RAP : RESEAU ASSOCIATIF PANAFRICAN Cette nouvelle organisation - TopicsExpress



          

RAP : RESEAU ASSOCIATIF PANAFRICAN Cette nouvelle organisation vise à interconnecter les diverses initiatives associatives de la galaxie panafricaniste, à mutualiser leurs ressources, en vue de réaliser ensemble des objectifs socio-économiques précis et de plus grande envergure que ce que ferait chacune isolément. Cet article expose les grandes lignes du concept « R.A.P. ». La première conférence panafricaine organisée en 1900, sous la houlette de Me Henry Sylvester Williams, donna naissance à la mythique « Panafrican Association ». L’objet social de cette organisation consistait, entre autres, à promouvoir les droits civiques et politiques des Africains partout dans le monde, à favoriser l’entreprenariat des Africains ; ainsi qu’à lutter contre la négrophobie sous toutes ses formes. Malheureusement, la Panafrican Association succomba aux innombrables obstacles et pesanteurs de l’époque ; cessant de fonctionner dès 1903. Or, comme l’a montré le colloque panafricaniste « Lumumba, ou l’assassinat des indépendances du peuple noir », les préoccupations d’Henry Sylvester Williams et ses compagnons sont toujours d’actualité, en ce centenaire du décès de ce grand pionnier du panafricanisme. Aussi, est-ce opportun, voire urgent, de reprendre le projet d’une organisation panafricaniste internationale dans ce contexte général d’aggravation de la situation socio-économique du peuple panafricain. Une exigence maintes fois exprimée lors de ce colloque Lumumba, notamment par Rosa-Amélia Plumelle-Uribé. Convaincus que l’entente et la solidarité agissante entre les Africains, fussent-ils de la Diaspora ou du Continent, est une condition indispensable à l’amélioration rapide de leur sort, les promoteurs du projet de « Réseau Associatif Panafricaniste » entendent perpétuer ainsi la flamme panafricaniste allumée et entretenue par des générations de valeureux ancêtres illustres ou anonymes. Pour que leurs combats héroïques ne soient pas vains, et que leurs idéaux deviennent notre futur. I) Quelques constats instructifs 1/ Atomicité du panafricanisme contemporain Multiples acteurs et initiatives à caractère panafricaniste, souvent de faibles capacités et impact, qui gagneraient à fédérer davantage leurs ressources, afin de réaliser des actions de plus grande envergure, et ainsi de susciter une plus grande adhésion populaire au panafricanisme. 2/ Elitisme du mouvement panafricaniste Les idéaux du panafricanisme restent confinés dans un milieu restreint de fidèles militants, qui sont trop peu nombreux pour conférer une assise populaire au mouvement. Or, sans une base populaire, l’avenir politique du panafricanisme demeurera très compromis. 3/ Sous représentation du panafricanisme en Afrique En Afrique, la chasse aux panafricanistes par les régimes dictatoriaux pro-occidentaux a été tellement féroce que le mouvement y a perdu beaucoup de terrain au cours des dernières décennies. Or, le Continent-Mère doit être le principal champ géographique d’intervention des acteurs panafricanistes, puisqu’il demeure le principal lieu de résidence du peuple panafricain. 4/ Absence d’une organisation panafricaniste internationale Chaque acteur ou association panafricaniste agit dans son coin, sans grande concertation avec les autres, en raison de l’absence notoire d’un cadre institutionnel international favorisant la mise en réseau des uns et des autres. II) Pistes de résolution Le projet du « Réseau associatif panafricaniste » veut contribuer à surmonter les principaux handicaps structurels du mouvement panafricaniste ci-dessus relevés. Il s’agit de favoriser une étroite coopération entre les acteurs et associations panafricanistes, de réimplanter efficacement le panafricanisme institutionnel en Afrique, ainsi que d’engager un véritable travail de sensibilisation des masses panafricaines aux idéaux du panafricanisme. S’inspirer du modèle UNIA A travers l’histoire séculaire des organisations panafricanistes, il apparaît que l’expérience la plus marquante est celle de l’UNIA de Marcus Garvey. Cette organisation a acquis très rapidement une grande capacité d’action, d’une part parce qu’elle s’est adressée à la masse, en proposant d’abord des solutions aux problèmes immédiats de ses adhérents ; problèmes essentiellement d’ordre socio-économique et relatifs aux droits civiques. D’autre