SILENCE © 2002 Le silence, je l’ai dans les veines. C’est - TopicsExpress



          

SILENCE © 2002 Le silence, je l’ai dans les veines. C’est lui qui vocifère mes haines C’est lui, il faut s’y faire, dont le chœur Chante les fleurs éclosent de mon cœur. Alors, seuls les nyctalopes de l’âme Savent entendre ce qu’il clame. Et ça fait pas des foules Parce que les foules, c’est pas le même moule. Que voulez-vous, on a beau faire, on n’est Jamais que comme l’on naît. Le puîné, il avait revêtu la tunique, Dès tout petit déjà, de l’unique. C’était au temps des cités désalléchantes Quand la sonnante était trébuchante Quand la galette prenait des jambes à son cou Les jambes d’un autre pour le coup. C’est là bas aux rives de la solitude Qu’il allait chercher sa plénitude. Et ça fait toute l’indifférence Parce que là y’a pas d’interférences. Les foules, ça braille, ça braille Les foules, ça Louis Braille. Et ça fait bien des maux De laisser perdre tant de mots Des mots des mots des mals entendus Les malentendus des langues bien pendues. Ces langues, Il faudrait bien finir par les pendre Les traîner en place de Grève Ou bien leur faire voter la grève. Deux oreilles pour une bouche Vous ne trouvez pas ça louche ?! Ca fait un drôle de triangle Aux Bermudes, il a le même angle. Et ça tombe et ça s’perd C’est jamais à bon port ces mots d’air. On pourrait en faire des recueils Au lieu de s’en faire des écueils. La faune éthique ça se dévergonde, La phonétique ça refait le monde Et t’as pas vu l’orthographe ? Regarde là qui s’dégrafe ! Un mot, c’est fait pour s’allonger Pour être dégusté, se faire prolonger. Du vent, du vent, des volutes invisibles Comme des nuées d’insectes nuisibles Des paroles, des paroles et ça s’envole, Le silence, lui, il danse la carmagnole. S’il fallait mettre dans la balance Autre chose que du silence, Quelque chose de suffisamment dense, Que mettre d’autre que le vacarme Qui rime quand même avec les armes. Les paroles, tu leur retournes ta veste Mais dans l’silence y’a les gestes Et les gestes, eux ils restent Alors, tu t’sens un peu moins leste. Et puis y’a la loge du rez de chaussée, la concierge Celle qu’il y a longtemps qu’elle est plus vierge Oui, celle qu’on appelle ta conscience Ah, elle a pas étudié les sciences Mais elle voit tout, elle entend tout On la voit pas mais elle sait tout ! Des fois l’silence ça s’coagule Alors ça fait les conciliabules. La salive ça en fait un drôle de concert ! Et après ça qu’est-ce qu’on vous sert ? Et v’là plateau des engueulades Qui s’en viennent faire leur promenade. Encore des mots qui sont en trop Encore ces foutus piliers d’bistrot ! Des mots et j’t’en tire des rafales Et faut les voir comme ils s’affalent. On dit qu’on rit Qu’c’est la vieillerie. Les gens aussi ça s’coagule Et alors, c’est l’grand piétinement des virgules Ca fait les mots désappropriés Ca fait qu’on s’croirait à la criée Où on n’vendrait pas du poisson Mais où s’distillerait le poison. Ca fait le thonier enalgué. C’est l’absence du dico pour faire le guet Alors moi j’prends l’large Et l’on voit plus qu’le carré d’ma barge. T’en fais quoi d’tous ces mots qui trépassent ? Eh, dis donc, c’est quand ta marée basse ? Vous pouvez bien masturber les moules Y’a bien longtemps qu’moi j’ai quitté les foules Parce que les foules ça s’émoustille Ca voudrait faire sa prise de la Bastille Les antonymes se disent d’accord Parce qu’ils veulent y croire encore Alors, c’est l’assassinat des nuances C’est l’grand défilé de l’assonance Et ça fait les âmes désaccordées Ca fait l’idiosyncrasie encordée. Ca fait les goélands empétrolé Ca fait les mouettes dument contrôlées Ca fait qu’on donne des portables aux baleines Et les moutons continus à s’mélanger l’haleine En condamnant les réfractaires Les disant de mauvais caractère. Elle n’a pas besoin d’bannière la vérité, La vérité, c’est une entité, Elle n’a pas besoin de ces mots. La vérité, c’est pas un anime-mots. La