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OUI LES PLANTES et LES ARBRES SONT BIEN VIVANTS!!! Que ce témoignage nous permette de réfléchir car TOUS nous sommes impliqués et concernés. Quand en Amazonie ou en Malaisie on coupe des forêts pour satisfaire notre plaisir occidental davoir de lexotisme (teck ....) nous signons un avis dexpulsion pour des peuples premiers et souvent la mort pour des milliers despèces. Alors TOUS nous pouvons agir en refusant de rentrer dans ce massacre organisé. bonne lecture parceque EUX cest nous Francis Hallé : Les arbres peuvent être immortels, et ça fait peur. Selon le botaniste Francis Hallé, les plantes ne “végètent” pas, elles sont même plus évoluées que nous. Les connaître et les comprendre est fondamental pour arrêter le massacre des dernières forêts primaires. Assurément, il y a du Jules Verne chez ce botaniste-là. Parce quil avait lintuition que « tout se passe là-haut », Francis Hallé a exploré la canopée tropicale – étage supérieur de la forêt – sur une étrange plate-forme gonflable, le Radeau des cimes. Une aventure humaine et scientifique hors norme qui a bouleversé notre connaissance du genre végétal, et qui continue, depuis, son bonhomme de chemin (à voir ci-dessous). Cest peu dire que Francis Hallé aime les plantes, et les arbres en particulier. Ce scientifique de renommée internationale, découvreur de « larchitecture botanique », leur a consacré toute sa vie et contribué à renouveler notre regard sur elles et leur « radicale altérité ». Comprendre le règne végétal, dit-il, exige « une révolution intellectuelle ». Cest, aujourdhui plus que jamais, une urgence alors que les dernières forêts primaires, sommet de la biodiversité et berceau de lhumanité, sont en train de disparaître dans lindifférence quasi générale. Nous lavons rencontré chez lui, à Montpellier, à loccasion de la sortie dAux origines des plantes, ouvrage collectif quil a codirigé pendant près de trois ans, et magistral hymne à la magie végétale. Où en est-on de la connaissance des plantes ? Nous les comprenons encore très mal ! Quand nous les étudions, cest toujours à partir de modèles humains et animaux. Nous restons indécrottablement zoocentrés. Dailleurs, la formation des biologistes se fait toujours sur lhomme et lanimal. Résultat, nous passons souvent à côté de la réalité végétale, dautant quil y a beaucoup plus de travaux sur les animaux que sur les plantes. Je trouve cela injuste. Le Muséum de Paris ouvre une Grande Galerie de lévolution, et il oublie les plantes. Un ponte américain, Russell Mittermeier, publie une somme intitulée Megadiversity, et il y parle à 98 % danimaux, tous très bien identifiés. Mais les plantes ? Il en cite une poignée, dont la moitié ne porte pas de nom, un arbre du Mexique, une plante du Paraná au Brésil... De même, on a une Société protectrice des animaux mais on na jamais entendu parler dune SPP, une Société protectrice des plantes. Dailleurs des expressions comme « cest un légume », « se planter » disent bien notre mépris. Reconnaissez quil est plus difficile de sidentifier à un géranium quà un animal... Effectivement. Et pourtant, elles ont beaucoup à nous apprendre. Sait-on quelles sont plus évoluées que nous ? Lêtre humain, qui se croit au sommet de lévolution, compte 26 000 gènes dans son ADN. On a découvert que le génome du riz en détient 50 000. Le double ! Ça a été un choc pour les biologistes, qui pensaient que plus un organisme était évolué, plus il comptait de gènes. Fallait-il tout revoir ? « Pas du tout », nous a répondu le généticien Axel Kahn, « le riz est plus évolué que lhomme : essayez donc de passer lhiver le pied dans leau froide, à vous nourrir exclusivement de lumière, de soleil et de gaz carbonique. Vous ny arriverez pas, car votre équipement génétique est insuffisant ». En réalité, les règnes animal et végétal ne sont pas en compétition. Mais nous sommes partis dans deux directions différentes, et la plante est allée plus loin que nous. Comment cela ? Lanimal est mobile, la plante pas, et cest un sacré changement de paradigme : les végétaux ont dû développer une astuce largement supérieure à la nôtre. Ils sont devenus des virtuoses de la biochimie. Pour communiquer. Pour se défendre. Prenons le haricot : quand il est attaqué par des pucerons, il émet des molécules volatiles destinées à un autre être vivant, un prédateur de pucerons. Voilà un insecticide parfait ! Pour se protéger des gazelles, un acacia, lui, change la composition chimique de ses feuilles en quelques secondes et les rend incroyablement astringentes. Plus fort encore, il émet des molécules déthylène pour prévenir ses voisins des attaques de gazelles. Enfin, des chercheurs de lInstitut national de recherche dAmazonie (INPA) viennent de montrer que les molécules volatiles, émises par les arbres tropicaux, servent en