Pendant que les armées musulmanes sillonnaient victorieuses les - TopicsExpress



          

Pendant que les armées musulmanes sillonnaient victorieuses les pays, Abou Addarda (quAllah lagrée) résidait à Médine, en tant que philosophe et sage. Il disait à ceux qui lentouraient: «Ne vous informerais-je pas sur la meilleure de vos actions, la plus pure auprès de Dieu, la plus propice à accroître vos degrés (de mérite), celle qui est beaucoup mieux que les expéditions contre vos ennemis, beaucoup mieux que les dirhams et les dinars?» Les présents sempressaient de lui demander cela et Abou Addarda (quAllah lagrée) leur répondait: «Cest le rappel de Dieu, le rappel de Dieu est beaucoup plus important.» Cet admirable sage nétait nullement un chantre dune philosophie négativiste ou isolationniste: il était un fervent combattant au côté du Prophète (paix et bénédiction dAllah sur lui) depuis le premier jour de sa conversion. Mais il avait un penchant pour la méditation. Quand on interrogea sa mère sur ce quAbou Addarda (quAllah lagrée) préférait, elle eut cette réponse: «La réflexion et le fait de retenir la leçon.» Elle avait dit vrai car son fils avait bien assimilé le verset : Tirez-en la leçon, vous, doués de clairvoyance (Al Quran 59:2). Dailleurs, il ne cessait de dire à ses compagnons: «Méditer une heure est mieux que ladoration dune nuit.» Quand il embrassa lIslam et quil prêta allégeance au Prophète (paix et bénédiction dAllah sur lui), il ne put continuer son métier de commerçant parce quil fut absorbé par ladoration: «Je me suis soumis à Dieu devant le Prophète (paix et bénédiction dAllah sur lui), alors que jétais un commerçant. Alors, jai voulu accorder ladoration et le commerce mais sans succès. Jai rejeté le commerce pour me consacrer à ladoration. Aujourdhui, le fait de vendre ne me procurerait plus de joie, même si cela me ferait gagner 300 dinars chaque jour. Je ne vous dis pas que Dieu a interdit le commerce. Mais jaime faire partie de ceux que le commerce ne divertit pas du rappel de Dieu.» Ainsi Abou Addarda (quAllah lagrée) se consacra-t-il seulement à ladoration comme moyen daccès au bien supérieur et à la vérité, et aussi comme moyen de purification de son âme. Il ne voyait en cet ici-bas quenjolivure et bien éphémères, parce quil se rappelait toujours le verset coranique: qui accumule des biens, les multiplie et se figure quils le rendent éternel! (Al Quran 104:2-3) et le hadith du Prophète (paix et bénédiction dAllah sur lui): «Ce qui est peu et suffisant vaut mieux que ce qui saccroît et divertit.» Conformément à cette règle, il plaignait ceux qui devenaient otages des biens matériels. Une fois, il dit: «Dieu! Je me réfugie auprès de toi contre ce qui met le cœur en désordre.» On lui demanda: «Quest-ce qui met le cœur en désordre, ô Abou Addarda?» Il dit alors: «Le fait davoir à moi un bien dans chaque vallée.» En outre, il estimait à juste titre que le bien matériel nest quun moyen permettant de mener une vie sobre et équilibrée. Dans ce sens, il avait dit: «Ne mange que la chose bonne; ne gagne que la chose bonne; ne fais entrer chez toi que la chose bonne.» Quand Chypre fut conquise et que les butins parvinrent à Médine, les gens virent Abou Addarda (quAllah lagrée) pleurer. Ils se rapprochèrent de lui à la recherche dune explication. A la question posée par Joubayr ibn Nafir (quAllah lagrée): «Ô Abou Addarda, quest-ce qui te fait pleurer en ce jour où Dieu a honoré lIslam et les musulmans?» Abou Addarda (quAllah lagrée) dit: «Malheur à toi, Ô Joubayr! Les hommes atteignent une telle humiliation devant Dieu, quand ils abandonnent Sa cause! Après quelle était une communauté qui triomphait et détenait la royauté, elle abandonne la cause de Dieu si bien quelle devient ce que tu vois.» Lici-bas nétait, pour Addarda (quAllah lagrée), quun pont qui conduit à une vie plus durable. Lors dune maladie qui limmobilisa chez lui, ses compagnons lui rendirent visite. Comme ils le virent couché sur une peau de cuir, ils lui dirent: «Si tu veux, on tapporte une couche plus douce...» Il leur dit alors, en levant le doigt comme pour montrer un endroit éloigné: «Notre demeure est là-bas. Pour elle nous serons rassemblés et vers elle nous retournerons.» Sa vision sur lici-bas nétait pas un point de vue pour lui mais aussi une conduite quil mettait en œuvre. Lorsque Yazid ibn Mouâwiya (quAllah lagrée) lui demanda la main de sa fille, Abou Addarda (quAllah lagrée) refusa. Mais, lorsquun musulman pieux et pauvre la lui demanda, Abou