Projet d’électrification des quartiers précaires La lenteur - TopicsExpress



          

Projet d’électrification des quartiers précaires La lenteur de l’opération accroit l’insécurité Pour les 2700 souscripteurs du projet conjoint Banque Mondiale, Union Européenne et CIE censé permettre aux économiquement faibles de se doter d’un compteur électrique, l’attente devient insupportable. Plus de quatre mois après y avoir souscrit, ils continuent d’attendre la pose de leur compteur. Avec tous les désagréments que cela supposent et qui ont pour noms, cohabitation avec l’obscurité et insécurité. En désespoir de cause, les femmes du sous-quartier Iran, ont bruyamment manifesté pour crier leur ras-le-bol et leur indignation face à cette situation, le vendredi 18 octobre. Paralysant la circulation pendant cinq heures d’horloge. C’est un véritable calvaire que les usagers du tronçon Abidjan-Bassam ont vécu le vendredi 18 octobre. Impossible d’y circuler de 6h à 11h, en raison d’une manifestation de femmes qui ont occupé la voie. Assises à même le sol et munies de vaisselles, de boîtes de tomates vides et d’autres objets, elles entendaient ainsi protester contre le manque d’électricité dans leurs foyers depuis trop longtemps. « On veut courant : CIE a des foutaises ! On veut courant ! » Scandaient-elles. Sans se soucier de la présence du détachement de policiers tout juste à côté. Déployées pour rétablir l’ordre au carrefour Iran, les forces de l’ordre, devant la détermination de ces mères, ont dû se contenter de suivre la manifestation en simples spectateurs. Pareil pour deux agents de la Compagnie ivoirienne d’Electricité, dépêchés sur les lieux pour ramener à la raison les manifestantes. Le ras-le-bol Selon des témoignages recueillis sur place, voilà bientôt quatre mois que les populations des quartiers précaires de Derrière-wharf, Adjouffou, Gonzagueville, Jean Folly, Anani… sont privées d’électricté. Bien qu’elles se soient acquittées auprès de la CIE, des frais de souscription pour disposer d’un compteur dans le cadre d’un projet conjointement initié par la Banque Mondiale, l’Union Européenne et la CIE. A travers la mise en œuvre de ce projet, il s’agissait de permettre aux ménages dits économiquement faibles de se doter de compteurs électriques à moindre coût et de rompre avec les branchements parallèles. 8 mois auparavant, la CIE, lasse de subir des pertes d’exploitation décide de procéder au démantèlement de toutes ces installations anarchiques dans la zone. Elle s’attache les services de quelques éléments des FRCI qui accompagnent ses agents sur le terrain. Confrontée à l’hostilité des populations qui ne comprennent pas pourquoi, on veut ainsi les plonger dans le noir, la CIE se ravise et engage une campagne de sensibilisation pour expliquer sa démarche. « Bientôt, nous allons lancer une opération afin que tout ceux qui ne disposent pas de leur propre compteur, puissent s’abonner », annoncent ses responsables. La promesse est faite aux habitants des zones précaires que la pose du compteur, au terme de la souscription n’excèdera pas deux semaines. Un message qui suscite l’engouement de tous, lorsque l’opération démarre. 2700 foyers y adhèrent spontanément. Pour ne plus subir les coupures d’électricité chacun sensibilise son voisin afin qu’il s’abonne. La composition du dossier de demande du compteur Le dossier de demande de branchement/d’abonnement BM-UE se compose des pièces suivantes : la photocopie de la carte nationale d’identité du demandeur (en plus de celle du propriétaire du terrain habité, si le demandeur est autre), une attestation du titre de propriété (pour le propriétaire), une autorisation spéciale du propriétaire à légaliser à la mairie par laquelle le propriétaire autorise la CIE à installer un compteur sur l’un de ses lots, un plan de localisation du domicile indiquant le numéro du dernier poteau électrique. Toute cette paperasse est à déposer dans une agence de la compagnie contre remise d’un quitus de demande. Avec ce quitus, le demandeur se rend à la caisse pour le paiement des 20100 francs CFA, au titre de la souscription au projet. A toutes fins utiles, le coût de revient du compteur s’élève à 85 100 francs