Palmarès bidon (extrait) Le Journal des Arts vient donc de - TopicsExpress



          

Palmarès bidon (extrait) Le Journal des Arts vient donc de sortir son palmarès annuel, dans lequel Bordeaux occupe la deuxième place. Alain Juppé et son équipe sen réjouissent et le font largement savoir. Ainsi, sur le site Osez Bordeaux, on lit que ce classement inédit est un bilan objectif des politiques culturelles des villes de métropole de plus de 100 000 habitants hors Paris.... Et de décliner, un peu plus loin, linventaire des lieux culturels de la ville : musées, théâtres, lieux dexposition, bibliothèques, etc... Théâtres ? Bibliothèques ? Il est pourtant spécifié dans la présentation technique de lenquête que la thématique du palmarès concerne le patrimoine, les musées, les arts visuels, le marché de lart ; elle ne couvre donc pas le spectacle vivant (théâtre, danse, opéra) et les bibliothèques qui recouvrent une part importante des budgets culture. Affirmer alors que cest un bilan objectif des politiques culturelles, cest commencer par tordre la réalité en prenant la partie pour le tout. (le corps principal de cet article, qui analyse plus finement ce palmarès, est trop long et je le coupe ici ; je le tiens néanmoins à la disposition de qui me le demandera) Les données analysées ici ont été exclusivement fournies par la direction générale des affaires culturelles de la ville. Et lon sait quil est simple denjoliver la réalité en utilisant des données invérifiables. Dans larticle accompagnant cette enquête, ladjoint à la culture et la directrice générale déclinent leur discours habituel auquel plus personne ne croit. En revanche, pas un mot dartistes ou acteurs culturels indépendants comme, entre de nombreux autres, et pour rester dans le champs des arts visuels, Thomas Bernard, Marta Jonville, Nadia Russell Kissoon ou Michel Herreria. Ils auraient sans doute tenu des propos bien différents et permis de fortement relativiser ce palmarès. Voire de totalement linvalider. On laura compris, cette enquête est biaisée de multiples façons. Elle mélange les indicateurs du patrimoine et ceux de la création, ces indicateurs étant uniquement quantitatifs. Et les éléments patrimoniaux sont bien plus nombreux que les éléments artistiques. Elle sappuie sur des sources essentiellement municipales, ce qui en dit long sur la qualité de linvestigation journalistique qui est menée. Et surtout, sans se préoccuper de la réalité de la politique culturelle en question, elle donne aux villes, lorsquelles sont bien classées, un satisfecit sur lesquelles elles peuvent sappuyer pour justifier le fait de ne rien améliorer, ne rien changer. Au détriment des artistes, de leurs conditions de vie et de travail, et au détriment de la population qui se voit proposer, en ce qui concerne Bordeaux, une politique daffichage, de facade, qui na dautre ambition que dallécher les touristes, mais oublie dans une large mesure ses acteurs et ses habitants.
Posted on: Mon, 18 Nov 2013 06:47:19 +0000

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