Partie 8 Lise rentra le lendemain midi, elle accepta de sortir - TopicsExpress



          

Partie 8 Lise rentra le lendemain midi, elle accepta de sortir un peu, près du canal St Martin, tout y était beau et gris. A ma question si elle avait passé la nuit chez cette homme, Lise acquiesça vaguement. Dans quelques mois il ferait beau. Les enfants du pays seront en vacances, les choses sembleront peut-être différentes. Le monde ne sarrêtera pas de tourner, avec tous ses gens dessus. Et sans Fatou. Parfois lenvie me prenait denvoyer tout balader, ce tout uniquement composé par ma peine. Je me disais que de toute façon, rien ne changerait, je ne la reverrais plus, alors, autant faire comme si Fatou navait jamais existé. Quelques soient leurs raisons, elles sont définitives, et les morts ne sont que des vivants dont légoïsme grossit jusquà avaler tout. Au moins les vivants sont là, avec toute leur bêtise, leur inconscience, et cette arrogance ... Mais au moins les vivants sont là, pour nous. Parfois je me disais autant faire comme les morts, autant se foutre de tous, et de tout. De retour à lappartement je demandais à Lise pourquoi elle ne mavait jamais aimé – hésitant sur la temporalité à employer, jajoutais, « avant ». Lise sétait assise en tailleur sur le lit pour rouler, ça avait dû lui manquer, durant notre petite ballade de la journée, et je me demandais si elle sautorisait à fumer autant, chez lhomme quelle fréquentait. Lise évita mes yeux, elle acquiesça légèrement, cherchant ses mots... Depuis Lise, mon appartement se trouvait envahi de bout de cartons, et de particules de tabac, jusque dans le lit. Lise acquiesça encore puis se lança : - Ce nest pas que je ne taimais pas, simplement ... Tu nétais pas comme ses autres mecs, avant. On aurait dit que tu savais où aller, et tu avais de largent … Tu nétais pas comme nous. Je remarquai une rougeur étrange, sur ses tempes. - Et toi ? - Moi ? - Tu ne nous aimais pas, tu ne sortais jamais avec nous. Tu parlais peu, tu voulais toujours rentrer. - Comme tu le dis, nous étions différents. Nous navions pas vraiment de points communs. - Tu nous prenais pour des minables, hein ? - Non. Je travaillais beaucoup jétais tout le temps fatigué. Alors je préférais passer nos peu de moments ensembles, en tête à tête. Et puis … Je ne comprenais pas vraiment le lien qui tunissait avec Fatou. Je le percevais mais ... Je ne le comprenais pas. Jai jamais eu quelquun comme elle tavait, toi. Parce que je pensais que je nen navais pas besoin. Je crois que je me sentais mal à laise face à toi, à cause de ça. - Jétais aussi mal à laise tu sais ... - Oui, jétais un autre homme. Lise réfléchit un instant, - Je crois que je préférais quand même celui que tu étais avant. Un trouble couvait en nous et dans lappartement ce jour-là. Je ne pense pas que cela venait uniquement de moi. En sortant acheter du pain, deux hommes me bloquèrent la route. Habillés de costumes, voulant que je leur achète un journal politique sensé mexpliquer pourquoi le pays et le monde étaient en déroute... Trop fatigué et manquant de volonté, je fis lerreur de répondre à une ou deux de leurs questions fermées. Ils étaient rasés de près, je me suis demandé si je ressemblais à ça, avant. De retour dans lappartement, limpression que les choses sétaient tassées ne dura quun moment. Lise assise dans le lit me demanda si on ne pouvait pas regarder un film à la place du sport, pour changer. Je me suis allongé à ses côtés, je lui ai parlé des hommes, dehors, qui mavaient bloqués, nous avons lu ce quils avaient fini par me donner. « Nous allons vous donner ce journal gratuitement mais à la condition que vous le lisiez ! » Alors que je recherchais un film à regarder sur lordinateur, Lise à lenvers sur le lit se mit à lire à voix haute la feuille politique en fumant son joint. - Ils sont gonflés ! - Pourquoi ? Me demanda t-elle … - Ce type dont ils parlent et qui a réponse à tout, cest un homme politique qui fut condamné pour abus de biens sociaux. Tu veux quoi comme film ? Action, horreur ... ? - Horreur ! Un truc avec des fantômes, je me mettrais la tête bien à lenvers en le regardant ! Tu ne veux pas fumer un peu avec moi pour une fois ? Lise du bout de lit me regardait en souriant, - Avec un bon film dhorreur, je tassure que ça le fait ! - Ça rend parano ton truc. - Tas pas besoin de ça pour lêtre, allez viens ! Ne sois pas si chiant ! Lise la tête à côté de mes pieds me tendait le joint impatiemment. Je me relevai, et sur le lit encombré par lordinateur, le journal et le cendrier, je me collais contre ses fesses. Le contact de nos mains lors du passage de témoin, je recrachai violemment la première bouffée en toussant. Lise ria aux éclats en se moquant de moi. Lise exigea me souffler la fumée directement de son joint dans ma bouche. Le picotement dans les poumons me fit pleurer nos deux visages se trouvaient très près. Je me relevai, allai dans la salle de bains me moucher dans du papier toilette, à mon retour Lise en riait encore. Dun geste autoritaire du bras, Lise exigea que je reprenne ma place contre elle sur le lit, je refusai son joint, cette fois. Gênée un instant elle détourna son regard, - Quest-ce que tu fais ici, Lise ? La même rougeur apparut au niveau de ses tempes, elle me répondit : - Voir ce type je te lai dit … Et puis en profiter pour moccuper de toi, je crois. Toujours en fixant les