Tribune: Jean-luc Minier, MLG 89 (09/11/13) Quelle issue - TopicsExpress



          

Tribune: Jean-luc Minier, MLG 89 (09/11/13) Quelle issue politique après 18 mois d’alternance ? Alors qu’hier encore seule la Bretagne était animée par la colère sociale, aujourd’hui, et de toutes parts, des mouvements sociaux se mettent en marche. C’est le cas des salariés de la Redoute, victimes d’une restructuration conduisant à la suppression de près de mille emplois. Ce sont désormais les étudiants de Montpellier confrontés aux suppressions d’heures et à la fermeture probable d’un centre universitaire. Ce sont également les salariés de France Télévision, confrontés aux pires restrictions jamais subies, infligées par son très « Sarkozien » PDG René Pflimlin, ou encore les sages femmes qui réclament la reconnaissance de leur qualification. Trois constats : le premier, le choix de la rigueur est un fiasco. Le second, la base sociale du 6 mai demeure mobilisée pour une autre politique. Contrairement à ce que peut prétendre le Ministre de l’Economie, il y a de grandes marges de manœuvre. La rigueur conduit tout droit à l’effondrement social. Comme l’Elysée a répondu à Pierre Laroutourou du Comité Roosevelt (France Culture du 25 octobre ) , rien ne peut laisser espérer la moindre amélioration de la croissance. Peut-être 0,7 % ? En tout état de cause, loin du un point et demi nécessaire pour assurer le maintien du niveau d’emploi. Ce qui conduit l’Union européenne (Le Figaro du 6 novembre) à demander des coupes sombres supplémentaires pour tenter de comprimer le déficit, à coups de réformes structurelles. La réforme de la Fonction publique qui va probablement être conduite par Marylise Lebranchu peut-elle y contribuer ? Le rapport Pécheur qui lui est consacrée, dresse les perspectives d’une adaptation de cet acquis du Conseil national de la Résistance. Revoir le salaire minimum en intégrant les primes ? Economie dérisoire sans aucune dignité lorsqu’on connait le niveau des rémunérations autorisé par les pouvoirs publics dans certaines entreprises (voir la publication des salaires des grands patrons, 14 millions pour Dassault ! ) . Pourtant, depuis le mois de janvier, le Fonds monétaire international n’a eu de cesse d’expliquer l’absurdité de la thérapie de choc imposée par Bruxelles. En vain. Mais peuvent-ils encore écouter ces hiérarques « bunkerisés » désormais autistes à toute la protestation générale et montante d’une Europe désemparée, de peuples qui n’en peuvent mais, avec une façade Méditerranéenne publique vendue par appartement ? la réponse est sans doute non ; et c’est bien là l’impasse dans laquelle cette Europe, la leur, est entrée. La base sociale du 6 mai est là pour le respect des engagements pris ! La participation massive des électeurs de Gauche à la primaire municipale de Marseille l’avait attestée. La résistance à cette spirale infernale la confirme. Elle s’est manifestée à plusieurs reprises en Bretagne : Doux, Gad, STX St Nazaire, tous se sont mobilisés afin d’exiger le respect des engagements de la majorité : une loi interdisant les licenciements boursiers… Comme d’ailleurs nous l’avions exigé pour ArcelorMittal à Florange. Elle est là dans les universités paupérisées par l’autonomie conduite par Valérie Pécresse, et hélas poursuivie, avec des étudiants qui rentrent dans la grève comme ceux de Montpellier III qui viennent de voter la grève avec l’occupation. Elle est là avec les salariés de France Télévisions qui, dans une unité sans précédent vont enclencher un mouvement de grève contre la politique d’austérité budgétaire imposée au groupe. N’oublions pas également les sages femmes qui réclament la stricte reconnaissance de leur qualification. Des moyens financiers, il y en a, « Ecomouv » le prouve. Mobilisons-les ! Depuis mai 2012, les indicateurs concernant les plus aisés sont passés au vert : Plus 30 % pour le CAC 40, augmentation sensible du nombre de milliardaires, hausse des profits des groupes français bancaires notamment. Il faut aussi ajouter la gabegie propre à l’ère néolibérale parfaitement illustrée dans l’affaire Ecomouv. La découverte du montage propre au partenariat public-privé destiné à la collecte de l’écotaxe en témoigne. Ce montage digne des fermiers généraux d’Ancien régime, était connu depuis le fameux décret d’application du 6 mai 2012 ( !) et prévoyait deux clauses parfaitement invraisemblables conclues avec une entité issue d’un regroupement entre Goldmann Sachs et Benneton. La première concernant la rémunération d’ « Ecomouv », la filiale de ce groupe, prévoyait le prélèvement de 20 % sur les montants collectés. Chiffre totalement hors de proportion avec le coût réel de la perception de l’écotaxe, 2 à 3 % selon les syndicats des impôts, soit 200 millions au bas mot, deux milliards durant une décennie ! Et cela n’est pas tout puisque la clause résolutoire de la convention cadre prévoit désormais le versement de 800 millions d’euros, en cas d’abandon de ce projet de fiscalité verte. L’environnement est donc aussi une occasion pour de gigantesques bénéfices au détriment du contribuable. Notons qu’il aurait suffirait d’aligner le taux d’imposition de la société Total ( 10 %) sur le niveau des PME (33 %) pour s’assurer d’une rentrée de 1, 3 milliards d’euros, niveau probable de la recette annuelle prévue pour l’ Eco taxe. A droite toute , ou à gauche ? La récente élection d’un Maire américain à New-York, Bill de Blasio, issu de la gauche du Parti démocrate, montre combien les rapports sociaux peuvent peser sur les résultats électoraux. Le mouvement « Occupy Wall street » a mené, il y a deux ans, dans cette ville, un combat homérique durant des mois pour défendre les 99 % de citoyens victimes de la crise actuelle. Les valeurs qui ont sous-tendu cette mobilisation, avec une traduction jusqu’à la côte Ouest ( voir l’article de Florence Lefresne dans la revue de l’IRES) , démontre que le peuple américain sait exprimer lui aussi cette volonté d’en finir avec une situation de délabrement extrême du capitalisme US menacé par la faillite d’un Etat qui porte pourtant l’économie à bout de bras. Si les citoyens d’une des plus mégapoles votent pour le candidat le plus à gauche, c’est qu’il existe réellement une volonté populaire de tourner le dos au néolibéralisme. Cette réalité est aussi celle de notre motion. L’engouement suscité par notre page Facebook (Maintenant la gauche 89) atteste d’une réelle attente, celle d’une avant-garde qui refuse à la fois l’esprit de démission de nos dirigeants, mais rejettent la montée des idées fascisantes du FN et de l’UMP dans l’Yonne. Grâce à notre structuration, nos projets, notre audience croissante, nous pouvons aujourd’hui, demain, renverser la tendance. Au sein du PS, comme en témoigne la dernière réunion du Conseil fédéral, au sein de nos réseaux, comme l’attestera le regroupement de nos forces en Puisaye, l’avenir est à nos couleurs. Préparons ainsi le rassemblement d’Etais la Sauvin, le samedi 14 décembre ! A, Toucy (09/11/2013) ( cc Marie-Noëlle Lienemann, Emmanuel Maurel, Jerome Guedj, Gérard Filoche, Maintenant la gauche 89 )
Posted on: Sat, 09 Nov 2013 15:24:44 +0000

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