Rumeurs sur le rappel du commandant des opérations FARDC: Vives - TopicsExpress



          

Rumeurs sur le rappel du commandant des opérations FARDC: Vives protestations à Goma De rumeurs persistantes prédisant un éventuel rappel du commandant des opérations des Forces armées de la RDC sur le front de Goma ont suscité de vives manifestations hier jeudi dans le chef-lieu de la province du Nord-Kivu. Unanime, la population s’est opposée à cette décision – distillée dans l’opinion par des sources non identifiées - alors que les FARDC récupèrent de plus en plus de terrain sur les rebelles du M23. Les réactions n’ont pas tardé à venir, aussi bien à Kinshasa qu’à Goma. Mais, au-delà des faits, c’est la symbolique de l’action qui interpelle. Les manifestations de Goma démontrent, à coup sûr, de la détermination du Congolais à mettre fin à l’humiliation. Un message que les agresseurs et leurs parrains devaient capter à sa juste valeur. Trop, c’est trop. C’est en substances le message qu’a lancé hier jeudi la population de la ville de Goma dans la province du Nord-Kivu. L’on se souvient des généraux Nabiola et Mbuza Mabe qui ont été vite rappelé par leur hiérarchique militaire chaque fois qu’ils ont pris le dessus sur les forces ennemies. Craignant que la même sanction ne retombe sur le colonel Mamadou Ndala, commandant des opérations sur le front de Goma, la population du chef-lieu de la province du Nord-Kivu a envahi les rues de la ville pour manifester sa désapprobation. Peu avant midi, des jeunes ont manifesté dans la capitale provinciale du Nord-Kivu pour demander le maintien en fonction de cet officier supérieur des FARDC. Le reporter indépendant Patrick Syaluha et le Colonel Ndala Selon des témoignages recueillis sur place à Goma, un groupe de jeunes et de motards ont pris d’assaut la route Katindo-Sake peu avant midi pour, selon eux, « contester une éventuelle relève du commandant des opérations militaires des FARDC ». Ils ont barricadé la route au niveau du camp Katindo à l’ouest de Goma, bloquant la circulation aux populations. Au moment où la police a commencé à disperser les manifestants, un mouvement similaire a éclaté sur la route de l’aéroport. L’information, qui s’est propagée comme une trainée de poudre dans la ville de Goma, n’a pas laissé indifférente les autorités politiques aussi bien sur place qu’à Kinshasa. Tous sont montés au créneau pour appeler à l’apaisement. Pendant ce temps, dans les rues de Goma, la foudre s’est déployée avec une force indescriptible. Le cortège improvisé pour la circonstance s’est réparti à deux, selon des sources concordantes. Une partie a emprunté la route de l’aéroport de Goma et une autre s’est dirigée vers le port fluvial. Avec pour seul objectif, empêcher que le colonel Ndala quitte la ville de Goma. C’est tout un message que Kinshasa n’a pas tardé à décrypter. VAGUE DE DEMENTIS Lambert Mende, ministre des Medias, chargé des Relations avec le Parlement et de l’Initiation à la nouvelle citoyenneté a, dans une déclaration faite hier jeudi 18 juillet, rendu compte de la position du Gouvernement. D’emblée, le ministre a qualifié les informations véhiculées à Goma de « rumeurs malveillantes », destinées juste, a-t-il dit, à démobiliser les troupes des FARDC engagées sur le front. « Cette information est fausse et relève de la pire intoxication de la part des forces ennemies qui, en difficulté, tentent ainsi de démobiliser les vaillantes troupes des FARDC, dont le comportement de bravoure désarçonne les agresseurs », a déclaré Mende. Pour atténuer les tensions qui sont du reste estompées dans la ville en fin de journée de jeudi, Lambert Mende a fait savoir que « le Gouvernement de la République appelle par conséquent la population congolaise en général et celle de l’Est en particulier à demeurer vigilante et à retracer l’origine de cette