Quelque chose qui va nous impacter se concocte au Nigeria voisin. - TopicsExpress



          

Quelque chose qui va nous impacter se concocte au Nigeria voisin. Un pays qui produit à vitesse astronomique autant de drames que de succès, nous inquiète, nous intrigue, mais force aussi notre admiration. On a l’impression que le Nigeria est rentré dans la grande zone de turbulences majeures. Comme un vaisseau immense qui doit larguer les amarres, le Nigeria doit s’arracher de ses contradictions sociétales. D’un côté les forces positives qui poussent au décollage. D’un autre côté les forces obscurantistes qui sapent le changement et cultivent les enracinements archaïques qui meurtrissent l’ensemble du corps social. Mais rien n’y fait, le vaisseau avance en arrachant de leurs attaches ceux qui l’empêchent de se mouvoir vers la modernité. Pas un jour sans annonce de nombreux accidents graves, pas une semaine sans annonce de violences sectaires. Pas un jour non plus sans l’éclosion de centaines de millionnaires. Une puissance financière qui semble contenir de plus en plus le gigantisme désordonné d’une économie ultra libérale anglo-africaine, à l’image de l’Afrique du Sud, du Kenya et de l’Éthiopie. En fait l’économie de l’Afrique émergente. Celle que nous avons tout intérêt de comprendre et d’adopter, car l’émergence ce n’est pas le sel qui assaisonne les discours politiques. C’est l’entrée concomitante de l’intelligence politique et l’intelligence des affaires, dans la maitrise souveraine des ressources financières de la nation pour servir le développement économique et industriel. Toute absence de maturité dans cette prise de conscience condamne un pays dans le sous-développement perpétuel. On a peut-être cru naïvement et à tort que notre décollage émergent se fera par notre seule volonté, notre seule envie. Quelque barrage hydroélectriques ici et là, un port. La vérité est que cela ne se passera pas comme cela. On n’en peut plus de raconter à la jeunesse qui n’en finit pas de fuir son propre pays et aux populations que la construction d’un pont, d’une autoroute, une salle de cinéma, c’est impossible, c’est trop compliqué. Il n’y a qu’en Europe que ces choses sont possibles. Lagos est juste là pour annuler ces discours désormais irrecevables. Quelque chose se concocte au Nigeria. Cameroun gare à toi ! Ton grand voisin est désormais la nouvelle frontière qui va montrer à ton peuple tes incapacités à améliorer son contexte existentiel. Notre futur émergent ne se fera pas avec la Centrafrique, le Tchad, le Gabon, le Congo, la Guinée équatoriale, nos chers et bien aimés voisins. Ils ne vivent pas sous perfusion économique intense comme nous avec le gigantesque Nigéria. Imaginez toute la colonne vertébrale du triangle Cameroun adossé du nord au sud sur l’interminable frontière de la superpuissance économique nigériane qui est en train d’opérer un énième redémarrage économique. Cette fois il semble que les pétronairas du 6ème producteur d’or noir du monde commencent à être utilisés pour assoir sa grandeur et ses ambitions hégémonique sur le continent. De tous ses voisins, le Cameroun a toujours été le plus redouté, et c’est donc économiquement que le Nigeria veut dominer le Cameroun et on se demande comment cela lui sera impossible. Pourquoi nous nous aveuglons sur notre sort intimement lié au développement de notre voisin ? C’est parceque nous avons une histoire de deux Cameroun qui se sont réunifiés et la crainte d’un encanaillement avec le grand voisin qui est souvent perçu comme une volonté sécessionniste même du simple point de vue de la pensée. Nos querelles de voisinage sont connues. Bakassi a récemment connu une issue favorable, mais après combien d’années d’âpres discussions ? Il y’a donc toujours une certaine forme de méfiance suspendue en l’air. On ne peut pas nier chaque matin non plus qu’il n’y a pas du Nigeria en nous tout comme il y a du Cameroun dans le Nigeria. Bakassi est là pour nous le rappeler, mais aussi les 1700 km de frontière commune totalement ouverte que nous partageons. Si nous continuons à balbutier économique, batifolant tranquille dans une suprématie béate sans réelle compétition face à la Centrafrique moribonde ou le Tchad, convalescent, nous allons subir une colonisation économique sans précédent. Ce qui nous a manqué depuis l’entrée dans le nouveau millénaire c’est une vrai pépinière de créateurs de prospérité. Une grande classe d’hommes d’affaires expérimentés. Des entrepreneurs déterminés à tordre le cou aux inepties qui perdurent comme l’absence de production industrielle des denrées de base, qui continuent à être importées. Le sucre, le sel, la farine, le riz, le poisson, les viandes et volailles. Ces produits qui sont les bourreaux de notre balance de paiement. C’est pourtant la commercialisation rationalisé et industrialisé de ces besoins premiers des populations qui ont fait la fortune de Dangoté le Nigérian, première fortune d’Afrique. Il n’y a pas de brevet à acheter pour l’imiter. Notre économie offre ces flancs béants aux appétits industriels du Nigéria qui ne ratera aucune occasion pour s’y engouffrer. Car le marché ne souffre pas longtemps d’une demande importante non assouvie. C’est donc bien notre faiblesse entrepreneuriale qui va faire de nous des nigérians avant l’heure, des victimes de la loi économique. Autant construire tout de suite l’autoroute de 750 km qui sépare Lagos de Douala, l’investissement sera certainement plus rentable pour les deux pays, et nous permettra de nous arrimer de manière ombilicale à la fusée Nigéria qui est sur le pas de tir tous feux allumés pour le décollage émergeant. par Guy Everard Mbarga
Posted on: Wed, 09 Oct 2013 01:40:36 +0000

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