Portrait d’une communauté, diverse par ses opinions et ses - TopicsExpress



          

Portrait d’une communauté, diverse par ses opinions et ses pratiques, mais soudée par un même sentiment d’injustice et une même volonté de faire entendre sa voix. Autre sentiment largement répandu parmi les musulmans français, le désaveu du Conseil français du culte musulman, créé par Nicolas Sarkozy en 2003 et censé permettre une organisation de l’islam de France. La volonté des politiques de promouvoir un islam de France est par ailleurs perçue comme une «vision assimilationniste de l’islam, d’autant plus intolérable qu’il est quand même curieux qu’un Etat prétendument laïque se mêle de vouloir organiser une religion». Quel que soit le courant dont les jeunes ayant des parents ou grands-parents immigrés se réclament, trente ans après la Marche des beurs, l’islam est devenu une référence omniprésente pour ces nouvelles générations. «En 1983, lors de la marche, ce n’était pas bien vu», se souvient Abdelaziz Chaâmbi, responsable à l’époque du comité Drôme-Ardèche d’accueil des marcheurs à Aubenas, militant depuis 1976 et qui date son retour à l’Islam de 1979. «Les jeunes étaient dans une problématique d’assimilation, se renommaient Momo au lieu de Mohamed. L’islam à l’époque, c’était un truc de vieux, totalement ringard.» «Puis il y a eu l’identité beur qui voulait rompre avec l’héritage des parents, pour la plupart illettrés. Aujourd’hui, les nouvelles générations n’hésitent pas à se revendiquer musulmanes et françaises, avec une volonté de visibilité, alors que leurs aînés rasaient les murs. C’était ce qu’on appelait l’islam des caves. Alors qu’on voit émerger actuellement une élite bien éduquée, bien formée, bien insérée socialement.» Ces nouveaux leaders qui émergent réfutent toute posture victimaire. «Il faut que les gens cessent de réclamer des coups de pouce à leur maire ou leur député et qu’ils apprennent plutôt à s’organiser», affirme Mohamed Chanaï. «Ceci dit, ajoute-t-il, les habitants des quartiers attendent de moins en moins de la part de la classe politique et nous devons, nous, militants associatifs et politiques, ne pas promettre n’importe quoi.» Beaucoup pensent qu’il est temps de s’émanciper des partis classiques pour faire leur entrée en politique. Militants de terrain, ils souhaitent sortir du strict cadre local et associatif.
Posted on: Fri, 02 Aug 2013 09:31:37 +0000

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