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Publié par Thierry Tougeron sur le site Ipagination: O Poète Le sens à scion Ascension de la sensation O Homme Le sens action Sensation en ascension Je cherche une voie, sans cesse, nouvelle, si possible. La lecture des poètes m’éclaire sur l’étendue de mon ignorance et sur la platitude de ma prose. J’explore, j’arrache, je pose, je prose. Peut-être n’y arriverai-je jamais mais qu’importe : c’est le cheminement qui compte. Les images qu’ils me donnent me forment, me déforment. Cela, c’est quand le travail des mots, des sensations, le travail du temps ne s’est pas encore fait en nous. C’est lorsqu’on attend que la chair et l’âme s’imprègnent tant et tant que l’on arrive plus à distinguer ce qui nous appartient de ce qui nous était étranger. Un peu comme les amants de longue date, ils ne savent plus ce qui les différencie. Le mélange des corps travaille les âmes jusqu’aux tréfonds, les molécules se changent, s’échangent avec les années et l’on ne sait plus qui a donné quoi dans l’autre. Ce benzène t’appartient-il ? Reprendre une image d’André Velter dans Poussière de soie : le sable viendra faire du lieu un non-lieu. Bien sûr, on voit les vestiges, les ruines des déserts, recouvertes peu à peu par le sable qui avance. En faire son reflet dans le miroir, comme pour donner le vent contraire, mettre une autre force dans les monuments : Pyla, le sable venu faire du non-lieu un lieu, un monument habité, chaud, une pyramide pleine. Est-ce la bonne voie ? Je ne sais. Sans me presser, je pose des mots sans cesse, comme je respire, mais est-ce que je pense quand les images viennent ? De plus en plus oserai-je dire. Par exemple ce jour, près de la Charente, j’ai pris sur mon bloc notes de portable ces mots : Ce fût un temps dans lequel l’eau m’aimait peut-être comme la feuille les mots où les images les poètes/ déjà le muguet appelait l’été que la terre porte, indifférente puisque l’Homme seul sait les saisons de son cœur tiré au cordeau. Est-ce que cela « vaut » quelque chose, je ne le sais pas et cela a peu d’importance. Lorsque je lis les poètes, les couleurs passent lorsque je ferme les yeux et que mes paupières traduisent les mots par des images fugaces, comme des éclairs, parfois des coups de tonnerre comme sur la lune. Oui, le tonnerre a grondé ce soir sur la lune à la lecture des vers des poètes et les météorites chargées d’histoires parviennent, incandescentes, dans le ciel troublé de mes yeux sans fonds. Plus jamais je ne vais errer seul dans l’infinie solitude. Demain s’ouvrira le jour, tournant lentement les draps de la nuit, sans couleur, livrant les semailles de pépites de mots pour les saisons plus fraîches, lorsque l’autre vient à manquer. On apprend toujours à vivre sans, à se passer de, voilà le sens de l’existence. Ne rien réclamer d’autre que des mots et des images.
Posted on: Wed, 06 Nov 2013 21:46:49 +0000

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