vérité elle est et c’est tout. J’en ai connus des agites langue Enserrant le venin dans cette gangue Avant même le pont Marie des fiancés Que l’on quitte en étant alliancé. Avant cette époque de la carte en poche Parce que ces idées là semblaient pas moches Parce que l’humanité Ca fait pas forcément l’unanimité. Mais les idéaux, ils s’en foutaient Le pouvoir, peu importe ce qu’il leur coûtait. Les mots prononcés, c’est comme les flatulences C’est jamais que du vent que tu balances. Enfants de ces cordes vocales Qu’on devrait parfois mettre à fond d’cale. Les mots faudrait arrêter d’les causer Parce que les mots c’est fait pour s’poser Mais alors là il faut oser Parce que le mot bu Saura toujours rendre son du Alors ça fabrique l’agraphie Parce que c’qui dure on s’en méfie. Mais quand le mot cesse d’être un bavard, Quand il se fait l’allié du buvard, Quand il se couche sous sa couverture Alors ça fait la littérature. Et quand j’dis littérature J’parle pas d’ces forfaitures Ces intimités jetées en pâture Ces pudeurs vendues sous couverture, Qui nous collent l’œil au trou d’serrure. Ou bien ces livres pot de confiture Dans lesquels il n’y a qu’du remplissage Là où les mots se perdent dans l’paysage. On les appelle parfois les « classiques » Mais qui n’connaissent rien à cette musique Des mots qui s’évadent du dictionnaire Qui s’en viennent nous montrer qu’ils ont du nerf Qui s’en viennent t’extirper l’émotion Dont la force est la seule caution. En c’temps là y’avait déjà longtemps Qu’j’avais quitté les mots qu’on entend Qu’j’ignorais ces boulimiques vomitifs Pour qui s’empiffrer d’ta vie est un motif Et s’en aller la dégueuler à d’autres Qui, bien heureux s’y vautrent Et qui, à leur tour feront leur purge. Moi, y’avait bien longtemps qu’j’avais un Maturge Qu’j’avais des amours d’été couchés sur papier Et un agent secret dont j’comptais pas les pieds. Ca se targue de refaire le monde Quand il faudrait de leur bouche activer la bonde Et tous ces mots que disent-ils ? Tout ce bruit, à quoi sert-il ? Aux poncifs du météologisme A l’inobjectivité de leur égotisme. Ils n’oralent que du conceptuel Puisque ne vivant qu’en virtuel N’existant que dans les yeux de l’auditoire N’étant que le reflets des prunelles exutoires Qui ne servent qu’à ça, fabriquer du reflet Immatérialiser ce rien qui enflait Passant son temps à fabriquer du fictif Donnant à ces ombres un simili festif. Si la monnaie sonnante et trébuchante Démonnaitisée en cartes alléchantes Reprenait demain son pouvoir matérialisé Ce monde baudruché disparaîtrait sans rien à fossiliser Alors moi je m’promène sous d’autres cieux Depuis toujours je vis en d’autres lieux. Avec leur âme aux épaulettes encasernées Ils n’ont pas vu que j’n’étais pas concerné Par ce cœur sortit des manufactures de Saint Etienne Le vocifèrement pour toute antienne L’inexistence revêtue de kaki Et le mépris pour seul acquis De ce peloton d’inexécution De ces existences de fiction La servitude cardiogramme Et le vide encéphalogramme. Loin de ces boursouflures Je vivais sous les couvertures Laissant cet esprit volage Me coucher entre ces pages Au pays de l’infinitude Où le mot ne connaît pas de décrépitude Vampire abreuvé de ce sang noir Absent de ces âmes sous éteignoir Qui n’ont qu’la gueule pour munition Et des sans-grade pour condition. En ce temps de l’Amour épistolaire Prélude d’existences cellulaires Promesse des symptômes de l’aphasie Pour notre chère idiosyncrasie Agrément des laisses maritales Espoir des excroissances fœtales. Et c’est là que l’existence ferme sa gueule Cette putain qui te fait l’âme veule Qui déjà t’a fait des promesses T’hypnotise à te faire sa grand’messe Affichant ses icônes pour te camisoliser. L’occiput déjà lyophilisé Te voilà vite fait costardisé Subrepticement standardisé Parce que candide tu y crois Et son ton âme qui porte la croix. Et puis, le cri primal arrive Qui te jette sur d’autres rives. C’est le