Rotterdam, loisiveté nest plus tolérée > > > À Rotterdam, - TopicsExpress



          

Rotterdam, loisiveté nest plus tolérée > > > À Rotterdam, les nouveaux chômeurs doivent travailler gratuitement pour la commune à entretenir la voie publique un jour par semaine sils ne veulent pas perdre leurs droits. Un organisme municipal impose aux chômeurs une journée de travail hebdomadaire non rémunérée, sils ne veulent par perdre leurs allocations . De notre envoyée spéciale à Rotterdam Chacun peut se rendre utile. Et si lon prétend à une allocation, cest même obligatoire. Voilà ce que chaque chômeur entend désormais dès quil pousse la porte des services sociaux de la ville de Rotterdam. Alors que le premier port dEurope vient de franchir la barre des 12 % de sans-emploi (le double de la moyenne nationale), «on na plus les moyens de payer, explique-t-on à la mairie. > > > Financer loisiveté, ce nest plus possible . Et de toute façon cela ne fonctionne pas. Il nous faut initier un changement complet de mentalité dans la société». > > > Cest vers un organisme municipal baptisé WerkLoont («le travail paie») que tout nouvel allocataire est dabord dirigé . > > > > > > Comment rédiger un CV, préparer un entretien, shabiller convenablement… divers ateliers lui sont proposés . En néerlandais uniquement: lÉtat ne pouvant plus offrir de cours de langues aux immigrés, ces derniers doivent passer un test dans leur pays dorigine avant dêtre admis dans le pays. «Le programme dure 15 semaines, explique Joseph van Bergen Henegouwen, coach. Les gens suivent deux ateliers hebdomadaires, et un jour -huit heures- par semaine, ils doivent travailler gratuitement, pour la commune, à entretenir la voie publique ». Mal au dos? Problème de garde denfants? Aucune excuse qui tienne. «On trouve toujours un arrangement, tranche-t-il. Il faut quils comprennent que puisquils demandent quelque chose à la communauté, celle-ci leur demande quelque chose en retour . > > > > > > Sinon, un jour notre État-providence cessera tout bonnement de fonctionner». > > > Au premier accroc, la sanction tombe: lallocation (860 euros pour un célibataire, 1200 pour un couple) est amputée de 30 %. «Si la personne refuse totalement le job, elle perd tout, poursuit le coach . > > > > > > La plupart du temps, ce sont des gens qui travaillent au noir. Ou qui sestiment trop diplômés pour balayer les rues… ils sont alors dautant plus motivés pour trouver un emploi qui leur convienne!» Sur les 2700 chômeurs qui ont suivi le programme lan dernier, plus de 1160 sont finalement sortis des fichiers: 40 % ont trouvé un véritable emploi, tandis que 60 % ont préféré perdre leurs droits. > > > Les autres enchaînent avec le programme «Engagement total». Mis en œuvre il y a deux ans dans sept quartiers, il est destiné aux chômeurs de longue durée: à Rotterdam, la moitié des 35.000 sans-emploi le sont depuis plus de dix ans, et la grande majorité dentre eux ne sont pas qualifiés. «À ces gens tellement éloignés du marché du travail, on dit quils doivent dabord se prendre en main, précise Nico van Wijk, responsable du programme. Il existe ici quelque 4000 organisations où il est possible de faire des activités socialement utiles! > > > Pourquoi une mère de famille nirait-elle pas rendre des services à lécole pendant que ses enfants sont en classe? > > > Ou bien un musulman aider à la mosquée? Nous sommes convaincus que chacun y gagne». Là encore, les récalcitrants se font aussitôt rayer des fichiers. «Linactivité na jamais aidé personne» Et ne parlez pas d«esclavage» à ces travailleurs sociaux! «A Rotterdam, municipalité travailliste, tous les partis, sauf lextrême gauche, sont unanimes, insiste Nico van Wijk. Ce serait livrer les gens à eux-mêmes qui ne serait pas social! > > > Nos programmes leur apprennent à se lever tôt le matin, leur permettent davoir des contacts sociaux, de retrouver une certaine estime deux-mêmes, daméliorer leur maîtrise du néerlandais. Linactivité na jamais aidé personne, elle conduit même à lincapacité de travailler». > > > Ramasser les poubelles, cela nétait pas son rêve. Mais aujourdhui, Mimoun, un petit moustachu de 46 ans, arbore fièrement son tee-shirt orange fluo. Enrôlé il y a trois ans par le projet WerkLoont, il «na pas trop rechigné», car il avait son loyer à payer… «Non seulement jai été embauché, se félicite-t-il, mais jai progressé: maintenant, cest moi qui conduis la camionnette de ramassage, je gagne 1385 euros, et je peux enfin faire des projets!» Même satisfaction pour Jolanda, ancienne secrétaire aujourdhui hôtesse dans un commissariat: «Je devenais folle toute seule à la maison!», clame cette blonde quinquagénaire, qui espère que cette période de bénévolat lui permettra de trouver un emploi de réceptionniste… Quant aux habitants de Rotterdam, ils plébiscitent ces programmes, et nont jamais été aussi satisfaits de la propreté de leur ville. Que font les chômeurs qui trouvent les méthodes de la municipalité un peu trop expéditives? «Ils déménagent!, répond, cynique, Nico van Wijk. Sauf que dautres villes nous ont déjà emboîté le pas…» > > > > > > Alors ils déménagent plus loin. « Jai plein damis qui sont partis en France ou en Belgique, raconte Mimoun. Là-bas, ils sont pas pressurés comme ici! Et puis, quils travaillent ou pas, ils gagnent pareil». >
Posted on: Sun, 13 Oct 2013 21:56:13 +0000

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