CFA. Dans le cadre de ce projet, les souscripteurs ont le choix. Ils peuvent s’acquitter de ce montant en une seule fois, s’ils ont en ont les moyens ou, s’inscrire à 20100 F CFA dans un premier temps. Les 65 000 FCFA restant étant déductibles de leur facture sur une période de deux ans. Le projet dévoyé C’est de cette aubaine que vont profiter les revendeurs d’électricité dans la zone, pour faire main basse sur le projet et surtout, protéger leur business. Usant de subterfuges, nombreux parmi eux se rapprochent de certains habitants à qui, ils promettent de prendre en charge l’abonnement. En retour, ces derniers doivent leur fournir une pièce d’identité et les autres documents afférents à l’opération. En possession donc de ces documents, le revendeur se rend à l’agence de la CIE où il paie cash. Au bout de deux semaines, il a son compteur. Et peut continuer de revendre tranquillement l’électricité aux autres habitants qui ont souscrit à l’opération et qui, malheureusement attendent toujours. C’est notamment le cas à Anani où le phénomène des branchements parallèles se poursuit. A côté des revendeurs, certains individus profitant de l’occasion se sont constitués en un vaste réseau d’extorsion de fonds. Aux populations pressés de disposer rapidement d’un compteur, ils exigent entre 200 et 250 mille francs CFA pour accélérer la procédure. Bien souvent, ils bénéficient de la complicité de certains agents de la CIE. Il ya deux mois, les membres de l’un de ce réseau ont été appréhendés à Iroh, après le corridor de Gonzagueville. Ils doivent bientôt répondre de leurs agissements devant la justice. En dépit des mises en garde des responsables de la CIE demandant aux populations soucieuses d’acquérir un compteur de ne remettre de se rendre dans les secteurs qui couvre leurs lieux d’habitation pour s’inscrire, rien n’y fit. Pourquoi l’installation des compteurs tarde ? De sources proches de la CIE, on explique que la lenteur dans l’installation des compteurs est due au grand nombre de demandeurs. Il faut prendre le temps d’étudier chaque dossier en dépêchant sur le terrain des équipes techniques. Ce qui prend évidemment du temps. La population est donc priée de patienter. Sauf que la CIE, elle continue de déconnecter tous ceux qui sont sur les branchements parallèles. Une situation à l’origine du mouvement d’humeur des femmes le 18 octobre. « En attendant que la CIE vienne installer nos compteurs, c’est grâce à nos petits commerceS de vente d’eau glacée et de jus que nous parvenons à nourrir nos familles et à faire face à certaines dépenses de la maison. Si la CIE continue de nous priver de la fourniture l’électricité, comment veut-elle que nous vivions ? » S’interroge , amère, l’une des manifestantes. « Ils nous ont demandé de renoncer aux branchements parallèles nous abonner, ce que nous avons fait. Mais curieusement au lieu de venir installer nos compteurs, ils préfèrent installer ceux des revendeurs. Ce n’est pas normal. Nous ne voulons plus de tout ce désordre-là. Nous voulons avoir affaire à la CIE uniquement et non aux revendeurs. Que la CIE arrête donc d’en faire des interlocuteurs. » Prévient un autre groupe de femmes. Avant de menacer de s’en prendre aux installations de la compagnie, la prochaine fois qu’elle les prive d’électricité sans trouver de solution à leur problème. Les agressions se multiplient dans la zone Du fait de l’absence d’électricité dans les différents quartiers de la zone, l’insécurité y est en hausse. « Nous sommes plongés dans le noir à la tombée de la nuit. Aucun lampadaire ne fonctionne. Récemment, une jeune fille qui rentrait chez elle aux environs de 4 heures du matin a été tuée. Sa cervelle, sa langue et ses yeux ont été emportés. » Confie un habitant du quartier. Une famille a également reçu la visite des malfaiteurs qui ont fait main basse sur la somme de 400 mille francs CFA. Au marché de Jean Folly, Pariss Yao, président des consommateurs d’eau et d’électricité affirme avoir été victime d’une agression de la part de deux quidams qui l’ont soulagé de ses deux portables ainsi que d’une somme d’argent.
Posted on: Mon, 28 Oct 2013 11:15:47 +0000

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