Toi dans mes mots Tu es là, miraculeusement née de mes mots, - TopicsExpress



          

Toi dans mes mots Tu es là, miraculeusement née de mes mots, plus qu’une simple croyance projetée dans un mirage fortuit, féminité manufacturée par une pensée travaillée par sa revanche sur une réclusion millénaire. Les mots pèsent lourd dans notre histoire, ils sont, aujourd’hui, des liens pleins, compacts, noués à force de va-et-vient dans l’expression de nos sentiments réciproques, canaux par lesquels coulent avec une fluidité étonnante mes suppliques. En eux, je vis avec toi, loin des regards, guéri de l’exil. En un mot, ces êtres constitués de lettres d’alphabet, sont devenus les branchages solides dont j’ai confectionné mon habitat haut perché conquis à force d’amour et d’attachement sur une étoile à part portant ton nom. Et tu es là, en chair et en os toute dévêtue et pure de toute autre matière que la tienne propre. Tu m’as rattrapé par la grâce de ton appel enchanteur, un mot succédant à l’autre, s’égrenant, se nouant comme un cordage puissant pour me tendre la main en vue de me ramener à hauteur d’homme et me redonner vie. Un pont de secours dont l’alphabet calligraphié à titre de jonctions fournit des marches successives arrangées et scellées dans l’ordre qui sied à une traversée sans peine bravant les vagues, les tempêtes et les interdits. Les mots sont, depuis, notre vie, notre nourriture, notre foyer, notre horizon. Ils rendent l’odeur du santal ou de l’encens, de la fraise ou de la vanille qui t’embaument dans un halo de senteurs emportant l’adhésion des plus puristes des anges d’alentour, comme aussi le toucher de la laine et de la soie, du cachemire ou du lin le plus à même de donner mon blanc linceul. Ils décrivent la joie, le bonheur et l’immense chagrin, font part des couleurs de l’habit que l’on porte et de l’humeur où l’on baigne. Ils me ramènent loin dans l’enfance comme des perforateurs de mémoire munis d’une sauvegarde prévenante du souvenir. Ils sont comme des chiens beaux et fidèles faisant glisser mon traîneau dans les recoins inexplorés de ma mémoire et jusqu’aux frontières des bonheurs inespérés dans des contrées lointaines.
Posted on: Thu, 24 Oct 2013 06:50:46 +0000

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