SOLLENNITE DE TOUSSAINT, QUELLE SIGNIFICATION POUR NOUS AUJOURD’UI ? Les membres d’une même famille présentent naturellement des similitudes physiques. Ils portent dans les traits du visage des caractéristiques communes plus ou moins prononcés qui les font reconnaître ( Onana, Ilunga, Akilimali, Kamga, Bolingo….) Les personnes qui partagent toute une vie ensemble finissent par se ressembler.( Elles gardent leurs caractères mais elles ont près le temps de s’ajuster sinon elles se seraient séparées depuis longtemps). Dans les couples très unis, la tendresse et le temps créent des affinités telles que les visages eux-mêmes sont emprunts des mêmes expressions. Cette fête annuelle de tous les saints rassemble les innombrables visages de ces hommes et de ces femmes qui portent, tous en eux, l’image et la ressemblance de Dieu (Jn 1, 26-27). D’époques et des lieux si divers, de cultures et des races différentes, ils se ressemblent. Leur communion avec le Christ a gravé en eux son visage dont ils sont le reflet fidèle. Regardons aujourd’hui, reconnaissons en eux le visage du Seigneur. Nous connaissons mal les saints, même les grands saints qui habitent nos calendriers et ceux qui ont marqué notre histoire sur les gravures et les tableaux, ils sont imaginés voire défigurés, idéalisés. Il nous faudrait les rejoindre dans le concret de leur vie. C’est bien ce qu’ont fait la plupart des nos fondateurs des congrégations et instituts religieux. Tous ces saints connus et inconnus, de leur vivant ils ne se prenaient pas pour des saints, loin de là ! Ils s’estimaient plutôt bien imparfaits. Ils se considéraient comme des pauvres pécheurs (Sainte Bernadette de Lourdes). Plus ils se sont rapprochés de la lumière de Dieu, plus ils ont vu et reconnu des ombres de leur existence. Ils n’ont pas forcément fait des exploits ni des prodiges. Certes, quelques-uns ont à leur actif des réalisations extraordinaires, au plan humanitaire, au plan spirituel ou encore dans l’histoire de l’Eglise : tels Jean Bosco, Thérèse d’Avila, Ignace de Loyola, Jean XXIII, Jean Paul II, etc. D’autres ont simplement vécu leur quotidien de travail et de famille. Seuls leur amour et leur générosité étaient remarquables. Ils ont vécu l’ordinaire de manière extraordinaire. On canonise trop peu de ces gens du quotidien ! Contrairement à ce que montrent les images dites pieuses et certains récits enjolivés de vies de Saints, ils n’ont été parfait, ni du premier coup, ni totalement, ni surtout sans effort. Ils avaient des défauts, des faiblesses contre lesquels ils ont dû lutter toute leur vie. Certains comme Saint Augustin de Carthage sont revenus de très loin, transfigurés par l’amour de DIEU qu’ils ont accueilli dans leur existence tourmentée. On retrouve en chacun des saints et saintes un même profil. Nous pouvons en quelque sorte faire leur portrait-robot commun. 1. A force de fréquenter le Christ, ils se sont laissés modeler à ses traits. 2. Ils ont vécu de foi, ils étaient croyants, pas d’une croyance pieuse et superstitieuse ; mais d’une confiance totale dans le Seigneur présent dans leur vie. Ils ont prié chacun à sa façon. Leur prière était communion et abandon entre les mains du Père. Ils nous interrogent sur la qualité de notre foi aujourd’hui. Professons-nous une foi de façade sans effet sur notre vie réelle ? 3. On parle de l’humilité des saints. Il serait peut-être mieux de dire leur vérité d’être. Se considérant pécheurs, ils se savaient aimés et pardonnés. Nous n’avons qu’à regarder Saint Paul et Saint François d’Assise. Quelle leçon pour nous parfois si empressés à nous justifier, si peu enclins à reconnaître nos erreurs et nos péchés pour accueillir en nous la grâce de Dieu. Sans cette lucidité, sans cette vérité sur nous-mêmes, sans cette ouverture au pardon, comment serait-il possible de changer, de se convertir, de progresser ? 4. Les saints ont dû vivre souvent à contre-courant des idées reçues et des comportements de leur temps. Vivre les Béatitudes ne va pas de soi. Etre pauvre de cœur dans un monde qui glorifie le pouvoir et l’avoir. Quand bien même on n’en aurait pas, on cherche quand même à en avoir. Etre doux dans un monde dur et violent, avoir le cœur pur au milieu du magouillage des multiples idoles, faire la paix quand d’autres font la guerre !!!!!!!!!!!!!!! Les saint s ont été des gens en marche c.-à-d. des gens actifs, mobilisés pour l’Evangile. Les saints ont été des hommes et des femmes courageux capables de réagir et d’affirmer coûte que coûte ce qui les faisait vivre. Aujourd’hui nous sommes souvent tentés de penser et d’agir « comme tout le monde ». Ayons le courage en vérité et en charité, de faire entendre notre différence évangélique sur les questions d’actualités. Par exemple, le problème d’éthique dans tous les sens. Un chrétien a pour vocation d’être un homme ou une femme libre. 5. Etre témoin de la tendresse de Dieu : c’est sans doute la qualité majeur des Saints. Leur amour de Dieu les a rendus plus donnés aux autres. Ils ont sû comprendre, ne pas juger, ne pas condamner. En lutte contre le mal, ils étaient proches des malheureux comme le Curé d’Ars. Pour eux, le pécheur est encore plus victime que coupable. Ceux qui ont fréquenté les saints disent qu’auprès d’eux on se sent devenir meilleur. Leur regard transfigure. Leur joie est leur plus beau témoignage. Bref, leur bonheur est contagieux 6. On ne devrait pas parler des saints au passé. Ils existent incognito parfois, au milieu de nous. Si l’Evangile a commencé de nos transformer, si l’amour du Seigneur et de nos frères a reussi à nous faire vivre autrement, si nous essayons d’accueillir le don gratuit de Dieu avec joie, nous faisons partie de la grande famille des saints de tous les temps. Loué soit Jésus-Christ ! P. Barthélemy KABWANA MINANI (Xavérien)
Posted on: Thu, 31 Oct 2013 10:03:27 +0000