On est loin d’en finir avec la série d’exécutions sommaires et extrajudiciaires dans les localités contrôlées par des rebelles du M23. C’est une controverse autour de la mort de trois personnes dans la nuit de samedi à hier dimanche 4 août à Kiwanja, une cité située dans le territoire de Rutshuru (Nord-Kivu). Le M23 présente les victimes comme des bandits qui pillaient des boutiques. Ce qui n’est pas l’avis de la population locale pour qui, il s’agit des détenus que le M23 a tué pour tenter de se dédouaner des pillages dont il est accusé à Kiwanja. Entre-temps, un calme apparent a été observé, hier dimanche 4 août, dans cette cité. Cependant, la nuit du samedi à dimanche, des tirs nourris ont été entendus aux environs de vingt-trois heures locales. A son lever, la population a découvert trois corps sans vie dans le quartier Buturande. Les mêmes sources indiquent que les personnes tuées n’étaient pas des habitants de Kiwanja. Pour les responsables du M23, il s’agit des éléments des FDLR et Maï-Maï, qui pillaient dans cette cité. Son porte-parole civil ajoute que trois familles qui collaboraient avec « ces bandits » en revendant les biens pillés ont été identifiées. Toutefois, en fin de matinée, d’autres sources à Kiwanja ont expliqué que les personnes tuées ne seraient pas de bandits. Pour elles, il s’agit des civils arrêtés par le M23 dans les villages éloignés de Kiwanja. Le mouvement rebelle aurait monté ce scénario pour redorer son image auprès de la population qui, à plusieurs reprises, a identifié les éléments du M23 comme auteurs des pillages, ont poursuivi les mêmes sources. En début d’après-midi, la situation est redevenue calme, même si certains habitants craignaient des arrestations arbitraires par le M23. Pour rappel, au moins cinq boutiques et trois maisons ont été pillées la nuit du vendredi 19 au samedi 20 juillet dernier dans cette cité. Des notables locaux avaient accusé les rebelles du M23 d’être les auteurs de ce pillage, le troisième en une semaine. Selon ces notables de Rutshuru qui avaient requis l’anonymat pour raison de sécurité, ces hommes armés et en tenue militaire avaient opéré nuitamment en toute quiétude pendant près de deux heures dans la cellule office-marché, un quartier de Kiwanja. Ils avaient ciblé les cinq boutiques les mieux achalandées du secteur, emballé tous les articles pillés dans des sacs avant de les emporter. Ils avaient ensuite forcé trois habitations dans lesquelles ils ont pillé au moins vingt-quatre chèvres, des poules et plusieurs biens de valeur. Et des civils qui avaient tenté de résister à ce pillage ont été blessés dans la confrontation avec les rebelles. En réplique, le porte-parole du M23 avait fait état de cas isolés de banditisme au sein de leurs troupes.
Posted on: Mon, 05 Aug 2013 09:44:03 +0000
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