Sports : CRISE AU MO BÉJAÏA «Le panier à crabes est truffé de scorpions» A quelques semaines du coup de starter du championnat de la Ligue 1 et en nouveau promu au sein de l’élite du football national, après de longues années d’attente et de disette, le MO Béjaïa vit une crise sans précédent, qui risque de troubler la préparation des joueurs en cette intersaison et d’affecter l’enthousiasme du «peuple» mobiste. L’heure est au grand déballage dans la famille des Crabes : rien ne va plus entre anciens dirigeants démissionnaires et la nouvelle équipe, plébiscitée lors d’une assemblée générale, tenue il y a dix jours. La guerre très tôt engagée par les deux parties en conflit, par médias interposés et à coup de conférences de presse, a engendré un véritable fiasco «sportif». Le Mouloudia Olympic de Béjaïa serait carrément au bord du gouffre, si l’on tient compte des révélations des deux antagonistes. L’ex-président du conseil d’administration du MOB, en l’occurrence Mustapha Bouchebah, démissionnaire de son poste depuis deux mois, suite aux nombreuses difficultés, notamment celles liées au déficit en trésorerie, a organisé une conférence de presse dans la soirée de jeudi dernier, au cours de laquelle il n’y est pas allé avec le dos de la cuillère pour fustiger la nouvelle direction de son club, sans vraiment citer le nom de Hamid Akik, l’actuel président en poste, «coupable» à ses yeux d’avoir entravé les règles et les conditions de son intronisation à la tête du club. L’ex-président du CA, s’est indigné du manquement de l’actuelle direction pour honorer les promesses faites devant les actionnaires du MOB à la veille des élections pour la présidence du conseil d’administration de la SSPA/MOB, à savoir l’apport des 540 millions de centimes, équivalent aux dernières actions restantes du capital . M. Bouchebah a, dans un langage clair et net, menacé lors de sa conférence de recourir à une réunion extraordinaire des actionnaires du club pour «destituer» l’actuel président et reprendre le processus à zéro. L’ex-président du CA n’a, en aucun cas, cité le nom de Akik Hamid lors de son intervention. M. Bouchebah a été destinataire d’une directive «franche» et notifiée par l’avocat de l’actuel président Akik, qui lui a signifié une interdiction de citer son nom lors de sa conférence. «Oui, effectivement, je l’ai saisi par voie de mon avocat dans laquelle je l’invite de ne plus me citer. Il est censé se taire, il risque la même sentance que celle infligée à Ghrib du MCA. Dans le panier à crabes, miraculeusement, il y a aussi des serpents et scorpions !», dira Hamid Akik. Le nouveau président estime que cet appel à une réunion des actionnaires du MOB est «la bienvenue» en vue de déballer les dessous de sa réticence d’engager des sommes d’argent faramineuses dans une maison «bourrée de falsifications et de faux et d’usage de faux». Nous montrant un dossier qu’il qualifie d’«explosif» pour l’opinion publique et notamment pour les inconditionnels du club, le nouveau président dira en substance : «Nous avons mis en branle toutes les procédures afin d’aider le MOB avec l’achat des actions restantes, et ce, avec des orientations précises du notaire. Toutes les dispositions ont été prises en ce sens, maintenant que les P-V d’usage se sont pas encore signés pour diverses raisons que seule l’ex- équipe dirigeante détient le secret. Je dégage toutes mes responsabilités. Bouchebah au début, m’a supplié de lui venir en aide devant l’urgence de la situation que je considère catastrophique. Nous ne jetons pas l’argent par la fenêtre, il doit y avoir une transparence dans la gestion et il doit y avoir aussi une bonne comptabilité, c’est une SSPA ne l’oublions pas. Au MOB, dans son bilan comptable de fin de saison 2012, il s’est révélé avec une grande arnaque et une confusion totale dans les dépenses des subventions et des budgets qui lui sont alloués. Croyez-vous un seul instant que les recettes d’entrée au stade avec un peuple pareil de plus de 30.000 entrées par match, que seuls 4 millions de dinars ont été encaissés durant toute la saison ? Où sont sortis ces appartements, soi-disant loués à Tazmalt et Barbacha, que le club avait loués bizarrement pour ses besoins ? Non, l’opinion doit savoir la vérité sur ce qui se trame dans cette formation». «Aujourd’hui, explique le président élu, aucun investisseur ne daigne risquer son argent dans cette SSPA, où le flou de la gestion règne en permanence. Le MOB fait fuir les investisseurs face à de telles situations, ce club n’est la propriété de personne. C’est le patrimoine de toute la région. Aujourd’hui ses fans, ses anciennes gloires doivent savoir la vérité sur le pourquoi de ces graves difficultés financières qui asphyxient leur équipe fétiche. Je tiens à rappeler aux amoureux du club que je suis toujours disposé à apporter un plus pour le MOB. Je ne renie pas mes engagements, à condition que les PV soient entérinés définitivement devant le notaire, comme convenu lors de l’assemblée générale des actionnaires du club», a-t-il conclu. Les conséquences de cette crise inédite ont nettement affecté le moral de la troupe de Mourad Rahmouni fraîchement rentrée d’un stage en Tunisie. Les joueurs qui n’ont pas encore été payés depuis leur engagement, ont décidé de mettre à exécution leur menace de grève, et ce, pour trois jours dans un premier temps et ensuite suivre l’évolution du bras de fer entre les dirigeants. De sources proches de ces derniers, la majorité de l’effectif aurait émis le vœu de changer d’air et de quitter précipitamment ainsi ce club qui ne cesse de broyer du noir. Les finances constituent l’essentiel de la querelle engagée par les membres du CA. Ceci au moment où les autorités locales, qui avaient exigé des responsables du MOB lors d’une cérémonie organisée pour célébrer de l’accession, une expertise «scannée» du bilan moral et financier de l’exercice 2011/2012 (et que les dirigeants n’ont jusqu’à présent pas établi) observent de loin sans réagir. Affaire à suivre. Kamel Gaci
Posted on: Sun, 04 Aug 2013 11:53:58 +0000
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