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« Or, sache-le ! il y a effectivement dans le cœur (qalb) de l’homme un œil (ayne) qui possède une sorte de perfection. On l’appelle tantôt intellect (aql), tantôt esprit (roûh), tantôt âme humaine (nafs insâny). Laisse de côté la question de ces différentes dénominations, qui font croire aux gens peu clairvoyants qu’elles s’appliquent à des réalités multiples ! Nous n’entendons, quant à nous, ne désigner que ce qui distingue l’homme raisonnable de l’enfant à la mamelle, de la bête et du fou. Appelons-le donc « intellect », suivant en cela l’usage courant ! Nous disons donc que l’intellect mérite mieux que l’œil externe d’être appelé lumière, car il échappe par l’élévation de son rang aux sept imperfections : -En premier lieu, l’œil ne se voit pas lui-même, tandis que l’intellect perçoit les autres tout en se percevant lui-même dans ses diverses attributions : il se perçoit en effet « connaissant » et « pouvant », il perçoit la connaissance qu’il a de lui-même, la connaissance qu’il a de cette connaissance, la connaissance qu’il a de cette connaissance, et ainsi de suite à l’infini. C’est là une propriété inconcevable pour ce qui perçoit par un organe corporel. -Deuxièmement, l’œil ne voit pas ce qui est trop éloigné ni ce qui est extrêmement proche de lui. Pour l’intellect, ce qui est proche et ce qui est loin sont indifférents. En un clin d’œil il monte et s’élève au plus haut des cieux, et le temps d’un battement de paupière il retombe et redescend jusqu’aux confins des terres. Bien plus, quand on connaît les vérités spirituelles, il est de toute évidence que sa nature sainte le met bien au-dessus et hors de l’atteinte des notions de proximité et d’éloignement, liées au monde des corps. Il est en effet le symbole de la Lumière dAllah, et le symbole ne saurait manquer de ressembler à son modèle bien qu’il puisse s’élever jusqu’à la cime de l’équivalence. -Troisièmement, l’œil ne perçoit pas ce qui se trouve derrière des voiles. L’intellect, lui, se meut librement dans le domaine du Trône et du Piédestal Divin et de ce qui se situe derrière les voiles des cieux, ou dans le Plérôme Suprême et le Royaume Céleste, tout aussi librement qu’il se meut dans univers propre et dans son royaume immédiat, à savoir le corps qui lui est affecté en propre. [Al Ghazâly, « Le Tabernacle des Lumières (Michkât Al Anwâr) », Éditions du Seuil, 1981, p. 40, 41]
Posted on: Sun, 20 Oct 2013 23:57:55 +0000

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