Alors que je travaillai pour une license en littérature française (à côté dun diplôme denseignement du Français de la Sorbonne/ Institut des Sciences Politiques de Paris), je lisai tout ce que Baldwin avait écrit depuis Go Tell It on the Mountain jusquà The Fire Next Time. Je devins par la suite écrivaine moi-même: dabord en tant quéditrice chez Simon & Schuster; puis en tant que reporter/editrice pour LIFE Magazine; et enfin en tant que correspondante à létranger ppour TIME Magazine. Après avoir quitté Time Inc., je voyageai dans le monde comme journaliste free-lance, écrivant des articles sur tout du Vietnam à Hollywood. Le journalisme me conduisit au cinéma, et le scénario dun documentaire primé (“The Fed”). Puis – après deux scénariis pour Hollywood et plus un an de production de publicités à la télévision – je rejoignai Maysles Films. Cest en 1986 quAlbert Maysles et moi commençâmes à collaborer sur un projet de film sur James Baldwin. Notre but était un film cinéma-verité sur lécriture du prochain livre de Baldwin. Puis, en décembre 1987, James Baldwin mourut. Un film cinéma-verité nétait plus envisageable – mais le besoin dun film sur Baldwin revêtit soudain une nouvelle importance. Avec la bénédiction dAl Maysles, je formai une entité de production à but non-lucratif (Nobody Knows Productions). Le premier événement que nous filmâmes fut les funérailles de James Baldwin (à la cathédrale Saint John The Divine de New York); financé avec mes propres épargnes, il mapporta de la crédibilité en tant que réalisatrice – et me permit de commencer à soulever des fonds ailleurs. Je recrutai alors le légendaire réalisateur-archivistes Bill Miles, et, peu à peu nous devînmes unne équipe: le co-producteur/co-scénariste Douglas Dempsey; les producteurs associés Joy Birdsong et Joe Wood. Vinrent ensuite douze mois de recherche et six semaines de production (avec le cameraman Don Lenzer le preneur de son Peter Miller): à Istanbul, dans le sud de la France, à Harlem, dans le Connecticut et en Caroline du nord … Tous les endroits où Baldwin avait choisit de vivre et travailler. Et, au bout du compte (avec les monteurs Steven Olswang et Sandra Guthrie), nous avons passé hui mois intenses à combiner notre matériel original avec le trésor de séquences darchives, denregistrements audio et de photographies que nous avons déterré dans plus de neuf pays. je suis extrêmement fière de tout ce que nous avons accompli: un film qui raconte lhistoire de Baldwin et répand son message de fraternité, avec ses propres mots, sans aucun ajout narratif; un film qui, comme l’œuvre de Baldwin, a aujourdhui été traduit, projeté et diffusé travers le monde. Lexpérience entière a été un privilège. Jai souvent dit quau cours de la création de ce documentaire sur Baldwin, je me suis senti comme un conduit … pour quelque chose de plus grand que tout ce que je pouvais dire ou faire par moi-même. A un certain moment lors de la post-production, un des monteurs a dit: “ Je ne suis sur ce projet que depuis deux mois, et déja Baldwin a changé ma vie!” Il a sans aucun doute changé la mienne. Après des années dun soi-disant idéalisme, après des années en tant quécrivaine la lisière du cinéma, jai rencontré Jimmy – et tout sest emboité. Soudain, jai eu le courage de faire le pas suivant. Nous tous. Jimmy a ce pouvoir sur les gens. Voici quelquun de lucide, honnête, constant, disant des choses que nous ressentons mais navons jamais vraiment exprimé. Voici quelquun qui vécu selon ses croyances, quelquun dassez inflexible pour dire non pas que le monde allait changer, mais quil pouvait changer … si nous réalisions simplement leffort. Elle il était authentique: excessif, exubérant, frustré, tourmenté — avec le cran dinsister sur le fait que nous sommes vraiment frères, qui lamour nest pas une indulgence, cest un impératif. Comme il le dit face à la caméra à la fin de sa vie et pratiquement à la fin de ce film: Le jour viendra où vous vous ferez confiance plus que vous ne le faites aujourdhui; où vous me ferez confiance plus que vous ne le faites aujourdhui; et où nous pourrons enfin nous faire confiance. Je le crois vraiment! Je crois vraiment en une Nouvelle Jérusalem. Je crois vraiment que nos pouvons devenir meilleurs que nous sommes. Je sais que nous pouvons! Mais le prix est énorme – et les gens ne sont pas encore prêts à le payer.
Posted on: Sun, 01 Dec 2013 00:08:31 +0000
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