fait de germes pour la condensation de la vapeur deau sous forme de gouttes de pluie. Autrement dit, les arbres sont capables de déclencher une pluie au-dessus deux parce quils en ont besoin ! “On ne peut pas parler dintelligence dans le règne végétal. Les plantes sadaptent, communiquent, se défendent, mais il sagit de phénomènes automatiques.” Les arbres seraient donc intelligents ? Non. On ne peut pas parler dintelligence dans le règne végétal. Les plantes sadaptent, communiquent, se défendent, mais il sagit de phénomènes automatiques. Pour être « intelligent », il faut pouvoir hésiter, se tromper. La plante ne le fait pas. Mais leur mode dexistence est extrêmement original... Nous sommes face à une altérité totale. Et cest précisément ce qui me touche tant. Ces plantes, si fondamentalement différentes, forment des poches de résistance à la volonté de contrôle de lhomme. Moi, ça me rassure, ça me permet de respirer. Mais laltérité gêne. Je connais beaucoup de gens à qui cela fait peur de savoir, par exemple, que larbre est potentiellement immortel. Lhomme et lanimal finissent tous par mourir, cest inéluctable, alors lidée que des végétaux puissent échapper à ce sort commun en effraie beaucoup... Les plantes ne sont pas programmées génétiquement pour mourir ? Non, leur fin est toujours due à des éléments externes : une inondation, un coup de froid, un bûcheron, un incendie... Mais si tout va bien, il ny a aucune raison pour quelles disparaissent. Chez les animaux et les hommes, les gènes séteignent par un mécanisme biochimique - la méthylation – qui est à lorigine de la sénescence – le vieillissement. Certains arbres et plantes paraissent échapper à ce processus : avec leur « croissance rythmique » – stoppée en hiver –, ils réactivent leurs gènes « éteints » à compter du printemps, et luttent ainsi contre la sénescence. En outre, à partir dun arbre originel mort depuis longtemps, des « clones » se forment grâce à des mécanismes de multiplication végétative au niveau du sol, ce qui leur donne une durée de vie illimitée. Il suffit daller dans la banlieue de Londres, au jardin botanique de Kew Garden, pour voir une collection darbres potentiellement immortels. Les chênes y vivent éloignés les uns des autres au milieu dimmenses pelouses. Leurs branches basses traînent par terre et senracinent pour donner de nouveaux arbres, qui à leur tour en donnent dautres. Si les conditions restent bonnes, pourquoi voulez-vous que ça sarrête ? Le plus vieil arbre que lon ait identifié pour linstant, le houx royal de Tasmanie, a 43 000 ans. Sa graine initiale aurait germé au Pléistocène, au moment de la coexistence entre Neandertal et lhomme moderne. Le premier arbre sorti de la graine est mort depuis longtemps, mais la plante, elle, ne meurt pas, plusieurs centaines de troncs se succèdent sur 1 200 mètres. Peut-on dire quil sagit du même arbre ? Comprendre larbre suppose dopérer une révolution intellectuelle. Cest un être à la fois unique et pluriel. Lhomme possède un seul génome, stable. Chez larbre, on trouve de fortes différences génétiques selon les branches : chacune peut avoir son propre génome, ce qui conforte lidée que larbre nest pas un individu mais une colonie, un peu comme un récif de corail. “Larbre a cherché le carbone dans lair, la épuré et transformé en bois. Couper un arbre, cest comme détruire une usine dépuration.” Vous parlez aussi des excréments des arbres ! Toute machine, avec une entrée dénergie, produit des déchets. Les thermodynamiciens, les physiciens lont démontré. Mais où passent les excréments des arbres ? On a dit que cétait peut-être loxygène, ou les feuilles mortes. Or il semblerait que ce soit le tronc, et plus précisément la lignine, qui constitue lessentiel du bois. Il sagit dun produit très toxique que larbre dépose sur des cellules qui sont en train de mourir et qui vont se transformer en vaisseaux – ceux-là mêmes qui vont permettre la montée de leau dans le tronc. On peut donc dire que larbre repose sur la colonne de ses excréments : cette lignine qui donne aux plantes leur caractère érigé, qui leur permet de lutter contre la pesanteur et de sélever au-dessus des végétations concurrentes. Cest très astucieux. Et cest bien dans le style des plantes de tirer parti de façon positive de quelque chose de négatif. On dit souvent que larbre vient du sol. Mais en réalité, il est né dun stock de polluants, puisquil est constitué à 40 % de molécules à base de carbone (le reste est de leau). Larbre a cherché le carbone dans lair, la épuré et transformé en bois. Alors, couper un arbre, cest comme détruire une usine dépuration. Larbre est une ressource prodigieuse. En est-on suffisamment conscient ? On pourrait lutiliser bien plus encore ! Les plantes sont dailleurs faites pour être utilisées car, contrairement à lanimal, vous nêtes pas obligé de les tuer