Par Djaffar Tamani Quand le renseignement va… La - TopicsExpress



          

Par Djaffar Tamani Quand le renseignement va… La neutralisation d’un groupe terroriste, avant-hier, au centre-ville de Batna, n’aura été possible que grâce à un travail de renseignement mené avec efficacité et maîtrise. Une opération antiterroriste réussie n’est jamais le fruit du hasard. Elle est l’épilogue d’un long travail de recherche, de localisation et de filature, avant la descente des forces d’intervention. Les attentats terroristes les plus spectaculaires révèlent moins les capacités de nuisance des groupes armés qu’une défaillance patente des dispositifs de sécurité, dont la mission première est de démanteler les cellules dormantes du terrorisme avant qu’elles ne passent à l’acte. L’exemple le plus connu au sujet de la défection du renseignement est l’affaire Tiguentourine, en janvier dernier, au sud du pays. Même si la gestion après coup de cette gigantesque prise d’otages a été saluée, y compris par des parties étrangères, il n’en demeure pas moins que les services de renseignement, qui auraient pu permettre de déjouer cette retentissante attaque terroriste, ont été dramatiquement inopérants. Les assaillants avaient passé les frontières, parcouru de longues distances avant d’assiéger un site industriel d’une importance exceptionnelle et de prendre en otages tous ses personnels. Dans d’autres pays, l’affaire aurait fait grand bruit politique et des patrons des services, clairement déterminés, auraient été sommés de s’expliquer. En termes de réaction politique, l’on est loin d’un pays comme la Tunisie où les épisodes tragiques de la mort de deux personnalités de l’opposition sous des balles terroristes sont en train de pousser le gouvernement vers la sortie. En dépit des discours officiels louant l’efficacité des initiatives de réconciliation lancées en direction des islamistes armés, le terrorisme n’est toujours pas mis en échec en Algérie. Droukdel, «émir» depuis une décennie du GSPC puis d’Al Qaîda au Maghreb, court toujours. Il n’est pas en fuite et insaisissable dans le désert, il écume des zones boisées du centre du pays où des forces militaires sont stationnées en nombre depuis de nombreuses années. Ces unités opérationnelles paraissent handicapées par une vacance du renseignement, une tâche qui incombe généralement aux forces de police ou de gendarmerie. Les pilonnages perpétuels dans certains massifs forestiers ont régulièrement raté leur cible et des groupes armés marquent leur présence à intervalles réguliers, notamment en Kabylie, où une descente terroriste en pleine ville d’Azeffoun avait coûté la vie à trois policiers le mois dernier. Même après vingt ans de lutte antiterroriste et un savoir-faire sécuritaire supposé, reconnu dans le monde, il convient d’apporter certains correctifs aux dispositifs anti-Droukdel et ses sbires, et de comprendre pourquoi le renseignement a fonctionné il y a deux jours à Batna et non à Azeffoun en août dernier.
Posted on: Mon, 02 Sep 2013 13:43:15 +0000

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