Remarque récapitulative après de nombreuses discussions avec des musulmans sympathiques : ils doivent garder en tête quun catholique, en tout état de cause, et abstraction faite de sa curiosité bienveillante pour dautres religions ou de son respect personnel pour certains musulmans, na tout simplement PAS LE DROIT de croire quil y a eu des prophètes après le Christ, et quil ne PEUT même pas accorder le statut de révélation privée à des textes qui nient de la manière la plus expresse et la plus vigoureuse la Trinité et la divinité du Christ. Donc, les musulmans ne doivent pas perdre tant de temps avec leurs « négociation à lorientale » : nous pouvons avoir toute la sympathie du monde avec tel ou tel individu qui se trouve être musulman ; mais un catholique, en tant que tel, NA PAS LE DROIT de négocier la vérité, de dire quil y a plusieurs voies pour arriver au même but, etc., bref, de relativiser sa propre religion. Pour nous, très clairement, cela voudrait dire que le Christ a subi sa passion pour rien, ce qui est dune ingratitude monstrueuse : injurier lHomme-Dieu juste pour copiner avec de simples êtres humains, ce serait le monde à lenvers, non ? Les musulmans ont toujours du mal à comprendre quils nont aucune espèce de réciprocité à attendre des chrétiens en tant que tels : votre Coran vous dit que les chrétiens sont de bons monothéistes, tout en vous invitant à nos faire la leçon dune manière un peu paternaliste pour nos tendances « associationnistes » (dune manière, aussi, souverainement agaçante dans le fond, puisquelle consiste à présenter la doctrine inférieure, incomplète et imparfaite, comme si elle était évidemment supérieure à la doctrine complète et parfaite). Mais notre tradition nous enseigne, elle, que le Coran est une fausse révélation et lIslam une fausse religion, même si elle nous prescrit la charité envers les personnes (le Christ est mort pour tous, y compris ceux qui sont aujourdhui musulmans), dune part, et le respect pour les « semences de vérité » qui peuvent se trouver y compris dans le Coran (mais aussi chez les païens : après tout, Aristote ou Platon, qui étaient des païens, avait compris beaucoup de vérités profondes par leur seule intelligence), et la possibilité (hypothétique) du salut pour un homme ou une femme qui aurait bien vécu dans le sens dune vie conforme à lordre naturel — étant donné que, pour nous, la Loi de Dieu est à bien des égards la loi naturelle, lordre naturel des choses, simplement répété clairement pour les hommes égarés par le péché (qui fausse leur jugement). Possibilité qui vaut autant pour les païens (monothéistes) que pour les musulmans, ni plus, ni moins.
Posted on: Thu, 24 Oct 2013 11:26:45 +0000