Quatre Français libérés, 87 Nigériens abandonnés LE COURRIER - CHRONIQUE du 2 NOVEMBRE 2013 par Emmanuel Haddad ------------------- Eh oui, ça va vous sembler populo’, facile, rabat-joie, déplacé. Mais le constat est si flagrant! Trois ans après, quatre otages français capturés dans la cité minière d’Arlit, au nord du Niger, ont été libérés après des négociations qui auraient donné lieu au versement d’une rançon de 20 à 25millions d’euros de rançon, selon le quotidien Le Monde1. Une information niée par le gouvernement français. Ouf de soulagement pour les familles et les proches. Ils n’ont jamais baissé les bras. Hier encore, ils organisaient des manifestations nocturnes pour alerter. Pas un mois ne passait sans qu’un rassemblement soit organisé dans une des villes de France pour rappeler à leur mémoire, ne pas les oublier, faire pression sur le gouvernement pour accélérer un processus de négociation avec Al Qaeda au Maghreb Islamique, les ravisseurs, qui paraissait ensablé depuis l’intervention militaire française au Mali. Et voilà que ce qui commençait à devenir inespéré s’est produit! La fin d’un long feuilleton médiatique en France. Une victoire diplomatique, s’empresse-t-on de déclarer au Quai d’Orsay. Toutes les Unes des journaux français affichent leur soulagement, dans un unisson rare en ces temps de désaccords politiques. Fermez les rideaux, la messe est dite. Sauf que. Le jour même de la libération des otages français, 87Nigériens ont péri dans leur tentative de traversée du désert du Sahara, à cause d’une panne. Oui. Une panne d’essence. En plein désert, on en meurt. Ces candidats à la migration ont souvent tout essayé chez eux avant de tenter l’aventure, car ils savent qu’ils risquent fortement d’y rester, ou au moins d’endurer de grandes souffrances. (....)
Posted on: Thu, 07 Nov 2013 00:59:41 +0000
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