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Rêve de Grande Caraïbe : 5 difficultés à surmonter « Cette région est plurielle, si bien que la construction de la Grande Caraïbe demeure très compliquée, complexe, difficile ». Voici une liste des 5 difficultés principales auxquelles doivent faire face les territoires caribéens depuis de nombreuses années. 1. La multiplicité des langues Dans la Caraïbe, les populations parlent anglais, français, espagnol ou néerlandais, et certaines le créole, qui diffère selon les territoires. Même si chacun fait des efforts pour parler la langue de l’autre, que le recours aux interprètes représente une solution tendant à se généraliser, la langue reste malgré tout une barrière. Les échanges entre Caribéens sont plus difficiles, moins spontanés et parfois même biaisés, du fait d’incompréhensions liées à des problèmes de traduction. 2. La différence de statut Faut-il encore le rappeler : les territoires caribéens de la Grande Caraïbe ne sont pas tous des Etats indépendants. Certaines régions font partie intégrante d’un pays : la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane de la France, les Antilles néerlandaises et Aruba des Pays-Bas, les Îles vierges des Etats-Unis. Par ailleurs, Porto-Rico est un Etat libre associé à la puissance américaine, sa population ayant même voté récemment pour qu’il devienne le 51e Etat américain. Les représentants des territoires n’ont ainsi pas tous la même capacité – pour ne pas dire liberté – de légiférer, signer des conventions, s’engager dans des partenariats. 3. L’implication des grandes puissances Cette problématique est en lien direct avec celle que j’ai exposée précédemment, dans la mesure où les autorités locales de certains territoires doivent faire avec les puissances auxquelles ils appartiennent. Mais il ne s’agit pas de cela uniquement. La Caraïbe a toujours été considérée comme « la chasse-gardée », l’ « arrière-cour » des Etats-Unis qui y jouent un rôle prépondérant. Et comme le précisent Patrice Roth et Monique Bégot dans un texte portant sur « la situation et les positionnements politiques » dans l’Atlas de la Caraïbe : « Le CBI (Caribbean Basin Initiative) lancé en 1982 par le président Ronald Reagan, l’ALENA (Accord de Libre-Échange Nord-Américain), la relance en 1994 par Bill Clinton du projet de ZLEA (Zone de Libre Échange des Amériques) et sa poursuite par l’administration Bush vont dans le sens d’une intégration toujours plus grande de la région à un vaste espace dominé par les Etats-Unis. » Les Etats-Unis ne sont pas la seule puissance mondiale à être intéressée par la zone. Le sont également, depuis quasiment toujours, l’Europe (voir notamment «Union européenne-Caraïbes, accord de partenariat économique»), ainsi que certains pays d’Amérique latine (j’aurai l’occasion de parler à nouveau du projet de l’Union de l’Amérique latine et des Caraïbes annoncé en 2010, lors du sommet qui se déroulait au Mexique), pour des raisons historiques, politiques et économiques. Ces dernières années, la Chine est également de plus en plus présente dans l’espace caribéen. En septembre 2011, à la suite du 3e Forum de coopération économique et commerciale Chine-Caraïbes, à Port of Spain, à Trinité-et-Tobago, la Chine a annoncé qu’elle investirait encore plus dans la Caraïbe, avançant même un montant d’un milliard de dollars. En avril dernier, le site L’Encre noir a consacré un article à ce sujet, intitulé « Les Caraïbes dans la mire de la Chine », montrant bien la volonté de la Chine de s’implanter durablement dans la région. 4. Les disparités économiques Entre les territoires de la Caraïbe, les données économiques sont caractérisées par des écarts considérables. Par exemple, le niveau de vie moyen d’un Dominicain est largement plus faible que celui d’un Guadeloupéen. C’est une réalité quantifiée qui constitue une problématique considérable. Les gouvernants ne disposent pas d’un budget similaire, loin de là. Et de fait, bien sûr, les priorités et problématiques, les solutions envisagées, les possibilités d’engagement en termes de fonds, diffèrent énormément. 5. Les écarts en terme de population Un pays tel que la Jamaïque et ses quelques 2,8 millions d’habitants a t-il – doit-il avoir – plus de poids dans les décisions pour la construction de la Grande Caraïbe qu’Aruba, territoire peuplé de seulement 100 000 personnes, par exemple ?
Posted on: Sat, 31 Aug 2013 00:31:40 +0000

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