[TEMOIGNAGE EGYPTE] 25 juin 2013 25/06/2013 Enfer des routes - TopicsExpress



          

[TEMOIGNAGE EGYPTE] 25 juin 2013 25/06/2013 Enfer des routes depuis la sortie d’Alexandrie en direction du Caire (280km). Il est 21h29, alors que nous avions quitté Alexandrie à 16h30. Le GPS d’un autre conducteur nous informe que toutes les rues du Caire sont rouges. Des murmures, des voix protestataires se font de plus en plus entendre contre le gouvernement en place. Depuis le début de notre voyage, nous comprenons beaucoup mieux la situation sur place. Voilà ce qu’il en est, ce que pensent les Égyptiens : « Un gouvernement corrompu conduit par les frères musulmans qui ne pensent pas au pays. », « Il est temps qu’ils partent. », « Soit ils partent avec leur corps, soit avec leur esprit. » Les nouvelles tombent : déjà une dizaine de blessés entre le Caire et Alexandrie au niveau du Delta. Quand cette information nous parvient, nous sentons la colère monter de nouveau. Une de celles qui ne peuvent retomber par un simple rire (les Égyptiens ont appris à rire des évènements néfastes qui leur arrivent ces dernières années, nous disent-ils). Durant ces deux semaines, nos deux guides, Abrahim et Georges, ont toujours été soulagés de notre date de retour en France (29 juin 2013). Le 30 juin 2013 est, pour eux, ce qui ressemble à un nouvel espoir. Ils espèrent mieux que le 25 janvier 2011. Georges nous dit que les Égyptiens ont commencé à faire des provisions de riz et d’eau. Je me souviens qu’Abrahim nous avait raconté cette anecdote avec sa mère « - Pourquoi aller dans la rue pour manifester alors que tu as une femme et un enfant ? – Pour mon fils » avait-il répondu. Toujours plus de ras-le-bol. Une voiture à notre gauche interpelle le chauffeur d’un camion à notre droite « Hey toi là, l’islamiste ! Est-ce que tu es content ?! C’était ce que vous vouliez ?! » 21h59 : Toujours pas de changement. Nous avançons difficilement et nous savons que notre mini-van peut tomber en panne à tout moment. Notre chauffeur a voulu faire le plein tout à l’heure mais les pompes étaient fermées. Quand il demande pourquoi, on lui répond qu’il n’y a plus d’essence. Ce qui l’a autant énervé que Georges. Ce dernier nous explique « - Ce n’est pas qu’il n’y en a plus mais plutôt qu’ils ont fermé les pompes pour ne pas que les Égyptiens en prennent. » Un peu plus tard, alors que nous étions à l’arrêt, Georges nous explique une nouvelle chose : « - Les frères musulmans punissent le peuple en coupant les pompes/ Dans deux jours, ils couperont l’électricité. » 22h19 : Des cris de colère se font entendre derrière nous, accompagnés par les klaxons. Les Égyptiens sortent tous de leurs voitures et parlent entre eux. Une véritable entraide s’est mise en place dès le début. Déjà, un premier barrage « maison » avait été construit par des automobilistes pour aider au trafic. Aucune autorité n’est présente mais ils n’en veulent pas. Mauvais souvenir. 22h24 : Des petits groupes descendent l’autoroute, criant bras levés. 22h33 : Après prêt d’une demi-heure d’inertie, nous recommençons à bouger – un peu. 22h42 : Nous arrivons enfin à la sortie du péage. Chaque véhicule essaie d’avoir sa place pour sortir de cette foule de métal rapidement. Pourtant, de ce qu’on arrive à apercevoir, l’histoire est la même de l’autre côté. 23h02 : Le peu d’avance que nous avons eu ne change pas grand-chose. De toute façon, nous savions dès le début que nous serions bloquées jusqu’à notre arrivée à l’hôtel. Demain nous partons pour Hurgada, loin du tumulte actuel du nord. En tant que Française, je voudrais leur dire de se battre pour leur liberté et leurs droits. De se battre pour leur pays et leur force. Cependant, en tant que simple humaine, j’espère de manière égoïste que de ce qu’ils souhaitent être ce nouvel espoir, il y aura le moins de blessés possible. Moi, Emilie, Française de 22 ans, j’étais là, en faisant les frontières nord et sud de l’Egypte du 15 au 29 juin 2013.
Posted on: Sun, 30 Jun 2013 19:52:29 +0000

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