Reponse a Jean-Jacque Wondo. Cher Jean-Jacques, Démocratie, Démon-cratie (démocratie par des démons dictateurs comme avait chanté Alpha Blondi, anti-démocratie ou para-démocratie ne sont pas des structures comme des claires-obscures. Tu aimes beaucoup les termes médicaux, en médecine para, cela signifie à coté dans le sens de près de. Le terme para-démocratie peut-être un terme inapproprié. Le point que je voulais faire est celui-ci : Les pays en tête de la ligue de Mo-Ibrahim, de l’Ile Maurice au Sénégal, ont connu des fortunes et des démarches variées quand aux voies vers la démocratie. Il ya eu une volonté politique délibérée dans le chef de la classe politique (cas de Sénégal), une révolution (cas du Ghana), ou la persistance de la dictature (cas du Lesotho). Il semble que la bonne gouvernance est liée plutôt à la chance d’avoir des bons gouverneurs qu’a la lutte ou combat pour la démocratie. La question que beaucoup se posent aujourd’hui est au delà de la question de la facture de ton article que j’ai beaucoup apprécié. Nous savons déjà que la démocratie est la voie de préférence pour nous garantir une bonne gouvernance. La question est plutôt celle-ci : comment arriver a cette alternance de démocratie positive ? Comment obtenir la démocratie? Ceci n’est pas facile parfois comme les européens l’ont constaté avec leur UE jugée par eux-mêmes anti-démocratique. Quelles sont les actions envisageables pour établir la démocratie au Congo (RDC) ? Quelles actions sont possibles pour établir la démocratie ? Trois actions ont souvent été citées par beaucoup des commentateurs : 1. L’émeute : les émeutes ont rarement abouti au changement du system politique parce que notamment l’état dispose des moyens militaires et policiers pour maitriser les mouvements des foules. 2. La révolution : une révolte organisée et conduite par un groupe a des finalités politiques. Les révolutions comme les coups d’état ont rarement conduit à des régimes démocratiques comme l’histoire de l’Afrique l’a déjà démontré. Cas du Nigeria et même du Congo avec Mobutu et la Révolution de D. Kabila. 3. La désobéissance civique : elle produit quelques avancées mais dans un pays comme le Congo avec une population vivant au-jour le jour, celle-ci a montré une limitation. J’ai passé mes 15 dernières années à réfléchir à cette question. Voila pourquoi, nous avons crée Kamoto Centre. Le garantie de bonne gouvernance est dans la refondation de la classe politique : d’une administration négative a une positive. C’est plutôt la volonté de la classe politique souvent une classe politique intelligente et soucieuse d’appartenir dans un pays prospère (non pas en dire mais en acte) qui amène le changement. A la volonté politique est attachée une notion souvent méconnue chez nous, c’est celle de la compétence. La compétence de membres de l’exécutif, le législatif, le judiciaire, la société civile, de l’opposition politique. Il faut que la classe dirigeante au Congo dans toutes les sphères de vie nationales acquiert une intelligence profonde des questions d’intérêt national. Voila pourquoi ton website est un des meilleurs du pays. Nous devons vite assurer un leadership du pays de la base au sommet. Si par exemple la ville de Bandundu ressemble encore a une ville du 18eme siècle, les Bandundois ont une grande part de responsabilité. Le Congo n’est pas malade de para-démocratie, mais malade de sa classe politique. La plupart de nos politiciens ne savent pas mesurer la grande responsabilité d’être en charge de 70 millions d’habitants. Ils dorment d’un sommeil de loir quand leurs concitoyens sont massacrés à l’Est du pays. Ils se payent de salaires des princes dans un pays si pauvre. Nous avons le devoir de renouveler et remplacer cette classe politique par des gens qui ont la grandeur de comprendre et la compétence d’action dans le respect d’une éthique valorisante et d’une probité morale. Dr Florent Pumu Directeur de Kamoto Centre.
Posted on: Sat, 19 Oct 2013 16:51:34 +0000
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