Onze ans après le naufrage du pétrolier dénommé « Prestige », les juges espagnols ont relaxé hier la plupart des accusés. A lissue du verdict rendu par le tribunal supérieur de Galice, seul le commandant a été condamné à neuf mois de prison pour avoir tardé à accepter le remorquage du navire en perdition vers le large. Il a été en revanche acquitté des délits datteinte à lenvironnement, comme le chef mécanicien et directeur de la Marine marchande espagnole qui avait choisi déloigner le bateau des côtes. Selon certains avocats des plaignants, les débats avaient pourtant montré la responsabilité des autorités espagnoles qui avaient pris une décision ne pouvant conduire quau naufrage Cette décision s’avère ainsi aussi surprenante que décevante. Elle peut être perçue comme un encouragement à l’utilisation de navires poubelles bénéficiaires d’une telle impunité et un désaveu pour les collectivités constituées partie-civile qui ne bénéficient d’aucune indemnisation. On peut aussi déplorer le désintérêt et le dessaisissement de la justice française de ce dossier au profit de la justice espagnole, en vertu d’une décision dEurojust (Unité de coopération judiciaire européenne), laissant les parties civiles françaises affronter seules la déconcertante juridiction de la Galice. Cette décision constitue un mauvais signal et une régression pour la prise en compte de la responsabilité environnementale des pollueurs, une deuxième catastrophe écologique, une marée noire judiciaire.
Posted on: Thu, 14 Nov 2013 09:59:59 +0000
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