RÉCIT Aux Championnats du monde qui débutent samedi à Moscou, - TopicsExpress



          

RÉCIT Aux Championnats du monde qui débutent samedi à Moscou, le Jamaïcain, sans ses plus dangereux adversaires suspendus pour dopage, devrait glaner les titres sur 100 et 200 mètres. Par ALAIN MERCIER Envoyé spécial à Moscou Usain Bolt ne connaît pas Moscou. Tant mieux. Le Jamaïcain ressentira au moins un semblant d’imprévu en poussant la porte du stade Loujniki, samedi soir, pour les séries du 100 m. Le reste, sur la piste, ne devrait pas le surprendre. Rien de neuf sous le soleil : lui devant, tous les autres derrière. En moins bien qu’à l’ordinaire. Ces derniers mois, la lutte antidopage a sérieusement éclairci le paysage. Son ennemi préféré, l’Américain Tyson Gay, et son rival de toujours, le Jamaïcain Asafa Powell, ont été pris la main dans le sac. Exclus, les deux sprinteurs, au moins provisoirement, dans l’attente de leur sanction. Quant à Yohan Blake, son partenaire d’entraînement, champion du monde en titre sur 100 m, il soigne une blessure aux ischios en espérant des jours meilleurs. Chronos. Sur 100 m, Usain Bolt devrait avoir tout le loisir de goûter au charme désuet d’un stade construit en 1956, anciennement nommé Central Lénine, et passé à la postérité pour avoir servi de décor aux Jeux de Moscou en 1980. Sur 200 m, en fin de semaine prochaine, son avance est telle qu’il pourrait s’amuser à compter les spectateurs massés le long de la ligne droite et l’emporter quand même. Ses deux chronos de la saison le confirment : 9"85 au 100 m, 19"73 au 200 m. Sur la première distance, Tyson Gay avait fait mieux, en 9"75, mais sa performance ne tardera pas à passer aux oubliettes. Sur la seconde, le Jamaïcain pointe en tête de bilans. Frankie Fredericks, l’ancien sprinteur namibien, médaillé olympique en 1992 et 1996, l’a suggéré en se donnant des airs de vieux sage, à son arrivée à Moscou : «Bolt n’a pas encore atteint son sommet. Il peut aller plus vite. Il aura 27 ans cette année. Moi, j’ai battu mes records à 28 ans. Je le vois progresser encore au moins ces deux prochaines saisons.» L’intéressé ne dit pas le contraire. A force de tailler en pièces les présumées limites de l’espèce humaine sans donner l’impression de forcer, il a fini par ne plus vouloir citer de chiffres. Mais il le répète comme un refrain, depuis son deuxième triplé olympique, l’an passé à Londres : «En 2013, je veux retrouver ma vitesse, celle de mes records. Tout mon travail à l’entraînement est orienté vers cet objectif. Aller vite, très vite, encore plus vite.» Y réussira-t-il à Moscou ? Frankie Fredericks en doute. Pour l’ancien athlète, désormais membre du CIO, Usain Bolt pourrait manquer de concurrence pour envoyer dans le décor ses deux records du monde, 9"58 et 19"19, battus en 2009 aux Mondiaux de Berlin. Au 100 m, la silhouette massive de l’Américain Justin Gatlin, en pleine résurrection (9"79 l’an dernier) après quatre ans passés à noircir les feuilles d’un cahier d’une même phrase, «je ne me doperai plus» , ne semble pas de taille à le pousser dans ses retranchements. Semelles. Au 200 m, le meilleur, après Bolt, se nomme Warren Weir. Il est jeune (23 ans), doué (médaillé de bronze aux Jeux de Londres), plein de promesses et porte sur lui le maillot de la Jamaïque, un gage d’efficacité sur une piste d’athlétisme. Seul ennui : le jeune homme partage l’entraînement de son aîné, à Kingston. Et, de l’avis des observateurs, il aperçoit encore trop souvent les semelles d’Usain Bolt pour imaginer le devancer en finale mondiale. Mais «Lightning Bolt» n’a jamais prêté une attention très soutenue à l’identité et aux états de service de ses voisins de couloir. Et lorsqu’il l’a fait, comme en finale du 100 m des Mondiaux de Daegu, en 2011, le résultat ne l’a pas incité à recommencer. A chercher du regard le jeune Yohan Blake, présenté comme son successeur, il en avait oublié de jeter un œil vers le starter. Bilan : un faux-départ. Et le titre mondial qui termine dans les poches de son pote de virée. A Moscou, Usain Bolt a promis de se concentrer sur lui-même. «Une chose me motive : montrer au monde que, même sans une grosse adversité, je peux gagner et faire le show, a assuré le sprinteur entre deux sets à jouer au DJ, dans le parc Gorky de Moscou, à l’invitation de son équipementier. Je suis prêt. Je veux prouver que je suis toujours le champion.» L’intention est louable, mais presque superflue. Les derniers irréductibles à penser encore que le Jamaïcain pourrait perdre une finale mondiale, sur 100 ou 200 m, ont dû déchanter en écoutant jeudi soir les pronostics de son coach, Glenn Mills, à la sortie de l’entraînement : «Usain est en forme. L’ambiance des grands championnats le transforme. Il peut faire très fort.»
Posted on: Sat, 10 Aug 2013 18:37:22 +0000

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