pour vous en servir. Non seulement 80 % de nos médicaments proviennent des végétaux, mais je pense que les plantes, et les arbres en particulier, sont nos meilleurs alliés pour lutter contre le réchauffement climatique. Dans la mesure où celui-ci est dû au CO2, quoi de mieux que les plantes, qui ont précisément les moyens de fixer le carbone ? Si on replantait suffisamment darbres, on naurait plus de problème deffet de serre. Il y a dans les tropiques dénormes surfaces déforestées, où la culture ne marche pas, et qui offrent des terrains parfaits pour replanter des arbres. En 2003, vous aviez alerté sur la disparition des forêts primaires. Où en est-on aujourdhui ? Cest pire. En 2003, il leur restait dix ans avant de disparaître. Deux éléments se sont surajoutés depuis. Le développement économique de la Chine tout dabord. Les Chinois ont un grand besoin de bois, et comme ils ont rasé leurs propres forêts depuis longtemps, ils vont chercher leurs ressources ailleurs : en Afrique, en Amérique du Sud, et surtout dans le Sud-Est asiatique - le Cambodge est soumis à une déforestation effrénée. Et puis il y a les agrocarburants. De nombreux pays nhésitent plus à couper leur forêt, jugée insuffisamment productive, pour la remplacer par des cultures pour agrocarburants. Pourquoi ? Pour faire le plein dans nos bagnoles. Cest terrifiant. Si on na plus assez dessence, il faut réduire notre consommation, et non pas piller les pays tropicaux, qui ont toujours été nos victimes. Tout cela, nous le savons bien. Mais nous, et surtout nos hommes politiques qui auraient le pouvoir dagir, ne faisons rien. Pourquoi ? La France est un acteur majeur du commerce du bois et participe à la déforestation, notamment en Afrique, en soutenant de grosses entreprises comme Bolloré, Leroy, Rougier, Pallisco... Elles bénéficient de laide publique au développement, mais aussi des services scientifiques de lEtat. Le Cirad-Forêt (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement) sert de support technique aux entreprises de déforestation. Quand elles tombent sur une nouvelle espèce darbre avec un bois qui leur paraît intéressant, cest le Cirad-Forêt qui essaie de lui trouver une application. Cela fait longtemps que nos politiciens, de droite comme de gauche, tirent parti de cette déforestation. Il suffit de penser aux réseaux Pasqua, Mitterrand, Chirac, à ce quon appelle la Françafrique, et qui a permis aux chefs dEtat africains de financer les campagnes électorales en France. Et ceux qui ne sont pas mouillés nont de toute façon jamais été formés à lécologie, pourquoi changeraient-ils de politique ? “C’est dans les forêts équatoriales qu’on trouve le maximum despèces dans un volume donné, beaucoup plus que dans le milieu marin. Cest donc une formidable perte.” Cest pourtant un enjeu essentiel pour lhumanité ? Les forêts équatoriales représentent le sommet de la biodiversité. On y trouve le maximum despèces dans un volume donné, beaucoup plus que dans le milieu marin. Cest donc une formidable perte. Notre espèce y est née, et on y trouve encore nos plus proches cousins, les grands primates. Et noublions pas que cette disparition se double dun génocide car il y a des hommes qui vivent là, sans détruire quoi que ce soit. Un génocide institutionnalisé pour la recherche du profit : quest-ce que ce monde-là ? Le cas de la Guyane me touche de près. On y détruit la forêt pour chercher de lor, en utilisant du mercure qui pollue les rivières et pourrait avoir une influence dramatique sur les populations amérindiennes. Quand Hernán Cortés est arrivé à Mexico, que cherchait-il ? De lor, et il avait le plus profond mépris pour les Indiens. A-t-on fait le moindre progrès depuis ? Considérez-vous le combat comme perdu ? Jai passé beaucoup de temps à tenter de défendre la forêt primaire, et je nai rien obtenu. Mais sur le plan éthique, se battre a une valeur. Je me considère comme extrêmement privilégié : grâce à lexpérience du Radeau des cimes, jai vu ces merveilles et jaurais voulu que mes contemporains puissent en profiter. Le sous-bois de ces forêts, ce quon voit à hauteur dhomme, ne présente pas grand intérêt. En revanche, ces canopées sont dune beauté spectaculaire, impossible à décrire. Une fois que vous avez vu ces couronnes darbres en fleurs, ces animaux extraordinaires et de toutes tailles, que vous avez entendu le concert de la faune canopéenne à la tombée du jour, au milieu des lucioles, vous ne pouvez plus y toucher. Par ailleurs, cest une immense réserve en molécules biochimiques, un trésor planétaire qui offre des perspectives formidables pour la recherche pharmaceutique. Un jour, on aura besoin de ces molécules et on se dira : cest bête, on les avait sous la main et on nen a pas tiré parti.
Posted on: Sun, 17 Nov 2013 14:47:52 +0000

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