Sur le mur de Wassila Tamzali, Les services de sécurité ne comptent pas empêcher le rassemblement auquel des non-jeûneurs ont appelé pour le 3 août à Tizi Ouzou. C’est un haut cadre de l’Etat, le wali Abdelkader Bouazeghi, qui l’a annoncé le 30 juillet. Surprenante déclaration. Aujourd’hui, nous sommes le 2 août, la veille du rassemblement, qui vivra verra. Une hirondelle ne fait pas le printemps, mais comment ne pas se réjouir, surtout quand on a en tête la salve d’arrestations au Maroc pour le même sujet. Déjà le 28 juin, le Premier ministre avait sermonné ses walis contre les fermetures intempestives et illégales de restaurants et de bars. Y aurait-il une exception algérienne ? N’est-ce pas l’histoire de ce pays qui refait surface, une histoire qui résiste à la vague d’intolérance et d’obscurantisme qui s’étend sur le Maghreb ? L’idéal algérien fondateur malgré le désamour, sinon l’oubli dans lequel il s’est enfoncé se fait-il encore entendre ? Nous sommes nombreux à nous souvenir du béret et du cigare du Che à la journée de l’arbre de l’Arbatage un certain mois de mai de 1964, à avoir lu les mises en garde de Kateb Yacine contre toutes les religions. Nous sommes nombreuses à avoir sans relâche revendiqué l’histoire du dévoilement comme notre histoire personnelle. Ils sont toujours là les étudiants qui avaient quitté la ville pour les champs de la révolution agraire. Quelles que furent les combines politiques qui ont traversé les années de lutte contre l’absolutisme religieux, les Algériens ont été nombreux à s’opposer au projet politique du FIS, - les morts ne sont-ils pas toujours vivants dans notre mémoire ? Ce goût de la liberté, ces élans de solidarité, ça ne peut pas disparaître sans laisser des traces. Ce sursaut d’un Premier ministre, d’un wali, cette volonté d’affirmer le rôle de l’Etat comme garant des libertés individuelles, est-ce une dernière manipulation, une mise en scène de la politique du spectacle qui semble être notre lot ? Est-ce de la part de ceux qui nous gouvernent la peur de voir déborder les cauchemars vécus en plein jour chez nos voisins, et de se voir emportés par ce courant ? Ou sont-ils simplement eux aussi inscrits dans cette histoire et affirment-ils là cette «identité» algérienne qui résiste à la mondialisation du wahhabisme et autre idéologie fasciste ? Voit-on enfin l’intérêt général l’emporter sur les ambitions personnelles ? L’Algérie serait-elle attachée à la République plus que nous pouvions l’espérer ? C’est ce que l’on a envie de croire à la veille de ce rassemblement citoyen. Il nous faut maintenant inscrire ce désir dans la réalité. facebook/wassylatamzali
Posted on: Fri, 02 Aug 2013 10:31:03 +0000
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