désinformation à dessein », promettant en même temps que « les auteurs de cette forfaiture et leurs relais sont à dénoncer aux autorités compétentes ». Sans doute pour calmer les ardeurs au sein de la population de Goma, surchauffée par la complicité dont ferait preuve la hiérarchie militaire des FARDC, Lambert Mende rassure que « pour le Gouvernement, il n’a jamais été question de soustraire ces officiers de leur tâche au moment où ils s’activent à la défense de la patrie ». Bien avant le Gouvernement central, le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, a aussitôt démenti la rumeur, appelant la population au calme. Par ailleurs, il a assuré que la « hiérarchie militaire n’a rappelé aucun officier », avant de qualifier cette rumeur « d’intoxication de l’ennemi » pour démobiliser les soldats au front. Contacté par Radio Okapi, le colonel Mamadou Ndala a également réfuté l’information. Il a lui-même démenti la rumeur répandue jeudi 18 juillet matin à Goma sur sa relève par la hiérarchie militaire. « Ce n’est pas vrai, c’est une rumeur. Une manipulation des rebelles qui veulent déstabiliser le moral de la population et des troupes engagées au sol. Deuxièmement, mon chef le commandant région, le général Bauma, je suis en contact avec lui toutes les cinq minutes. Si je devais être relevé, c’est lui l’autorité hiérarchique qui pourrait m’indiquer cela. Donc, c’est faux et archifaux », a déclaré le colonel Mamadou Ndala joint à la mi-journée par Radio Okapi. LE FIL CONDUCTEUR Les manifestations de Goma sont porteuses d’un message. C’est la preuve du degré de répugnance de la population face aux humiliations répétitives subies par le fait des guerres récurrentes dans l’Est de la RDC. A Kinshasa, tout comme à Goma, les autorités politiques devaient les prendre au sérieux. Désormais, c’est dans les rues de la République démocratique du Congo que pourrait se dénouer bientôt la guerre de l’Est. Dépitée, la population a découvert la racine du mal. C’est, pense-t-elle, au niveau du commandement militaire que se trouve la clé pour venir à bout de la pieuvre qui mine depuis plus d’une décennie la partie Est de la RDC. La population de Goma s’est donc souvenue du sort réservé à Mbuza Mabe lors de la bataille de Bukavu, suivi du cas Nabyola, cet officier qui a été relevé dans les mêmes circonstances suspectes. Ces deux officiers généraux des FARDC ont été vite rappelés par la même hiérarchie militaire au moment où ils prenaient de l’avance et le dessus sur les troupes ennemies. A Goma, la population a craint de revivre la même expérience. Elle n’a trouvé d’issue que la rue pour marquer son opposition. Au pouvoir de bien lire les signes de temps. En effet, il y a quelques années, le chef de l’Etat, Joseph Kabila Kabange, avait fait part d’un vaste réseau de la maffia politico-militaire qui s’est formé autour des tensions récurrentes de l’Est. Dans cette partie de la RDC, il s’est donc créé de vastes réseaux maffieux qui ne vivent que de l’économie de guerre, profitant de la situation de crise pour faire prospérer leur business. Ainsi, chaque fois que les FARDC tentent de se rapprocher de la cible pour apporter la paix dans l’Est, ces réseaux se mobilisent pour désorienter les troupes et permettre ainsi à l’ennemi de se reconstituer. A Goma, comme ailleurs sur l’ensemble du territoire national, la population a compris le jeu. A Goma, elle a donné la preuve de ne plus se laisser duper. En effet, elle est prête à réagir pour protéger ceux qui la défendent. C’est le cas du colonel Mamadou Ndala. Même si son rappel n’était qu’une simple rumeur, à en croire des sources officielles, l’essentiel est que le message est parvenu à tous ceux qui fomentent des coups bas pour entretenir le chaos dans l’Est.
Posted on: Sat, 20 Jul 2013 20:39:01 +0000

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