Sous dépendance américaine Lundi, 9 Septembre, 2013 Trépignant d’impatience d’aller guerroyer en Syrie, les chefs d’État français et américain en sont réduits pour l’instant à... une guerre de communication contre leurs opinions publiques. Celles-ci désapprouvent le projet d’une nouvelle intervention militaire au Proche-Orient. Ce refus, détecté par tous les sondages sans exception, est rendu encore plus dur à avaler pour François Hollande et Barack Obama, du fait de son évolution croissante à la hausse : de 55% à 65% en France, de 55% à 62% aux Etats-Unis, de 59% à 70% en Grande-Bretagne, de 63% à 75% en Allemagne, de 56% à 72% en Turquie... Dans son dernier éditorial, notre confrère «Le Monde» note : «En France, le décrochage du soutien à une éventuelle intervention a connu une très forte accélération au cours des derniers jours». En clair, plus le président de la République développe ses «efforts de pédagogie» et plus il aggrave son cas auprès de ses concitoyens ! Il est vrai que François Hollande se retrouve acculé à une hypothèse de coalition franco-américaine parce qu’aucun pays européen ne souhaite s’associer à la dangereuse aventure syrienne, qui pourrait même renforcer les soutiens dont Bachar El-Assad bénéfice dans son pays et à l’extérieur, à commencer par ceux de l’Iran et de la Russie. Il est vrai aussi qu’une autre forme de solitude pèse sur le président français, seul à refuser à son Parlement national le droit de se prononcer par un vote. Les Français n’aiment pas ça, d’autant plus que l’hôte de l’Élysée en est rendu à être suspendu à la décision du Congrès des États-Unis ! C’est peu dire combien, si la France entrait en guerre, elle le ferait sur décision venue d’ailleurs, contre son peuple et avec le bâillon mis à ses représentants. Les parlementaires américains sont saisis à compter d’aujourd’hui. Il reste à espérer qu’ils sauveront leur honneur et le nôtre.
Posted on: Mon, 09 Sep 2013 04:31:44 +0000
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