Qui va soutenir qui ? : l’union est un combat La Une Mardi, 29 Octobre 2013 05:53 Rien n’est encore, certes, joué, cependant force est de constater que Jean-Louis Robinson mène la course en tête. Son avance, sur ses adversaires directs, n’est pas assez suffisante pour affirmer qu’il n’y aura pas de second tour. Cette fois, le « 1er tour dé vita » de 2002, ne risque pas, en effet, d’être réédité… Que M. Robinson se garde de tout triomphalisme béat ! D’autre part, ne pas rêver, dès maintenant, d’éliminer de la compétition finale ce candidat du couple Ravalomanana, et de porter prématurément le poulain d’Andry Rajoelina, à savoir Hery Rajaonarimampianina, son vrai concurrent, au pinacle. A moins d’un rebondissement spectaculaire, Jean-Louis et Hery disputeront la finale. Pourquoi est-on arrivé là ? Plusieurs raisons expliquent une telle situation. D’abord, les Malgaches n’ont vu et entendu finalement, tout au long de la campagne, que des artistes de variétés ; la voix des candidats, qui aurait dû normalement mériter l’attention de l’électorat, a été inaudible. Ainsi, le discours de certains intellectuels candidats, Alain Tehindrazanarivelo, Guy Ratrimoarivony, Pierrot Rajaonarivelo, Ratrema William, etc., a été malheureusement masqué par Bodo, Tence Mena, Ambondrona, Jerry Marcoss… Autrement dit, réduit au silence par l’argent des autres. Ensuite, il faut le dire, car c’est vrai : la faiblesse de beaucoup de candidats, est surtout intellectuelle mais pas uniquement matérielle (manque de fonds, par exemple). La bataille des esprits n’a pas eu lieu. Mais leurs lacunes se sont particulièrement illustrées dans l’absence d’imagination, en termes de communication. Relevons ainsi le cas de Camille Vital dont la communication a été catastrophique, voire un naufrage ; une communication, plombée, notamment, par cette affaire de 350 véhicules 4x4 importés. Notons, par ailleurs, que la propagande de Hery Rajaonarimampianina aurait pu être déterminante, s’il n’y eut cette cacophonie sur les ondes et sur le terrain : on ne s’entendait plus crier ! A propos de Hajo Andrianainarivelo, ses prestations furent trop confuses, sinon pathétiques par moments. Pour Pierrot Rajaonarivelo, faute peut-être de vrais conseillers politiques, il n’a pas su garder son cap, ni son pari, évoqués sept ans plus tôt. Il a été, en fait, le premier à déclarer sa candidature à la présidentielle, mais Marc Ravalomanana, tout puissant à l’époque, en a décidé autrement… Outre les favoris du scrutin présidentiel, tous n’ont pas tellement eu conscience de l’exigence de l’enjeu politique de ce scrutin du 25 octobre. Ils n’ont pas pris la mesure de leur engagement. En tout état de cause, à la lumière des résultats partiels, publiés hier soir, au risque d’être démenti, Jean-Louis et Hery seront au second tour. Inutile d’aller loin ou de chercher la petite bête, ils sont les finalistes de cette compétition présidentielle. Jean-Louis Robinson est ainsi donné gagnant. Toutefois, une alliance entre MM. Hery, Vital, Hajo et Sarah pourrait renverser la tendance. Cependant Hajo aurait fait savoir, hier soir, qu’il refuse de soutenir Hery. Décidément, comme l’avait dit Georges Marchais ; l’union est un combat… A ces deux hommes, dès aujourd’hui, nous disons humblement : dans un premier temps, que l’un d’eux accepte de décréter les mesures drastiques et impopulaires afin de rétablir l’ordre républicain ou l’ordre tout court. L’élu n’aura pas pour mission majeure de devenir la SAMU, l’assistance sociale en vue d’effacer, de cicatriser les blessures laissées par Marc Ravalomanana et la Transition. Que le futur chef d’Etat sache que les réformes à entreprendre tout de suite ne sont pas sociales, mais économiques. En tout cas, on doit maintenant s’interroger quant à la capacité de Jean-Louis ou de Hery de gouverner selon les normes requises…
Posted on: Tue, 29 Oct 2013 08:47:44 +0000
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