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" ... Or, sans tenir compte de ces alertes, et en pleine révolution égyptienne anti-islamiste, voilà que François #Hollande s’en est allé soutenir le pouvoir tunisien aux mains d’#Ennahdha, allié des Frères musulmans. Le président de la République a vanté à Tunis l’équilibre d’un pouvoir tri-partite modéré, dont les opposants laïcs critiquent le déséquilibre comme l’autoritarisme islamiste. ..." " ... Angela Merkel s’est couchée sans barguigner et François Hollande a fait le lit de la docilité, après avoir fait mine un temps de regimber et de tirer les grandes oreilles indiscrètes de Barack Obama. Et toute l’Europe a mis prestement la tête sous l’oreiller. Pourtant, même l’ancien ministre de l’Intérieur Charles Pasqua avait autrefois mimé plus longtemps une légitime indignation et viré de France une vingtaine d’espions de l’Oncle Sam, au nom d’une défense plus sourcilleuse, plus gaulliste des intérêts nationaux. Cette fois, alors que l’intrusion U.S. est plus grave, plus massive, plus illégitime, le chef de l’Etat et des Armées s’est contenté d’un impérieux « tout cela doit cesser immédiatement », avant de plier les bannières et les velléités de résistance. Plus de grands mots ni de coups de menton. Rien que le silence comme un aveu de faiblesse. Diplomatie de la « bloblotte », de la trouille… Au gouvernement, les conseillers plaident le réalisme. « Nous avons besoin, au Mali comme ailleurs, des Etats Unis, de leurs drones là-bas, de leurs écoutes également ici comme partout dans le monde ». La coopération des services secrets, très étroite, a en effet favorisé le raid malien et permis de déjouer nombre de projets d’attentats sur le sol national ainsi que dans d’autres pays où nos intérêts vitaux sont en jeu. Ces gens bien informés ajoutent qu’il vaut mieux pour nous éviter « que les services secrets US, par mesure de rétorsion, n’étalent nos turpitudes de moyenne puissance ». Ainsi faudrait-il comprendre qu’aux premiers coups de gueule et menaces de report des négociations commerciales Europe-Etats–Unis ait succédé un motus et bouche cousue du pire effet. Pire encore, le refus d’asile au lanceur d’alerte, Edward Snowden, l’ancien agent de la NSA qui a eu le courage de tout dévoiler, sans parler de l’interdiction de survol de l’avion du président bolivien soupçonné de le convoyer, ont ajouté le ridicule à la frilosité. Dans cette affaire nous n’avons pas trouvé le geste qui nous eut grandi, ou au moins eut éviter de nous rabaisser. Et puisque l’Europe refusait de nous suivre, au moins aurait-il fallu marquer le coup et montrer que nous ne voulons pas d’une union européenne qui se fasse le cheval de Troie des américains, parce que son destin sera alors de finir en lasagnes frelatées sur le marché mondialisé à l’américaine. Mais à la vérité, ce n’est pas seulement face à l’Oncle Sam que nous manquons d’ambition et de moelle, alors même que la conduite rapide et efficace de la guerre au Mali avait laissé espérer que notre diplomatie joue un rôle de premier plan. « L’axe du monde est le glaive », disait le Général de Gaulle. Or la main de François Hollande n’avait pas tremblé. Il y avait gagné une réputation, y compris aux Etats Unis, mais en Europe et dans les pays arabes aussi. Le petit inconnu de Corrèze prenait place chez les Grands, qui n’étaient pas fâchés d’avoir face à eux un interlocuteur pouvant se révéler plus fiable que Nicolas Sarkozy avec ses foucades et ses inconséquences lassantes. Or le chef de guerre, sans prétendre jouer les matamores, n’a pas capitalisé sur ce nouveau statut, comme s’il pouvait le préserver en demeurant immobile, ou quasi ! L’histoire avance un train d’enfer, et de nouveau nous la regardons passer comme s’il était de sénateur. Le « Waterloo des islamistes » en Egypte nous laisse spectateurs interloqués. Ce mouvement n’a pas été anticipé, si l’on excepte par le député Jean-Christophe Cambadélis, chargé des questions internationales au PS, et qui lui s’était rendu sur place. Il avait ensuite averti, sur son blog notamment, du renversement du rapport de force en défaveur des Frères musulmans. ... Une diplomatie de la crainte encore qui préfère de mauvais arrangements aux risques industriels qu’entrainerait l’affirmation de principes clairs et nets tels que la France est censée les défendre. Son prédécesseur avait déjà raté l’idée forte d’une politique méditerranéenne pouvant faire pièce à l’Europe allemande du Nord. Déjà la diplomatie française avait peur de son ombre, et imaginait qu’il fallait faire semblant que tout change pour que rien ne change. On ne fait plus semblant. Certains diront que c’est déjà ça… ."
Posted on: Sun, 07 Jul 2013 21:07:46 +0000

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