Shimon Pérès compare François Hollande à Léon Blum et Guy - TopicsExpress



          

Shimon Pérès compare François Hollande à Léon Blum et Guy Mollet 18/11/2013 La vérité sort parfois de la bouche des vieillards. En comparant publiquement, dimanche, François Hollande à deux « socialistes » français du passé, Léon Blum et Guy Mollet, le président israélien Shimon Pérès entendait peut-être faire plaisir à son homologue français. Pourtant, la comparaison n’a rien de flatteur. Et on se demande alors si ce vieux roublard de Pérès, en s’adressant à la presse française qui accompagne Hollande en Israël (voir ci-dessous l’article de l’envoyé spécial du journal Le Figaro) n’a pas voulu glisser une peau de banane supplémentaire sous les pas du président français. Certes, aussi bien Léon Blum (en 1948) que Guy Mollet (en 1956), en qualité de Premiers ministres de la France, issus l’un et l’autre du Parti Socialiste, ont appuyé à fond le projet sioniste et les menées bellicistes du jeune Etat d’Israël. Léon Blum, un politicien lui-même d’origine juive et cible régulière de l’extrême-droite antisémite dans la France des années 1930, s’était converti au sionisme au lendemain de la deuxième guerre mondiale et du génocide de 6 millions de Juifs européens. Pérès a rappelé dimanche que Blum, à nouveau brièvement aux affaires en 1947-48, avait approuvé les livraisons d’armes à l’armée israélienne, permettant à cette dernière de réaliser la sanglante expulsion de 800.000 Palestiniens de leurs terres ancestrales. Cet épisode de la vie politique de Blum est moins connu que son exercice du pouvoir en 1936-38, période durant laquelle il confessera avoir été « un gérant honnête et loyal des affaires du capitalisme », tandis que son gouvernement dit de « Front Populaire » abandonnait lâchement le peuple espagnol, qui tentait de résister aux armées des fascistes Franco, Hitler et Mussolini. Quant à Guy Mollet, élu pour faire la paix en Algérie début 1956, il y intensifia au contraire la guerre contre un peuple en lutte pour son indépendance, approuvant la généralisation de la torture et des exécutions sommaires. Il est d’autant plus logique que Pérès en conserve un bon souvenir que Mollet joua un rôle décisif dans la fourniture de la technologie qui permit à Israël de se doter de l’arme nucléaire, et qu’il était aux affaires lorsqu’en octobre 1956, la France, la Grande-Bretagne et Israël attaquèrent ensemble l’Egypte, coupable d’avoir affirmé sa souveraineté sur ses propres infrastructures, le canal de Suez en l’occurrence. Guy Mollet est depuis tombé dans la poubelle de l’Histoire. Comme Hollande sans doute d’ici quelque temps. Voici maintenant l’article de l’envoyé spécial du Figaro Envoyé spécial en Israël « François Hollande est un ami d’Israël, je n’ai aucun doute là-dessus, cette amitié est une tradition, elle est dans les fibres du Parti socialiste », a déclaré Shimon Pérès qui recevait quelques journalistes français, dont l’envoyé spécial du Figaro, peu avant la visite d’État du président de la République. Selon le chef de l’État israélien, âgé de 90 ans et dont le mandat s’achève l’an prochain, François Hollande s’inscrit dans la lignée de Léon Blum - « un dirigeant que nous apprécions entre tous parce qu’il a dit sagement que le socialisme n’est pas seulement un dogme économique mais une civilisation, une façon de ressentir et d’agir ». Très impliqué dans l’établissement des relations entre la France et le jeune État hébreu, notamment au plan militaire, durant les années cinquante, Shimon Pérès rapproche également François Hollande de Guy Mollet, une comparaison que l’intéressé jugera sans doute moins flatteuse. « En 1956, j’ai fait la tournée de tous les chefs de partis en France mais certains m’ont dit, n’allez pas voir les socialistes, cela ne vaut pas la peine, ils n’ont obtenu que 13% aux élections », se souvient le président israélien. « J’ai tout de même rencontré Guy Mollet qui m’a dit son grand attachement pour Israël. Me voyant un peu dans le doute, il m’a déclaré : je ne serai pas un autre Ernest Bevin » (ministre britannique des Affaires étrangères travailliste de 1945 à 1951 dont les relations avec Israël furent difficiles, ndlr). Quelques mois plus tard, Israël, la France et la Grande-Bretagne s’engageaient ensemble dans la crise de Suez. Pour Pérès, la fermeté manifestée par la France face à l’accord en cours de négociation sur le nucléaire iranien est une illustration de cette « amitié » franco-israélienne. Un gage qu’il renvoie, là encore, aux premières années de l’État hébreu. « C’est très important pour nous, dit-il, le peuple d’Israël n’oubliera jamais le rôle de la France pour nous aider dans la période la plus difficile de notre vie. » Après l’éclatement du premier conflit israélo-arabe, un embargo sur l’armement est décrété par l’ONU en 1948. « Nous étions dans une situation terrible. Mais en dépit de l’embargo, la France nous a donné des armes pour nous défendre. Sans cela, nous n’existerions pas », souligne Shimon Pérès. « Cette coopération a été à la base de notre relation », rappelle le président israélien en évoquant également le premier accord franco-israélien signé, au début des années cinquante, entre les instituts scientifiques Pasteur et Weizmann.
Posted on: Mon, 18 Nov 2013 13:20:59 +0000

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