retour à la vie du pantin Ton âme qui cesse de faire sa putain C’est les trompettes d’une renaissance Qui te fait de la vie retrouver l’essence. Mort des vanités illusoires et hautaines Quand le cœur redevient le capitaine Quand l’printemps vient frapper à sa porte Quand l’bonheur t’envoie ses cohortes Quand tu cesses d’être ce truc froid Quand des simulacres tu n’es plus la proie Parce que là, y’a pas d’faux semblants Ce petit être semble tout tremblant Et c’est lui pourtant qui te gouverne Parce qu’il n’est pas de ce monde qui nous berne. Il est le ruisseau qui chante dans la vallée Il est le vol du goéland au dessus des eaux salées Il est celui qui a tes yeux dessillés Celui qui leur faux dieux fait vaciller. Tu n’es plus personne mais tu te sens quelqu’un Tu ne joues plus avec les faquins Ceux là mêmes qui t’achètent subrepticement Car les Hommes ne valent pas cher assurément. Assenez leur une poignée de flatteries Et vous fabriquez des valets en série Corvéables à merci dans leur béatitude reconnaissante Nimbée de fierté offrant leurs âmes croupissantes. A cette époque déjà je planais au-dessus de leur mouroir Tissant simplement mon Reflet du miroir. Laissez les macérer et assistez à ces combats Où lâcheté et hypocrisie ne sont pas coups bas Ils s’entretuent pour ce maigre statut De serviteurs nauséabonds dont l’humanité s’est tue Ils n’ont que leur bassesse à dégainer Mais se déchaînent pour rester enchaînés Enchaînés pour quelques matérialités Qui voit peu à peu leur liberté se déliter. Un fallacieux confort pour se croire supérieur Confortisés avec la liberté dans le postérieur La servilité en guise d’épine dorsale La compromission est bien leur commensale. Livrant leur âme à la déréliction Ils vont se livrant à la diffamation Et dans cette intentionnelle euniquité Cette volontaire odalisquité Les voilà dégoulinant d’impudence Baignant dans une singulière indécence Qui fait de ces indigents de l’autonomie Le petit peuple de l’antinomie Pour leur liberté se perdre en vitupérations Quand eux-mêmes en ont fait l’inhumation. Moi du haut de cet immeuble jouxtant l’école A ce moment là j’avais le Diable agricole. Ils pourraient au moins dupes ne pas être Mais l’aveuglement seul les voit paître Cette armée de logorrhéiques A la langue diarrhéique Corvéables à merci nourris d’impudence Prostitués jusqu’à l’indécence Voilà cette armée de curé de Saint Médard Les voilà ces cohortes de soudards Des pharisiens le sombre coryphée Qui vont dans les alcôves dégueuler leurs autodafés D’ivraie tenter de traiter le bon grain Pour consoler de leur vanité le chagrin Car ils n’en atteindront jamais la taille Alors contre ceux-là ils ferraillent Mais seul le silence a un prix Et du tréfonds du mien brille le mépris. Rester sec sous la pluie Avec au fond la liberté qui luit En ces temps des mercuriales fraternelles Et des intrigues sempiternelles Je promène mon âme sur le miroir de la feuille blanche Loin de ce vomissoire de l’âme qui flanche Cette parole aux remugles fétides Vitrine d’une arrière boutique putride Etendard des égotismes veules Mais pour ne rien dire on faire sa gueule ! Les convictions ne sont pas ces fugaces volutes Il n’y a que l’autonomie qui les affûte. Ils vont de vantardises en jérémiades sans arrêt Jetant leur bonne conscience dans les rets Piétinant aveuglement leur propre foi Avant meme que leur coq ait chanté trois fois Ces pourfendeurs de totalitarisme Ne songeant qu’à installer leur ostracisme. Si meutes et troupeaux ne me voient guère C’est que je n’ai pas l’esprit grégaire J’ai depuis longtemps quitté les mains des potiers Loin des slogans je reste moi, entier. Et puis il y a ce jeune italien de vingt ans Dont loin des bannières l’esprit s’étend Qui n’a rien de ces moutons ahanant Petite armée de fangeux leur âme damnant Pour qui des alouettes le miroir fait illusion Qui ne se nourrissent que de collusions Mais l’on ne s’élève pas à coups de langues