On promettait une carrière exceptionnelle à Oussama Darragi. - TopicsExpress



          

On promettait une carrière exceptionnelle à Oussama Darragi. Celle-ci est pour l’instant brillante, mais elle ne correspond pas encore aux espoirs placés en lui lors de ses premières années à l’Espérance de Tunis, son club de toujours où il a fait sa formation et connu tous ses succès. Après avoir remporté notamment trois championnats et deux coupes de Tunisie, ainsi qu’une Ligue des champions de la CAF, le meneur sang et or était convoité par les plus grands clubs européens, dont le FC Barcelone, l’Inter Milan ou l’Olympique de Marseille. C’est pourtant au FC Sion qu’il décide de faire le grand saut européen. Mauvaise pioche et Darraginho l’admet avec le recul : il n’aura eu que peu de temps de jeu dans un club instable et miné par des problèmes internes. C’est donc un Darragi revanchard qui a fait le chemin en sens inverse l’été dernier pour retrouver son club de toujours et qui, au micro de FIFA, revient sur les hauts et les bas de son parcours jusqu’à présent. Prochaine étape, une demi-finale de Ligue des champions de la CAF contre les Sud-Africains d’Orlando Pirates. Oussama, en demi-finale, l’Espérance affronte Orlando Pirates. Quels sont les atouts de votre équipe pour se qualifier pour une nouvelle finale, sachant qu’elle est un peu devenue l’équipe à battre en Afrique ? L’Espérance aborde sereinement cette demi-finale, la quatrième de suite. Cette grande expérience et les individualités dont nous disposons sont des atouts majeurs pour espérer jouer une autre finale. Porter le maillot Sang et Or est une fierté et la motivation est encore plus grande si tous les autres club du continent nous redoutent et veulent nous affronter. Un joueur de haut niveau doit savoir gérer cette pression et la mettre au service du groupe. Si vous vous qualifiez, et Al Ahly aussi, ce sera une revanche de la dernière finale. Les confrontations Espérance – Al Ahly, sont-elles devenues les clasicos de l’Afrique entre les deux meilleures équipes du continent ? Oui, on peut les appeler comme ça, des clasicos entre le club le plus titré du continent et l’Espérance, qui a battu tous les records en Afrique. C’est un choc que tout le monde attend. On est maintenant habitué à les rencontrer que ce soit en phase de poules, en demi-finale ou en finale. Si nous devions les rencontrer cette année, ça sera une nouvelle fois en finale et on est prêt à relever le défi et à prendre notre revanche sportive. L’Espérance est habituée depuis quelques années à remporter tous les trophées. Quelle est la recette pour continuer à toujours gagner ? C’est plus dur de rester au sommet que d’y parvenir ! On nous inculque la culture de la gagne à l’Espérance dès notre plus jeune âge. Durant mes années de formations à l’EST, je n’ai joué que pour les titres, donc je peux dire que même si le fardeau est lourd à porter, on ne vit à l’Espérance que pour gagner. L’Espérance dans laquelle vous évoluez aujourd’hui est-elle plus forte que l’équipe que vous avez quittée il y a deux ans ? Lorsque j’ai quitté l’Espérance, j’évoluais dans une équipe déjà bâtie depuis plusieurs années. Notre force résidait dans les automatismes et la solidarité. Je pense personnellement que l’Espérance en 2010 et 2011 était beaucoup plus solide. Cette année, l’effectif est plus riche et plus étoffé. Avec l’enchainement des matches, on retrouvera certainement cette entente qui nous rendra encore plus forts qu’avant. Quand vous êtes revenu cet été, vous êtes-vous senti tout de suite à la maison ou avez-vous pensé qu’il fallait repartir à zéro et recommencer à prouver ? Je n’ai quitté mon club que pour une année ! Je me suis directement senti chez moi à mon retour et ce grâce à mes dirigeants et surtout aux supporters. Je n’ai pas fait de préparation à l’intersaison et c’est la raison pour laquelle j’ai dû mettre les bouchées doubles pour revenir à hauteur de mes coéquipiers. Je veux prouver que je retourne à la maison pour me réaffirmer de nouveau et regagner ma place. Vous étiez parti dans des conditions difficiles, alors que vous êtes très attaché à l’Espérance, votre club de toujours. Qu’avez-vous envie de dire à vos supporters qui n’ont pas compris votre choix à l’époque ? Il s’est passé des choses qui m’ont poussé à vouloir partir. Je ne m’entendais pas très bien avec le coach Nabil Maaloul, j’avais également des problèmes avec certains joueurs. Ça m’a rendu mal à l’aise et ça m’a poussé à vouloir