Rien à ajouter à ton chef-d’œuvre...et Grand Merci à toi, - TopicsExpress



          

Rien à ajouter à ton chef-d’œuvre...et Grand Merci à toi, Mon Frère Jean-Marc Jean-Marc Sobothn 2013, le pays de Um Nyobè continue d’ignorer ses fils les plus dignes. Au profit des colons. Au lieu dit Poste-Centrale à Douala trône le monument le plus pittoresque de la cité fluviale. C’est celui de Philippe François Marie, Comte de Hauteclocque, qui opta de se nommer Leclerc; il devint un chef militaire de la France Libre constituée en grande majorité de troupes venues d’Afrique. En face est la statue d’un soldat inconnu… français. Le futur Général Leclerc rejoignit le Cameroun en août 1940. Il en remonta avec des hordes de tirailleurs indigènes devant rallier entre autres la 2ème division blindée de la deuxième guerre mondiale. La guerre se dénoua pour ces étranges «alliés» par le renforcement de la colonisation. Le gaullisme imposa le cynisme économique nazi et des massacres copiés à la guerre du Vietnam. En cela, l’officier français dont le plus grand lycée du Cameroun porte, en sus, le nom en hommage est symbole de défaite et de dévoiement du patriotisme. Il en est pareillement des places célébrant le Général de Gaulle, «héros national» sur des centaines de milliers de tués Camerounais. Dans toutes les villes du Monde, avenues, rues, statues et autres monuments sont autant de ferments de fierté. Cela n’a jamais été le cas au Cameroun. Comment comprendre que Ruben Um Nyobè, père du nationalisme n’ait aucun monument dans ce pays jusqu’à ce jour? Dans son ouvrage Main basse sur le Cameroun, l’écrivain Mongo Beti nous apprend que Um Nyobè est celui par qui les Camerounais ont su qu’ils avaient des droits. On sut que ce pays n’était pas une colonie française. On avait droit à l’autodétermination... C’est le plus respectable! Um est le premier Noir issu des colonies françaises à s’être présenté à la tribune de l’ONU pour revendiquer l’indépendance, nous révèle l’écrivain… De l’historien Achille Mbembé, on découvre en Um celui qui est allé convaincre les Camerounais sous administration britannique qu’ils pouvaient se remettre avec leurs compatriotes du Kamerun allemand. Il y suscita ces vagues des formations politiques anglophones désignant le pays par son «K» germanique. Et pourtant ce dernier n’a jamais bénéficié d’aucun monument. Aucune trace dans les cours d’histoire où règnent les figures de la colonisation. Quid du résistant Castor Ossendé Afana, premier docteur en économie d’Afrique francophone? de Félix-Roland Moumié, nationaliste empoisonné à Genève par William Bechtel, espion français? D’Ernest Ouandié, sacrifié du patriotisme qui, au moment d’être achevé d’une balle à la tête par l’officier français venu veiller à son exécution à Bafoussam, criblé de balles par le peloton de la mort, raconte-t-on, trouva néanmoins la force et les mots pour s’écrier : «Vive le Cameroun!» Quid de Joseph Tchundjang Pouemi, brillant sujet, premier agrégé d’économie et pionnier des réformes monétaires en Afrique noire post-coloniale? Quid de John Ngu Foncha, chantre de la réunification? De Bernard N. Fonlon, «l’intellectuel intègre» qui inspira un certain Cardinal Christian Tumi? Quid de Rudolf Douala Manga Bell, souverain Duala, ancêtre du Nationalisme camerounais, pendu par les colons allemands avec d’autres résistants comme le chef Zok’adouma de Yokadouma? Quid de Léopold Moumé Étia, ancêtre du syndicalisme qui échappa in extremis au peloton d’exécution français? La conscience nationale se bâtit sur le socle de la fierté. La nôtre n’existe pas. Elle a peut-être été enfouie dans le football... Un peuple à qui l’on a inoculé la honte de son passé et la gloire d’autres peuples est un danger contre ui-même… Pourquoi nos résistants n’ont-ils toujours aucune reconnaissance dans notre pays? Pourquoi? Doive-t-on penser qu’il s’agit d’oubli, d’allégeance coloniale ou simplement de stupidité? Remercions déjà ici deux «fous» : le «combattant» Mbouamassok et le «troubadour» de Douala, André-Blaise Essama (Photo ci dessus). En s’attaquant à la statue du Général Leclerc, ils nous rappellent que c’est en fait nous qui sommes une génération de «fous»... Jean-Marc Soboth
Posted on: Fri, 06 Sep 2013 11:52:59 +0000

Trending Topics



Recently Viewed Topics




© 2015