prétentieuses Mais simplement d’une honnête conduite silencieuse. Tous ces rois de la parlotte Qui n’ont rien dans la culotte Vont, au lieu de se taire, M’affubler d’un controuvé mauvais caractère Parce que de leurs fallacieux oripeaux Je ne puis décemment recouvrir ma peau. Espérant que les combattre je daigne Alors qu’il suffit que je les dédaigne Que mon silence soit seul à en découdre Puisque ces hyènes iront s’auto dissoudre Tandis que plus léger mon soleil se lève Que c’est entre mes draps qu’aboutissent leurs rêves En ce temps des maisons enjardinées Loin de ces familles ensardinées Mais Judas est toujours assis à ta table Là où tu te montres le plus affable Viennent les envieux aux âmes sombres Qui se retrouvent jetés dans l’ombre Par ce silence plus éloquent Que leur verbiage voulu clinquant. De ces fratries de nombrilistes De ces cliques de nihilistes Qui ne s’ouvrent pas à l’extérieur Leur montrant comme ils sont inférieurs. Pensant que le bonheur est pour eux seuls Du tien ils tissent le linceul Effrayés de la moindre concurrence Dévoilant leurs êtres rances. Plongé dans le testament d’un fou De leurs simagrées je me fous. Mais quand on prend trop de hauteur Ca fait le couple spectateur Ca donne des envies de grand large Et le courage de monter dans sa barge. Ca fait les ablations progénitales Et un océan soudain moins étale. Et le grand air des neuves solitudes Etourdit les vieilles certitudes Qui ne sauront se rendre aux vautours Dont les cris emplissent les alentours Ca fait les rencontres oaristysiennes D’où naissent les mixions gamètiennes. Mais les actes restent plus forts que les mots Dont la vacuité n’est pas le moindre des maux. Je ne suis pas de l’ère de ces homo-verbum Etranger à ces peuplades d’Homo vacuum. Téléphone, hygiaphone, magnétophone, dictaphone Infectes crachoirs de ces Homo-phones Moi je suis né Homo-liber Et j’ai des rêves de libre air Loin de ces prêches dont ils n’ont pas la pratique N’ayant que leur pauvre langue pour viatique Le narcissisme pour seule éthique Ilotes de la perfide esthétique Ne connaissant que d’elle les cantiques Ces petits Charlus pathétiques. Ils sont de l’antithétie la confluence Absents au monde des nuances, Du totalitarisme je serais l’engeance Des espoirs libertaires la diligence Moi qui avec Denis partage la Bastille Avec Miguel arpente la Castille Loin de leurs Torquemadades vocales Dont l’existence fout la vie à fond de cale. Moi je la nourrie du bout de ma plume Quand la leur n’est qu’un convoi d’enclumes. Comme Charles ils ne sont que simples personnages Etonnant de leurs convictions le carnage Et n’ayant pour seule et unique passion Que leurs propres et vaines scansions. Voyez donc toute cette agitation D’où vient donc leur vaine excitation ? Rêvant à une éternité illusoire Ces fabricants de provisoire Espèrent sans doute entrer dans l’histoire Quand l’éphémère seul est leur prétoire. Le temps est bien le frère du silence Car eux seuls ont la vérité pour descendance. Préférant tous les rôles creux de bavards, Aveugles oubliant de Keaton la grandeur de l’art. Girouettes voulant m’imprégner de leurs vents S’ingénier à mettre mon âme sur leur divan Moi reclus dans une datcha de bord de seine Voisinant avec cette diva de scène Viendra alors le temps de mes sourdes haines Qui viendront étreindre l’indicible peine Du dernier envol de celui qui me porta sur ses ailes Dont l’équité et la foi nourrirent le zèle Qui ne fut jamais de ces factices Lui au regard plein de la chaleur de la justice Lui dont l’immensité du silence Disait assez de l’amour l’opulence Et si mon ombre n’est plus la mienne C’est qu’il est là quoi qu’il advienne. Que lui offrir d’autre que la grandeur du silence Là où se trouvent nos plus belles confidences. Silence ! Faites donc silence les sourds Vous dont l’altruisme a les doigts gourds.
Posted on: Sat, 03 Aug 2013 08:51:46 +0000

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