changer d’air coûte que coûte. Après mon retour, les supporters ont compris les raisons de mon départ et me soutiennent désormais pour atteindre nos objectifs communs. Vous êtes resté un an et demi au FC Sion, sans jamais vraiment convaincre. Considérez-vous votre expérience en Europe comme un échec ? Oui, certes c’est un échec vu que je n’ai pas eu beaucoup de temps de jeu en Suisse. Malheureusement c’est un club qui ne connait pas de stabilité et la manière dont il est géré laisse un peu à désirer. Mon expérience n’a pas beaucoup duré, mais j’ai beaucoup appris dans le football européen qui est complètement différent du football africain, même si à l’Espérance, on essaie toujours d’élever notre niveau de jeu et copier le modèle européen. J’ai découvert une nouvelle manière de défendre, une nouvelle façon de se placer sur le terrain, un football basé sur l’effort collectif d’abord au détriment des individualités. Avec le recul, même si le moment d’aller en Europe était le bon, aviez-vous besoin d’évoluer dans une équipe qui fait le jeu, dans un système plus offensif ? Oui, j’estime avoir fait un mauvais choix et je l’assume, mais on apprend toujours de ces expériences. Maintenant, je me concentre sur mes performances avec l’Espérance en espérant tenter de nouveau ma chance en Europe dans un championnat plus huppé et un club plus voué à l’attaque. J’avais des offres lorsque j’étais à Sion pour rester en Europe mais j’ai préféré revenir dans mon club, dans ma deuxième famille pour mieux rebondir. Je n’ai pas perdu espoir et je retenterai ma chance en Europe une nouvelle fois. Quel serait le style de jeu le plus adapté à vos qualités ? Qui seraient les attaquants parfaits pour être complémentaires avec vous, et l’entraîneur parfait pour exploiter au maximum les qualités d’Oussama Darragi ? J’aime le football latin et plus particulièrement le football espagnol. D’abord parce que c’est un football très technique qui correspond à ma façon de jouer, ensuite parce que les défenseurs en Espagne sont moins agressifs qu’en Allemagne, en Angleterre ou en Italie. Sergio Agüero, David Villa, Pedro ou Luis Suarez sont le genre d’attaquants dont j’apprécie les qualités, à la fois rapides, vifs et très techniques. Je me vois bien m’entendre avec ce profil d’attaquants. Je suis également les performances de l’Atlético de Madrid et j’apprécie ce que Diego Simeone fait pour ce club. J’aimerais bien évoluer sous ses ordres, car je sens que c’est un entraineur qui sait motiver ses joueurs. Il sait bien transmettre sa rage de vaincre à son groupe le tout en pratiquant un football simple et efficace. Vos entraîneurs ont souvent dit que vous aviez un grand talent, mais que vous deviez progresser physiquement et mentalement. Ces conseils vous aident-ils ? Je suis conscient que je dois progresser dans plusieurs domaines. Mon expérience à Sion m’a permis d’être toujours plus exigeant avec moi-même. Chose que j’essaie d’appliquer depuis que je suis retourné à l’Espérance. Je suis plus concentré, surtout lors des entrainements et j’essaie toujours d’être le plus efficace possible sur le terrain. Parlons de la sélection de Tunisie. Considérez-vous la qualification pour les barrages comme un miracle, après la sanction du Cap-Vert ? On méritait vraiment notre place de barragiste et il y a eu ce fameux Tunisie-Cap Vert qu’on a perdu. Les Capverdiens nous ont rejoints au classement grâce à un match gagné sur tapis vert. On les a battu au match aller et on n’a pas volé notre qualification. Maintenant, c’est à nous, joueurs, de prouver qu’on mérite notre place dans ce dernier tour. J’ai appris la décision via Internet et j’y ai pas cru au début. J’ai appelé des amis qui m’ont confirmé l’info. J’étais aux anges, mais en même temps conscient qu’on n’aura pas droit à l’erreur cette fois-ci. Je crois beaucoup au destin ! L’élimination en un premier temps avait un goût très amer mais heureusement et grâce au bon Dieu, on est là, prêts à nous battre jusqu’au bout. Pour terminer, quels sont vos modèles ou vos idoles dans le football ou en dehors ? Mon idole est incontestablement le génie brésilien Ronaldinho que j’essaie de copier. Pour moi, c’est le meilleur numéro 10 que le football ait connu. En dehors du football, c’est dans ma famille que je retrouve du réconfort et surtout du calme. Ma mère est l’être le plus cher à mes yeux, c’est la raison de mon existence.
Posted on: Fri, 18 Oct 2013 21:15:41 +0000

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