Addarda (quAllah lagrée) accepta. Les gens sétonnèrent de cette conduite. Alors, Abou Addarda (quAllah lagrée) dit: «Que penseriez-vous de ma fille si des domestiques devaient rester en sa présence pour la servir et si elle devait se trouver dans de beaux palais qui font briller les yeux? Qu’adviendrait-il de sa religion?» Ce Compagnon du Prophète était donc un sage qui refusait toujours dêtre absorbé par les biens de ce monde. Il ne fuyait pas le bonheur. Au contraire, il fuyait vers le bonheur. Pour lui, dans la vie de tous les jours, chaque fois quon se limite à la suffisance et à la modération, on se rend bien compte que lici-bas nest quun passage qui mène finalement à la demeure éternelle. «Le bien, disait-il, ne réside dans la démultiplication de ta fortune et de tes enfants. Il réside plutôt dans le fait que ton indulgence va en grandissant, ainsi que ton savoir, et que tu rivalises avec les gens dans ladoration de Dieu.» Lors du règne dOthman ibn Affan (quAllah lagrée), alors que Mouâwiya (quAllah lagrée) était gouverneur de Syrie, Abou Addarda (quAllah lagrée) accepta dy assumer la charge de cadi. A lépoque, Damas se réjouissait trop des plaisirs de la vie. Alors, il ne cessa de rappeler lascétisme du Prophète (paix et bénédiction dAllah sur lui) et des musulmans de la première génération. Une fois, il rassembla ses concitoyens, pour leur dire: «Ô habitants de Damas, vous êtes mes frères en religion, mes voisins et les soutiens contre les ennemis. Cependant, pourquoi je vous vois dépourvus de pudeur? Vous rassemblez ce que vous ne mangez pas, construisez ce que vous nhabitez pas, vous désirez ce que vous natteignez pas...» En outre, il voyait que ladoration nest pas un prétexte de gloriole mais un moyen pour triompher de la miséricorde divine, une invocation permanente rappelant à lindividu sa faiblesse et lomnipotence de Dieu: «Recherchez, disait-il, le bien durant toute votre vie, et exposez-vous aux souffles de la miséricorde divine. Car Dieu a de Ses souffles de miséricorde, avec lesquels Il touche qui Il veut de ses esclaves. Et, demandez à Dieu de couvrir vos défauts...» Par ailleurs, il faisait très attention à la gloriole qui peut affecter ladorateur musulman. A ce sujet, il avait dit: «Une bienfaisance équivalente au poids de latome de quelquun qui se prémunit, armé de certitude, cette bienfaisance est beaucoup plus préférable et mieux que léquivalent des montagnes en adoration faite par les vaniteux.» Il avait aussi dit: «Ne chargez les gens avec ce dont ils ne sont pas chargés. Contentez-vous de vous-mêmes.» Son compagnon Abou Qilaba (quAllah lagrée) laissa, par ailleurs, ce témoignage: «Un jour, Abou Addarda a rencontré sur son chemin des gens en train dinsulter un homme qui a commis une faute. Il leur a demandé de cesser. Il leur a dit: «Que ferez-vous si vous le trouvez au fond dun trou? Ne laidez-vous pas à le dégager?» Ils ont dit: «Oui.» Il a dit: «Alors, ne linsultez pas et louangez Dieu qui vous a protégés (de cette faute)...» Etant donné que cela est lun des aspects de ladoration chez Abou Addarda (quAllah lagrée), son autre aspect est la connaissance. En effet, en tant que sage et adorateur, Abou Addarda (quAllah lagrée) attachait une très grande importance au savoir. Il disait: «Aucun de vous ne sera quelquun qui se prémunit que sil est connaissant, et il ne sera beau avec le savoir que sil agit conformément à ce savoir.» En outre, il pensait que la véritable vie est celle qui est basée, avant tout autre chose, sur le savoir bénéfique. Il disait: «Pourquoi vois-je vos savants disparaître et vos ignorants qui napprennent rien? Sachez que lenseignant du bien et lapprenant ont le même salaire. Et puis, il ny a pas de bien à espérer chez le reste des gens»; «Il y a 3 sortes dhommes: le savant, lapprenant et linculte dont on espère pas de bien.» Par ailleurs, il recommandait les bonnes relations humaines, en ces termes: «Adresser un reproche à un frère vaut mieux pour toi que de le perdre...Demain, quand la mort vient à toi, sa perte te suffira...» Pour lui, les droits des uns et des autres doivent être basés sur la justice qui nous attend auprès de Dieu. Il disait: «Je déteste causer du tort à quelquun. Mais je déteste encore plus causer du tort à quelquun qui nappelle pas contre moi que laide de Dieu.» Ainsi était Abou Addarda (quAllah lagrée) dans sa vie: un sage, un ascète, un fidèle adorateur de Dieu.
Posted on: Tue, 29 Oct 2013 15:12:18 +0000

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