RUE RAMPONEAU 32 Deux semaines d’affilées, ma mère m’avait - TopicsExpress



          

RUE RAMPONEAU 32 Deux semaines d’affilées, ma mère m’avait traîné un samedi aux Galeries Lafayette et pire encore, un dimanche, chez les Behiels, me privant ainsi de deux séances de ciné. J’enrageais… Au Floréal, il allait montrer « Les Tanks attaquent » et aux Folies Belleville « Davy Crockett et les pirates de la rivière ». Merde alors…La semaine entière j’avais fantasmé sur ces deux films. Et là, pour des raisons futiles, j’allais faire « oualou ». Le couple et leur fille cadette habitaient dans un H.L.M. situé porte de Saint Ouen, à deux pas des boulevards maréchaux. Pendant que les grandes personnes (au sens physique, par ce que moralement ils étaient loin de répondre à cet adjectif) palabraient pour ne dire que des lieux communs, des inepties, des racontars sur leurs proches et des propos racistes et xénophobes, je me barbais dur. Leurs petits fours étaient rances et ils n’avaient que de l’eau à boire, du robinet en plus ce qui donnait au breuvage ce petit je ne sais quoi javellisé. Quel manque de savoir vivre, quand on reçoit, on offre du coca ou un autre soda du même acabit. Geneviève, la plus jeune des Behiels, qui devait avoir deux ans de plus que moi (c’est-à-dire 13 ans) lisait dans son coin un illustré mettant en scène des trappeurs et des pawnees (ces indiens qui portaient une crête chevelue sur leur crâne rasé, c’étaient mes préférés). Ca alors c’était un comble, pendant que moi, je m’emmerdais, cette petite peste lisait tranquillement, sans se soucier du reste. Je lui arrachais l’illustré des mains. Le père et la mère Behiels, par politesse probablement, me donnèrent raison et confisquèrent le magazine qu’ils me confièrent (pour lire quand je serais rentré chez moi). Geneviève se fit chier à son tour. Question puberté, la fillette était en avance sur son âge. Elle alla voir son père et lui glissa quelques mots dans l’oreille (Je devrais dire dans l’esgourde vu que le père Behiels ne s’exprimait qu’ainsi). -Bonne idée ! Les moujingues ! -René ! Maugréa la mère Behiels, surveille ton langage. La fillette avait proposé que j’aille la rejoindre dans sa chambre afin qu’on puisse jouer. Elle n’avait pas dit à quoi. Son père et sa mère devaient penser que nous jouerions au Monopoly ou aux Mille bornes, à moins que nous fassions une bataille. Ce qu’avait Geneviève en tête était de toute autre nature. Une fois à l’intérieur de son antre, je tombais sous sa coupe. Elle se déshabilla et me demanda de faire de même. Je voulu savoir pourquoi, elle répondit « Pour comparer… » Je m’exécutais. Je n’avais pas plutôt baissé mon falzar que la dévergondée me sautait sur la queue et se mettait à tirer dessus à moult reprises. J’eu du mal à lui expliquer que mon truc n’était pas un démarreur de moteur de zodiac. Puis elle voulu me numéroter les valseuses, avec un marqueur noir. 1 pour la gauche, 2 pour la droite. La plaisanterie avait assez durée, je mettais les pieds dans le plat, j’étais contre les tatouages surtout sur les roubignoles. D’ailleurs, à cet endroit bien précis, j’étais aussi contre les messages publicitaires genre « on trouve tout » sur l’une et « à la Samaritaine » sur l’autre. Elle me proposa ensuite de jouer à « La bête à deux dos ». J’acceptais, curieux de voir la suite. Jamais entendu parlé de ça moi. Interlude musical…. La Moldau…. Là, il faut que je rassure les mères de famille, les enfants de moins de 12 ans et madame Boutin qui a toujours tendance à lever son crucifix pour un oui pour un non. Dans notre cas, rien de spécial ni de graveleux. Geneviève avait confondu « La bête à deux dos » avec « A dada sur mon bidet ». La suite au prochain numéro
Posted on: Sun, 29 Sep 2013 05:33:19 +0000

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