Ne soyez pas malade le week-end! Vous savez on n’arrête pas le - TopicsExpress



          

Ne soyez pas malade le week-end! Vous savez on n’arrête pas le progrès ! Les choses sont meilleures maintenant parce que les médecins peuvent se reposer sur la technologie et proscrire maintenant les méthodes archaïques d’hier. Tout est beaucoup plus facile ! En voici une petite anecdote. De mon temps voila comment les choses se passaient. Un patient arrive pour une forte douleur au ventre à l’HUEH. Il est vu par les médecins qui discutent de son cas. Devant les signes, ils se rendent à l’évidence que l’abdomen est chirurgical, entendez par là, que la douleur qu’éprouve le patient laisse à penser qu’il a un problème grave dans le ventre et qu’il faut l’opérer en urgence pour éviter que cela n’empire. La décision est prise et le patient est préparé pour aller au bloc opératoire. De mon temps, on n’était pas trop imbu de la douleur ! Ainsi pendant l’intervalle précédent l’intervention rien n’était fait pour soulager le malade et celui-ci n’avait pour palliatif que ses hurlements qu’il poussait à l’indifférence du corps soignant qui ayant vu pire ne s’émouvait plus. Lors de l’intervention on pouvait confirmer ou infirmer le diagnostic. De rare fois, le patient pouvait être opéré pour rien et lors de la présentation des cas, l’équipe opérante devait bien se défendre face à la vindicte du chef de service et était la cible des quolibets des confrères. Tout cela n’était rien comparé à ce que l’équipe devrait subir si le patient était opéré trop tard et développait une complication ou si leur négligence avait entrainé un décès… Mais comme je l’ai dit plus haut, les choses ont heureusement changées, nous avons évolué ! C’est cette chance qu’a eu une amie à moi qui s’est malencontreusement offerte une douleur abdominale un samedi soir. Vous conviendrez avec moi qu’il y a des patients qui sont stupides ! En effet, quelle idée saugrenue que de tomber malade en plein weekend ? Ils ne respectent pas les médecins qui doivent bien se reposer, faire la fête car ce sont des humains et ils ont des droits ! Mon amie disais-je a eu mal au ventre un samedi soir. Examinée par un chirurgien émérite, il vit l’urgence de l’opération mais mon amie qui n’avait pas suffisamment d’argent pour se le permettre en privé, décida d’aller dans un hôpital universitaire d’État. Voyez-vous comment elle adore se chercher des problèmes ? Non seulement elle tombe malade en plein weekend mais en plus elle n’a pas l’argent pour se le permettre. Notre excellent chirurgien lui donne donc une lettre de référence parce qu’il est de l’ancienne école et aime que les choses soient bien faites défaut heureusement en voie de disparition. Voila donc notre dame se rendant dans une structure étatique. Bien accueillie, on lui fit savoir qu’on ne pouvait faire grand-chose car il lui fallait une sonographie. Wow ! Où trouver une sonographie en urgence un samedi soir ? Nulle part ! Inexistante dans les structures étatiques et non fonctionnelle par manque de personnel qualifié de garde dans le domaine privé. Il a fallu attendre le lendemain matin et faire jouer les contacts pour qu’une âme charitable vienne le faire en privé. Quand à la dame elle a du prendre son mal en patience et a passé toute la nuit dans sa douleur parce que le personnel soignant ne trouvait pas nécessaire de lui donner un soulagement. Il fallait bien qu’elle paye son audace d’être malade à pareil heure… Sur ce point rien n’a donc changé avec mon époque. A l’étranger on donne des antidouleurs mais vous le savez bien que l’être haïtien est un humain à part et de plus il ne faut pas copier bêtement ce que se fait ailleurs ! Heureusement pour mon amie, les signes se sont amendés le dimanche matin et c’est a partir de ce moment que le médecin jugea bon de donner des antidouleurs. Encore une autre approche meilleur que de mon temps : combattre la douleur seulement quand celle-ci commence à s’en aller. Cependant, des questions me turlupinent : que se passe-t-il pour les patients qui n’ont pas assez d’argent pour faire une sonographie ? Si par hasard, c’était une appendicite aurait-on laissez le patient mourir ? Dans ce dernier cas, l’excuse du corps médical est toute prête : le décès serait du au manque de matériel par exemple l’absence de sono. Mais est-ce vrai ?
Posted on: Tue, 25 Jun 2013 02:31:21 +0000

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