Taoufik Ben Brik Con Un quart de siècle de ratage. Ma vie est - TopicsExpress



          

Taoufik Ben Brik Con Un quart de siècle de ratage. Ma vie est une aberration. Je l’ai lié à la médiocrité, l’insignifiant. Mariage consanguin. La tête dans le superflu en guise d’ornière, de muselière. Les pieds pris dans un engrenage bête et méchant. Je pioche dans le vide. En quoi Ben Ali, Ghannouchi sont-ils intéressants ? Parce qu’ils ont le pouvoir ? Qu’ils me gouvernent ? Pourquoi ? Pourquoi Hamma Hammami ou BéjiCaidSebsi, ces opposants à Ben Ali ou Ghannouchi ont accaparé un quart de siècle mon attention ? Parce qu’ils s’opposent à ceux qui détiennent le pouvoir et projettent de le conquérir ? En quoi le pouvoir est si attrayant pour que je lui dépose toute une vie ? En quoi critiquer l’un ou approuver l’autre est crucial, vital ? C’est ça la vie, ma vie ? C’est ça vivre sa vie, toute sa vie, pour parler et écrire sur Zaba, Zabala et Hamma ? Qu’est- ce qu’ils ont de si spécial, d’intense, d’original, pour que toute mon intelligence soit à leur solde ? Qu’est-ce qu’ils ont de plus, de si important pour que je leur cède ma vie ? Des héros ? Des précurseurs ? Des bâtisseurs ? Des meneurs ? Des éclaireurs ? Ils ont découvert América… América ??? Que la terre tourne ? L’écriture ? Le cinéma ? La république ? L’égalité ? Sont-ils des Mychkino ? Euclide ? Galilée ? Zorba ? Rousseau ou Lincoln ? Me voilà dans le délire, l’excès, le regret. Sont-ils un livre, un film, un bon plat, une belle femme, un arc en ciel, un félin, un fleuve, un soleil rouge, une belle histoire racontée par un conteur arabe sur la place du souk ? Ils ne sont rien de tout cela. C’est la classe moyenne de l’humanité. Aucune surprise. Sans fougue. Terre à terre. Uniforme. Tous bâtards. Tous enfants naturels de Salieri. «Médiocres, médiocres, je vous absouts ! » disait-il. Quel gâchis ! Je suis cet enfant adoptif qui, en fin de parcours, découvre par inadvertance, qu’il ne ressemble pas à ses frères. Le loup blanc, l’éléphant man. La fausse route. L’itinéraire est là, la vie est ailleurs. Mais qu’est-ce que j’ai fait de ma vie ? Je l’ai dispersé aux quatre vents, vendu pour quat ’sous, consacré à des faux-culs. Toute une vie pissée dans le sable, à poursuivre d’zombres. Je me croyais utile, acteur. Je suis inutile, comparse. Je souffle du vent dans une cornemuse trouée. Si j’assemble mes textes écrits dans toutes les langues, mortes et vivantes, sur ces zombres, je ceinturerai la terre avec. Mais à quoi bon ? De l’éphémère. De quoi envelopper un kilo de sardine. Ma vie, mon œuvre sent le con. C’est dur de se réveiller tout mouillé. Tfou… Taoufik Ben Brik
Posted on: Thu, 12 Sep 2013 04:33:20 +0000

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