Traque des Kuluna en RDC : dérapages dans l« opération Likofi - TopicsExpress



          

Traque des Kuluna en RDC : dérapages dans l« opération Likofi » (KongoTimes 02/12/13) Dans un communiqué conjoint publié hier mercredi 27 novembre 2013, la Monusco et lUnicef dénoncent les exécutions sommaires et extrajudiciaires contre des jeunes et enfants délinquants à Kinshasa, communément appelés Kuluna par les forces de défense et de sécurité. Ces deux agences des Nations Unies affirment avoir reçu ces derniers jours des rapports préoccupants faisant état de disparations et dassassinats de jeunes et denfants dans certaines communes de Kinshasa. Depuis le lancement de lopération Likofi (coup de poing) lancée le 15 novembre courant jusquau 15 février 2014, par les autorités congolaises, pour juguler la délinquance urbaine, plusieurs brigands sont portés disparus. Selon des informations reçues par Unicef et la Monusco et en cours de vérification, au moins une vingtaine de personnes, dont 12 enfants auraient été tuées dans la capitale. Ces deux agences onusiennes souhaitent que des mesures immédiates soient prises par les autorités congolaises, afin de mettre fin à ces pratiques qui ternissent limage de la RDC. Les deux organisations rappellent que lEtat doit en toutes circonstances faire respecter les droits humains, et assurer que les enfants bénéficient dune protection particulière, selon la loi congolaise, les traités, ainsi que les conventions internationales que le pays a ratifiés. Des enquêtes doivent être diligentées par les autorités judiciaires, afin que les responsables de ces actes soient traduits en justice, conformément au Code pénal congolais , martèlent lUnicef et la Monusco dans un communiqué. Par ailleurs, les Nations Unies réitèrent leur volonté de soutenir Kinshasa dans la recherche de solutions durables aux problèmes de la réinsertion sociale des enfants et des jeunes. Le Renadhoc monte au créneau Par ailleurs, dans une déclaration faite hier, le Réseau National des ONG des Droits de lHomme de la République Démocratique du Congo(RENADHOC), dénonce et condamne avec fermeté ce quil considère comme étant des dérapages dans lopération Likofi lancée il y a peu par la Police Nationale Congolaise pour traquer certains rebuts de la Société Congolaise, communément appelés phénomène Kuluna, lun de principaux auteurs de la criminalité urbaine dans la ville de Kinshasa. En effet, ces bandes globalement constituées des jeunes marginaux et drogués ont depuis quelques années pris en tenaille quelques grandes villes de la Rdc, plus particulièrement la ville de Kinshasa où ils font régner leur loi. Pour mettre fin à cette escalade de violences et à linsécurité créée par ces hors-la-loi, en date du vendredi 15 novembre 2013, le ministre de lIntérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires coutumières, Richard Muyej, a lancé lopération Likofi en vue déradiquer le phénomène dit Kuluna . Depuis lors, des policiers et autres agents de sécurité non autrement identifiés sont mobilisés pour traquer, arrêter, torturer et parfois exécuter en public des jeunes désœuvrés/ délinquants dits Kuluna . Plusieurs cas dexécutions sommaires ont ainsi été portés à la connaissance du RENADHOC. Depuis le déclenchement de cette opération dépourvue de tout fondement légal dans la quasi-totalité des communes de la ville de Kinshasa, plusieurs dizaines de ces jeunes auraient fait lobjet des tortures de toutes natures ainsi que des exécutions sommaires, arbitraires et extrajudiciaires. Les corps auraient été emportés pour des destinations inconnues, au mépris des lois du Pays ainsi que des engagements internationaux de la République Démocratique du Congo en matière des droits de lHomme., regrette le Renadhoc. Le Gouvernement est appelé à éradiquer la criminalité urbaine tributaire du phénomène Kuluna en utilisant les moyens et méthodes qui respectent les droits de lhomme. La vie des jeunes Kuluna étant aussi sacrée, ils doivent être arrêtés, traduits en justice et condamnés à des peines proportionnelles à leurs actes de gangstérisme répréhensibles par les lois du Pays. Par ailleurs, le RENADHOC rappelle au gouvernement que cette mesure visant à assassiner impunément les Kuluna viole gravement, dune part, larticle 16 de la Constitution de la République, qui énonce que La personne humaine est sacrée. LEtat a lobligation de la respecter et de la protéger. Toute personne a droit à la vie, à lintégrité physique ainsi quau libre développement de sa personnalité dans le respect de la loi, de lordre public, du droit dautrui et de bonnes mœurs. (…) Nul ne peut être soumis à un traitement cruel, inhumain ou dégradant . Accusés dêtre des kuluna : Des vendeurs de journaux brutalisés et dépouillés par des policiers Des policiers ont sauvagement agressé des vendeurs de journaux hier mercredi 27 novembre aux croisements des avenues Ethiopie et Victoire, dans la commune de Kasa Vubu. Les agents de lordre, arrivés vers 7 heures du matin à bord de deux jeep de la Police Nationale Congolaise de marque Toyota ont attaqué, sur ordre dun officier supérieur de la PNC, grossistes et revendeurs de quotidiens, alors que ces petits commerçants procédaient à leurs opérations habituelles déchanges de titres de presse et dargent dans une parcelle où ils ont coutume de se retrouver. Dans la confusion, les personnes présentes sur place ont cherché à se sortir de ce guêpier en fuyant dans tous les sens. Ils ont perdu argent et marchandises, tous en gagnant plaies et bosses. Dans la débandade généralisée, les vendeurs et vendeuses de pain ainsi que dautres marchandises dusage courant ont aussi subi des pertes, suite au renversement de leurs étalages et au pillage de leurs biens. Des victimes rapportent que les policiers, tout en les frappant, les accusaient de détenir des biloko ya mabe , assimilant les quotidiens et autres publications à des objets mauvais ou dangereux. Certains vendeurs de journaux se sont demandés avec angoisse si les éléments de la police les confondaient avec des kuluna , devant subir les conséquences de lopération likofi (coup de poing). Autres victimes de dégâts collatéraux hier mercredi à Matonge, les paisibles passants ayant eu le malheur dacheter un journal. Molestés et humiliés, ils ont en outre perdu dans leur mésaventure téléphones portables et argent liquide. Les actes commis par les hommes en bleu marine hier mercredi à Matonge apparaissent comme la première bavure répertoriée de lopération likofi . Les observateurs craignent que ce type de faux pas se répète à lavenir dans la ville province de Kinshasa, avec pour conséquences que les lecteurs potentiels de journaux renoncent à sinformer par ce médium, par crainte des coups et extorsions. Quant aux vendeurs de journaux, ayant peur de se voir confondus avec les kuluna , ils pourraient tout simplement déserter les rues de la capitale. Lopération Likofi , lancée le 15 novembre est sensée sachever le 15 février 2014. [avec YHR et Godé Kalonji Mukendi] - See more at: fr.africatime/republique_democratique_du_congo/articles/traque-des-kuluna-en-rdc-derapages-dans-l-operation-likofi#sthash.kbIyngq6.dpuf
Posted on: Mon, 02 Dec 2013 09:15:09 +0000

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