draps elle ajouta : - Mais je ne sais pas bien faire ça, moccuper des autres. Avant cétait plutôt Fatou qui soccupait de moi … Je pris son avant-bras dans ma main, je le caressai doucement, du doigt je suivis les fines lignes qui formaient des dessins étranges gravés dans sa chair tendre. - Oh ça, cest rien, cétait y a longtemps … pour me sentir vivante. - Fatou ma raconté … - Oh … - Mais elle ne ma jamais dit pourquoi. - Javais rien à part elle, et cétait pas assez pour faire une vie. Maintenant je men veux, que ce soit elle, et pas moi, cest injuste, illogique. Tellement de fois jaurais voulu, et aujourdhui je ne lai plus. En silence je caressai toujours son avant-bras, Lise ajouta : - Mais maintenant bizarrement, je sens que ça ira. Quand je partirai dici, oui tout ira mieux pour moi. Je caressai ses tempes et ses cheveux, pendant que Lise restait immobile et silencieuse. Je déposai un baisé sur sa joue, puis sur le coin de ses lèvres, elle ne chercha pas à fuir, mais ne chercha pas non plus ma bouche. Lise se contentait dêtre là, toute rouge. Lorsque je posai plus franchement ma bouche, Lise répondit enfin à mon baiser. Lise voulut les ténèbres, je négociai la faible lumière venant de la salle de bains. Je passai une main sous son t-shirt, jenlevai son bas de pyjama délicatement. Ma bouche sur son ventre chaud elle frémit. Ma bouche entre ses cuisses, immédiatement son corps se détendit en gémissant. Lise mavait menti, il ne sagissait pas dun service quelle me rendait, Lise avait du désir pour moi je le sentais. Je me suis demandé depuis combien de temps. Au contraire de Fatou, Lise avait un corps aliénable que je pouvais prendre. Jaimai son goût dans ma bouche, jaimai pouvoir replier ses jambes pour louvrir entièrement à ma langue. Je me suis redressé avec lenvie de la prendre. Son bassin se colla contre le miens dans un cri. Lise déjà lancée à pleine vitesse criait. Lise menserrait, Lise était étonnamment serrée fort. Lorsque je la pris entièrement son cri me fit lui demander si je lui faisais mal. Les mouvements impatients de son bassin me répondirent à sa place. Enfoncé en elle un malaise menvahit. Ce nétait pas un tsunami, ni même une vague, tout juste un clapotis que lon voyait sapprocher lentement de la plage, pourtant ... - Merde oh merde ! - Quoi ? Non ! Attend, attend … Noooonnnnn …. « je suis désolé Lise », dis-je en me retirant. - On non cest pas vrai ! Tu as joui dedans ?! Mais pourquoi tas fait ça ?! - Je suis désolé Lise vraiment, je ne sais pas, je ... - Tu veux que je tombe enceinte de toi ? Tu veux quon ait un enfant ? Ce serait monstrueux ... Oh merde, ce que je me sens mal ... Lise se précipita dans la salle de bains, jentendis leau couler un moment. Lorsquelle revint, à sa voix je compris quelle avait pleuré. - Je vais devoir prendre une pilule du lendemain par ta faute ! Et je vais être malade ! - Je suis désolé … - Cette merde coute une fortune ! Tu iras toi à la pharmacie demain, cest trop la honte. - Jai … Ma carte bleue est bloquée … - Laisse tomber je men occuperai. Lise entra sous les couvertures et se tourna violement dos à moi. - Tu veux dormir ? Tu veux que jéteigne la lumière de la salle de bains ? - Non la lumière on la laisse. - Je ne sais pas quoi te dire à part que je suis désolé, cest venu comme ça. - Ouais. Fatou disait que tétais son meilleur coup, bah franchement … - … - Ça va je déconne. Je men fous. Mais est-ce que tu pourrais … - Quoi ? - Jai besoin que tu me serres dans tes bras, là. Je me collais contre Lise et l’entourais. Je lui caressais encore les cheveux un moment, puis saisissais son poignet pour nous endormir comme ça. Cétait notre position préférée avec Fatou, avec Lise ça ne me dérangeait pas. Dehors . Il faisait froid à trembler, tous mes os sentrechoquaient, des particules de terre projetées se plantaient dans mon visage. « Chaque matière subit une déformation » affirma la voix désincarnée. Dedans. Une pièce immense, un panneau lumineux et gigantesque … « Même la lumière impacte un choc » Le panneau salluma en grand et dans ses milliers de soleils, j’aperçus la twingo verte, avec Fatou dedans qui hurlait, et tapait des mains contre la vitre … Le panneau séteignit … Dehors les particules de terre me forçaient à fermer les yeux, ce froid, ce froid glacial ... Mon squelette sur le point dexploser sous la force des vibrations … Dedans le panneau lumineux salluma encore Fatou cria. A chaque fois que la lumière revenait dans son grand « slash », la twingo se déformait de plus en plus. Impuissant jassistai à ce spectacle. Le gigantesque panneau lumineux fumait et grésillait, Fatou hurlait, du sang coulait de plus en plus sur son visage de ses cheveux, et je ne pouvais rien faire, rien, … Dehors le froid les vibrations et la terre glacée, les feux du quatre-quatre arrivait droit devant … Lodeur de son joint me réveilla. Sombre, assise sur la chaise face au lit, Lise minforma que javais crié dans mon sommeil. Je me redressai et pris une cigarette. - Excuse-moi Lise si je tai réveillé. - Non, je ne dormais pas. Le modem indiquait trois heures vingt. Avec Lise, nous avons attendu en silence que lheure maudite passe. Je pensais quaprès trois heures vingt sept les choses iraient mieux pour nous deux, mais au contraire ce fut linstant où tout dégénéra.
Posted on: Sat, 02 Nov 2013 06:39:22 +0000

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