part, la stratégie de l’UNIA a consisté à se doter des moyens infrastructurels d’autofinancement, grâce à la mise en oeuvre d’activités génératrices de revenus. En fait, grâce à sa base populaire élargie, l’UNIA a pu engager des actions économiques d’envergure – dans le cadre d’un entreprenariat panafricaniste – qui lui ont conféré en retour un pouvoir financier indispensable à la réalisation de son agenda politique. Promouvoir la synergie associative Optimiser l’emploi des ressources associatives panafricaines à la réalisation de grands projets panafricanistes. S’appuyer sur le tissu associatif existant, mais aussi susciter la création de nouvelles structures organisationnelles, particulièrement en Afrique, en tirant meilleur parti des expériences acquises ici ou là. Chaque association adhérant au RAP est autonome quant à son organisation interne et ses activités. En revanche, elle trouve dans le RAP un cadre de mise en relation permanente avec les autres associations membres. Cet outil commun de réseautage permet ainsi d’envisager la réalisation de projets d’une certaine dimension que chaque association prise individuellement aurait plus de difficulté à réussir. Une telle démarche permet également d’étendre un important maillage panafricaniste sur le vaste espace panafricain distribué sur plusieurs continents. Les échanges d’informations et ressources entre les divers éléments de ce maillage décuplent la synergie des organisations panafricanistes, et leur confèrent une plus grande capacité d’impact sur le destin collectif du peuple panafricain. Leur audience internationale, leur visibilité politique ou médiatique s’en trouvent également confortées. Rapprochement avec les organisations nationalistes panafricaines Les luttes de résistances nationalistes dans l’espace panafricain constituent un creuset primordial pour l’émergence d’un leadership politique panafricaniste. L’isolement géographique des acteurs de ces luttes, les uns par rapport aux autres, est un facteur défavorable à la réalisation des objectifs qu’ils défendent. Pis, l’inexistence d’un appui institutionnel panafricaniste à ces mouvements nationalistes (qui confine à de l’indifférence coupable !) est une marque indéniable de la faillite stratégique contemporaine du panafricanisme. En tout cas, si les révolutionnaires Ayitiens n’avaient pas soutenu opérationnellement les combats de libération de Miranda et de Bolivar, la transformation politique de l’Amérique Latine à la fin du XIXè aurait accusé davantage de retard. Assurément, le militantisme panafricaniste doit se rapprocher des expériences politiques ou syndicales telles que le FLNKS ou Liyannaj Kont Pwofitasyon qui sont en prise directe avec les préoccupations des masses panafricaines. Concevoir et réaliser des projets générateurs de revenus L’Afrique possède le plus fort taux de retour sur investissement au monde : en y investissant peu de moyens, on peut gagner beaucoup de bénéfices, dans des délais record. Par conséquent, les acteurs panafricanistes (de la Diaspora) devraient rassembler des moyens à investir sur leur propre Continent-Mère, afin d’acquérir rapidement un pouvoir économique digne de leurs ambitions politiques à long terme. La création sur place de multiples activités génératrices de revenus, notamment au profit des nombreuses populations désœuvrées, accroîtrait la crédibilité du mouvement panafricaniste auprès des masses africaines, qui souvent en ignorent jusqu’à l’existence : à l’instar de Marcus Garvey, il s’agit de prêcher le panafricanisme en Afrique (et ailleurs), à travers des exemples opérationnels concrets. III) Modalités de mise en oeuvre A l’issue de la séance de présentation du projet, un workshop sera mis en place à l’attention des personnes désireuses de prendre part activement à la préfiguration d’un « Réseau associatif panafricaniste ». Il s’agira pour ce groupe de travail, d’une part de rédiger les documents constitutifs de l’association, notamment les statuts, une charte et un règlement intérieur. D’autre part, il pourvoira aux formalités déclaratives de la future association, après en avoir déterminé les organes dirigeants. Enfin, le groupe devra engager les contacts nécessaires avec les acteurs et associations pressentis pour constituer le noyau initial du futur réseau.
Posted on: Wed, 19 Jun 2013 18:28:00 +0000

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