Photo Manipulations par Silvia Grav Photo Manipulations par Silvia - TopicsExpress



          

Photo Manipulations par Silvia Grav Photo Manipulations par Silvia Grav Le soleil plombait sur la ville en cette chaude matinée de juillet, mais il n’osait pas ouvrir ses rideaux, le rayonnement de l’été lui rappelait l’enthousiasme de celle qu’il avait abruptement rayé de son entourage la veille. Assis devant sa machine à écrire, dans la pénombre de sa chambre désordonnée, il tentait de rétablir l’équilibre de ses émotions. N’est-ce pas ce qu’il souhaitait, en finir une fois pour toute avec sa mollesse de caractère? Oui, mais hier, c’était déjà trop tard. Il avait perdu sur toute la ligne. Perdu l’amour, perdu la complicité et surtout perdu son rayon de soleil quotidien. Il avait laissé se détériorer cette amitié, aveuglé par la passion, par ses pulsions qui embrouillaient sa vision. Ce matin en se réveillant, les éclats lumineux de la matinée ne lui rappelaient que son sourire duquel il venait de se priver, la chaleur de juillet lui remémorait ces nuits passées à ses côtés à ignorer la température grimpante de leurs deux corps réunis et ses céréales riches en fibres le prévenaient de la solitude des prochains jours. Il avait beau se convaincre qu’il avait bien agi – et il ne regrettait rien -, mais le vide demeurait. C’était comme s’il venait de déchirer 200 pages d’un roman pour les jeter à la corbeille. Et maintenant il se questionnait : « Qui voudra d’un livre dont 200 pages ont été grossièrement arrachées? » Il remarqua qu’il n’avait pas encore touché à ses céréales désormais aussi décrépites que son moral. Elle détestait les céréales dans le lait… Eh merde! N’était-il donc pas en mesure, un simple instant, de l’écarter de ses pensées? Non, mais il savait comment cesser de s’apitoyer. Se bousculèrent sur-le-champ, telle une avalanche impitoyable, une série de souvenirs tous plus blessants les uns que les autres qui le ramenèrent à la raison, à ses motivations d’avoir résisté à ses excuses si mielleusement formulées. Ces plaies encore béantes, ouvertes soigneusement avec une lame tranchante comme un rasoir, ne se refermeraient qu’en l’éloignant de sa vie. Le sacrifice d’une amitié malsaine représentait bien peu pour enfin s’accorder la guérison. Les visages d’autres hommes défilaient au même rythme que les scènes d’excuses désolantes dont il avait accepté d’être le protagoniste. Lui, il restait immobile, trop concentré à détester. Les vignes de la colère escaladaient son cœur avec une telle urgence qu’on se serait cru dans une scène d’horreur. Seules les céréales pouvaient témoigner de la fureur qui se profilait dans son regard fixe à ce moment précis. Gonflé de haine, il entreprit d’aller courir. Le vide était comblé.
Posted on: Thu, 18 Jul 2013 02:09:32 +0000

Trending Topics



yle="min-height:30px;">
‘“Nobody wants to talk bad about Amerindians,” GGDMA

Recently Viewed Topics




© 2015