Pacte national à Marseille : Guérini, oui, le FN, non ! afp Le 7 septembre 2013 Patrick Crasnier Photojournaliste. La situation de Marseille a ému la France. Le ministre de l’Intérieur et même le président de la République en ont appelé à un pacte national pour que revienne le calme dans la ville. C’est bien cela ! Il faut mettre un terme aux agissements violents de la pègre marseillaise, et ce n’est pas d’hier. Les effets d’annonce ne suffisent plus, les quelques policiers en plus non plus. C’est une gangrène qui nécessite d’amputer, mais la question demeure : amputer quoi ? Les humoristes ont longtemps fait leurs choux gras de la ville de Marseille et continuent encore ; souvenez-vous de l’époque Gaston Defferre. Aujourd’hui, cela n’a plus rien de drôle, les morts se succèdent et la police compte les points. Comme disait manuel Valls hier, « ils se tuent entre eux », sous-entendu ce n’est pas le plus grave, « mais c’est aussi la population qui est en danger ». Là, c’est grave, une balle perdue est si vite arrivée. Alors l’idée est tombée d’en haut : « Il faut faire un pacte national ». Je croyais que « national » voulait dire « avec tout le monde ». Ce n’est pas le cas : les élus Front national ne sont pas invités autour de la tribune. Pourtant, ce Front national est bien un mouvement politique français autorisé, et qui plus est, il représente à Marseille 25 % des intentions de vote aux prochaines municipales. Même si vous êtes, comme moi, surpris, pour le Parti socialiste et l’UMP, « national » veut dire entre eux. (Un peu comme si les parrains de deux clans se mettaient d’accord pour se partager la ville.) L’étonnement ne s’arrête pas là : les politiques mis en examen sont là, eux, pour dire ce qu’il faut faire. Effectivement, ils en connaissent un rayon sur la délinquance et sur la pègre, ils sont bien au fait des affaires et vont, à n’en pas douter, mettre tout le monde au pas. Comment voulez-vous que les voyous, grands ou petits, soient inquiets d’un « pacte national » comme celui-là ? Ils doivent bien rigoler, ces voyous qui en ont fait beaucoup moins dans la délinquance que ceux qui veulent leur donner des leçons. L’exemple venant d’en haut, tant que notre classe politique ne sera pas nettoyée de ces personnages (mis en examen pour « association de malfaiteurs », quand même !), sa parole ne sera que mistralou et vent marin rafraîchissant. Rassurez-vous bonnes gens, les élus de Marseille veillent sur vous. SV
Posted on: Sun, 08 Sep 2013 16:39:42 +0000
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