Question de Danielle AUROI à Monsieur Stéphane LE FOLL, Ministre - TopicsExpress



          

Question de Danielle AUROI à Monsieur Stéphane LE FOLL, Ministre de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt le mardi 11 juin 2013 Mme Danielle Auroi. Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, l’aide alimentaire aux plus démunis est, vous le savez tous, l’objet d’âpres débats dans le cadre des discussions du cadre financier pluriannuel européen. Les associations – Croix-Rouge, associations d’aide alimentaire, Banque alimentaire, Restos du cœur – sont très mobilisées et nous avons été interpellés pour le maintien de cette aide mais aussi pour proposer des pistes nouvelles, reliant agriculture et aide alimentaire, ce qui sera l’objet de ma question. Un temps menacé, le principe de cette aide a été maintenu, avec difficulté, dans le cadre du fonds de cohésion, avec la création du FEAD, fonds européen d’aide aux plus démunis. Ce maintien est certes fondamental ; je vous rappelle que le programme précédent, le PEAD, programme européen d’aide aux plus démunis, intégré à la PAC, représentait entre 23 % et 55 % du budget annuel des principales associations nationales d’aide alimentaire. Le budget alimentaire des ménages les plus pauvres est très faible. Il est inférieur à 5 euros par jour pour 10 % plus pauvres. En outre, l’alimentation pèse plus lourd dans le budget de ces ménages, dont elle représente le deuxième poste après le logement. Ces personnes subissent donc une véritable insécurité alimentaire, en termes de quantité autant que de qualité. En effet, une calorie de fruits ou de légumes coûte cinq fois plus cher qu’une calorie d’autres aliments. Bien entendu, tout cela a des répercussions sur leur santé, du fait d’une surconsommation de produits gras et sucrés et d’une sous-consommation de produits frais. J’en viens à ma question, monsieur le ministre. Il nous a semblé, lors de la table ronde organisée par notre commission avec les associations concernées, qu’une des pistes à envisager serait de soutenir des partenariats locaux entre agriculteurs et associations de solidarité, afin de permettre l’accès à des produits de qualité tout en développant les activités rurales et l’emploi, notamment dans l’agriculture biologique ou de proximité. Pourriez-vous, monsieur le ministre, nous indiquer les pistes de réflexion qui pourraient être mises en œuvre afin d’avancer dans cette direction, qu’il s’agisse de mesures déclinées de la PAC ou de mesures intégrées dans la future loi d’orientation agricole ? M. le président. La parole est à M. le ministre. M. Stéphane Le Foll, ministre. Madame la députée, vous savez que, sur ce sujet du PEAD puis du FEAD, la mobilisation du Gouvernement français a été totale pour défendre un budget. On est passé du budget de la politique agricole commune à celui du fonds social européen, suite à des dénonciations émanant de pays qui refusaient que cette aide soit versée à l’échelle européenne. Le cadre juridique pour garantir la pérennité de ce budget n’est pas assuré. Il faudra être extrêmement vigilant, et l’Assemblée nationale a son rôle à jouer, pour faire en sorte que ce que le Président de la République a obtenu, avec 2,5 milliards d’euros sur le FEAD, soit pérennisé et sécurisé juridiquement, je le dis ce soir. Vous évoquez ensuite la possibilité d’engager une réflexion sur des circuits qui pourraient associer beaucoup plus localement les associations qui luttent contre la pauvreté et pour l’accès à la nourriture. La question est effectivement très importante, et vous avez raison de rappeler que cet accès à une nourriture de qualité est essentiel, à la fois pour l’éducation et pour le développement. C’est un point majeur, sur lequel il faut qu’on s’organise. On sait l’action qu’a menée Guillaume Garot en ce qui concerne la lutte contre le gaspillage, en instaurant des mécanismes de récupération et de transformation d’un certain nombre de produits, en liaison avec des associations. De même, il faut que nous soyons capables d’utiliser le fonds européen mais aussi et surtout de mobiliser localement, sur des circuits courts, l’ensemble des acteurs. Nous devons, dans ce débat très important, qui concerne notamment le rôle des collectivités locales dans le cadre des cantines, trouver un moyen d’éviter que, en France et en Europe, dix-huit millions de citoyens soient aujourd’hui juste au-dessous du seuil de malnutrition. Voilà l’enjeu. Je crois qu’il mérite toute notre mobilisation.
Posted on: Wed, 12 Jun 2013 12:31:44 +0000

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