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Très bel article de Dominique DALEMONT sur la fonderie ROSINI à paraitre prochainement dans la revue dart Sèvre. Merci ... Fonderie Rosini Très attachée aux méthodes traditionnelles Chapeau : Formé chez Claude Valsuani, fondeur réputé sur la place de Paris, Rosini aura cinquante de métier en 2014. Il prend son envol en 2002, en installant sa propre fonderie à Bobigny (Seine-Saint-Denis). Lentreprise familiale affiche 120 sculpteurs sur sa liste de références. Ingénieur issu d’une famille d’intellectuels, Adrien-Aurélien Hébrard fut l’un des fondeurs les plus entreprenants sur la place de Paris au début du XXème siècle, grand amateur de sculpture. Il cherche à s’entourer des meilleurs techniciens. Typiquement à cette époque, il recrute un fondeur italien, Marcello Valsuani, venu s’installer en France avec ses deux fils. Claudio (qui francisera son prénom en Claude) et son frère cadet Attilio créent chacun leur fonderie, respectivement au 74 rue des Plantes à Paris dans le XIVème arrondissement, et à Bagneux (Hauts-de-Seine), toutes deux en activité jusqu’en 1981. Fondeur très réputé, Claude meurt brutalement en 1923. Cinquante ans plus tard, Giuseppe Rosini, lui-même natif de Bari dans les Pouilles au sud de l’Italie, prend sa place dans l’histoire de la fonderie. Longtemps après le décès du fondateur, Rosini, devenu Joseph dit Peppino, entre chez Claude Valsuani en 1974, rue des Plantes à Paris, où il va acquérir le savoir-faire. Sous le nom de Taube-Lebel (qui deviendra Taube tout court au départ de Lebel), la fonderie déménage ensuite à La Plaine-Saint-Denis en 1977. Co-fondateur de la Fonderie de la Plaine en 1984, Rosini se sépare de son associé en 2002. Sa pleine maîtrise des techniques de la fonte lui permettant de prendre son autonomie, il crée sa propre fonderie sous son nom et s’installe à Bobigny (Seine-Saint-Denis). L’entreprise familiale réunit aujourd’hui une équipe de huit personnes. Joseph s’est entouré de son fils Antoine, patineur, et de sa fille Marion, la jeune femme ayant pris en charge la partie gestion et relations extérieures. De la cire dabeille La Fonderie Rosini, spécialisée dans la fonte à cire perdue, sous-traite le moulage. Toutes les sculptures sont moulées avec un élastomère. Dans la fabrication du moule et de la cire, le respect de la tradition est un parti pris. C’est dans le moule élastomère qui reprend fidèlement l’empreinte de l’œuvre originale que l’on applique trois couches de cire successivement. La première, appelée « couche de contact », est la plus importante puisque c’est elle qui conditionne l’aspect futur du bronze et son modelé. On emploie pour cela de la cire d’abeille, onctueuse, teintée de noir de fumée et mélangée à de la térébenthine de Venise. Les deux couches de cire suivantes sont dites « d’épaisseur ». Une fois refermé, le moule va recevoir le noyau (mélange réfractaire de plâtre, de sable et d’eau) pour combler l’espace vide à l’intérieur de la cire. L’épreuve peut alors être démoulée, retouchée et contrôlée par le sculpteur. C’est le moment de poser le système des alimentations qui conduiront le métal en fusion jusqu’à l’empreinte du moule. Le métal descend dans les jets puis remonte jusqu’à la sortie des évents. Dans ce réseau, il faudra maintenir une pression constante. Pour fabriquer le moule de potée qui enferme le modèle et les alimentations en cire selon la méthode traditionnelle, l’ouvrier doté d’une grande dextérité projette une première couche de matière réfractaire, laiteuse, plâtre et sable fin mélangés, au pistolet à air comprimé. Les couches suivantes de cette même matière, plus pâteuse cette fois, seront projetées à la main d’un geste agile, jusqu’à ce qu’il y ait l’épaisseur requise pour assurer la solidité du moule à la cuisson. Sorti du four et refroidi après la coulée, une fois le moule cassé et les jets coupés (décochage), le bronze est nettoyé par micro-billage avant la ciselure. Il est « toilé » à la toile émeri avant le patinage. Rosini a introduit le « sous-vide » dans ses procédés - plâtre et coulée. Difficile mais passionnant La vérification de la « traçabilité » d’un bronze est de la responsabilité du fondeur. « Avec cette demi-douzaine d’opérations principales à maîtriser successivement, le métier est aussi passionnant que difficile, nous dit Peppino… passionnel même. Il faut être capable de visualiser à l’avance ce que ça va donner au moment où l’on découvrira le résultat final de la coulée. Un ciseleur ou un patineur qualifiés, on en trouve plus aujourd’hui ». La pression est constante entre l’atelier et la recherche des clients à l’extérieur. Sur ce volet commercial, Marion Rosini se démène avec les catalogues de salons et d’expositions, son fichier d’adresses-mail, l’animation du site Internet de la fonderie et les réseaux sociaux. Et puis il y a le bouche à oreille, et le soutien d’amis de marque comme le célèbre ténor, Roberto Alagna. En tout cas, chez Rosini, le bronze et l’humour sont génétiquement transmissibles. Dominique Dalemont, Gardanne (BdR), le 3 décembre 2013
Posted on: Tue, 03 Dec 2013 18:21:14 +0000

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