Supprimons limpôt sur le revenu ! Par Les Echos | 14/10 | - TopicsExpress



          

Supprimons limpôt sur le revenu ! Par Les Echos | 14/10 | 06:00 Télécharger le PDF Salariés ou entrepreneurs, professions libérales ou commerçants, célibataires ou jeunes familles, nous formons les gros bataillons de la classe moyenne qui chaque jour rejoignent les rangs de plus en plus serrés des révoltés fiscaux. Le niveau alarmant de nos prélèvements obligatoires doit nous permettre doser ce que nous navons jamais osé : sortir de la crise en faisant confiance aux Français. La France na pas besoin dune (fausse) « pause » mais dune véritable rupture fiscale. Ne serait-ce que pour revenir dans la moyenne des pays de la zone euro en termes de prélèvements obligatoires, il faudrait rendre plus de 100 milliards aux Français par la baisse des impôts. Mais, pour être efficace, celle-ci doit être conçue à rebours de ce que nous avons toujours fait : concentrée et non saupoudrée, chirurgicale et non homéopathique, ciblant les ménages afin dimpacter le plus grand nombre. Cet électrochoc, qui donnera un cap refondateur à la politique économique et sociale de notre pays, cest labolition de limpôt sur le revenu ! Supprimer limpôt sur le revenu, cest réinjecter 70 milliards deuros dans notre économie, cest 200 euros par mois de gain de pouvoir dachat pour le « Français moyen » dont la propension à consommer et à investir est maximum, cest 1.500 euros de plus en fin dannée pour linstitutrice ou le salarié, cest-à-dire le meilleur plan de relance qui puisse être mis en oeuvre. Ce nest plus lheure supplémentaire mais tout simplement lheure travaillée qui est « défiscalisée ». Cest aussi une libération de nos artisans, commerçants, agriculteurs, patrons de TPE et PME, ce nouveau « tiers état » qui a la malchance de ne pas être délocalisable. Economiquement, il est impensable aux yeux de beaucoup de se libérer de ce fardeau parce quils limaginent être une ressource essentielle de lEtat. En réalité, nous sommes paradoxalement le seul pays au monde à pouvoir abolir notre impôt sur le revenu. Son rendement est en effet exceptionnellement faible : moins de 10 % des ressources publiques et moins de 4 % de la richesse nationale ! Et pour cause : ce vieil impôt est morcelé, mité, son contournement par des voies légales ou illégales du fait de sa complexité étant devenu un sport national. Et comme derrière chaque niche fiscale il y a un territoire ou un groupe de pression, limpôt sur le revenu est devenu absolument irréformable. Dun point de vue budgétaire, daucuns pensent quune telle amputation de nos recettes fiscales ferait exploser notre déficit déjà vertigineux. Cest nier que léconomie réelle est plus affaire de dynamique que darithmétique, de psychologie plus que de chiffres. En clair, programmer la suppression de limpôt sur le revenu, dans un plan global de baisse des dépenses publiques et des prélèvements obligatoires sera un tel choc de confiance que la consommation et linvestissement revigorés débloqueront un surplus de croissance qui augmentera dautant les recettes globales de lEtat. Reste lobjection politique et idéologique, le procès en « mesure antisociale ». Cest le mythe du caractère redistributif de limpôt sur le revenu. En réalité, ce dernier est devenu, au fil du temps, un mensonge politique destiné à donner lillusion de la justice fiscale. Car, derrière sa complexité technique, ses innombrables déductions, abattements et autres régimes dérogatoires, se cachent des privilégiés qui ont les moyens davoir recours à lingénierie fiscale pour contourner légalement le système et payer toujours moins dimpôt. Tout au plus, suffirait-il de maintenir une taxe sur les hauts revenus, une forme de tranche marginale de la CSG, pour gommer définitivement tout risque de « cadeaux pour les riches » et financer une partie de notre projet. Le reste le sera largement par la croissance engendrée et la réduction drastique de nos dépenses publiques. Nous dansons sur un volcan et lheure nest plus aux demi-mesures, ni aux batailles comptables. Si une nouvelle génération comme la nôtre sengage en politique, cest avec pour devoir dêtre iconoclaste, de faire bouger les lignes, de sattaquer à des tabous, de ne surtout pas se soumettre à un prêt-à-penser inhibant.
Posted on: Tue, 15 Oct 2013 19:27:11 +0000

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